Les jours suivants s'égrenèrent, et la situation commença à se tendre. Liz s'efforça d'être radieuse, soutenant Gabriel à chaque exposition et applaudit ses succès. Mais les nuits étaient lourdes de silences, là où elle se perdait dans ses pensées, se demandant où se cachait l'amour qui l'avait tant consumée. Chaque soir, alors qu'ils se blottissaient l'un contre l'autre, elle se rendait compte qu'il était de plus en plus distant, presque inaccessible. Tout en tentant de l'aider, elle se sentait délaissée, poussée à s'éloigner.
Gabriel s'enfonçait dans son art, avec l'excuse que cela était nécessaire pour exprimer la douleur, tandis que cette proximité physique s'éloignait lentement. Et alors qu'ils se débattaient avec leurs propres sentiments, une trivialité se transforma en dispute un soir. Un léger malentendu provoqua une confrontation explosive. Liz, exaspérée par son refus de parler de ses émotions, arma ses mots d'une tristesse palpable : « Tu ne peux pas continuer à faire l'autruche. Ta douleur est là, elle t'étouffe, mais je peux t'aider si tu me le permets ! »
Gabriel, dans un accès de colère, répliqua avec une intensité qu'il ne s'était jamais permise, "Si je meurs de cette douleur, ce sera à cause de toi ! Tu ne comprends pas mon besoin d'écrire ma souffrance !" Ces mots, bien que prononcés dans la chaleur du moment, laissèrent une empreinte indélébile sur le cœur de Liz. Elle ne pouvait comprendre ce niveau d'appels à l'aide, ni l'impact qu'il avait sur leur relation.
La douleur du désespoir commença alors à envelopper leurs cœurs. Tandis que Liz tenta de rappeler à Gabriel la promesse qu'ils s'étaient faite au bord du lac, Gabriel, complètement aveuglé par sa douleur, ne parvenait pas à saisir l'essence de son amour. Les promesses résonnaient en échos, mais leurs âmes se distendaient. À chaque sous-entendu dans leurs discussions, chaque regard évité, leur amour s'émiettaient doucement.
Un soir, épuisée, Liz s'aida d'une lettre pour se ventiler, un cri du cœur, une tentative d'exprimer son désespoir, un amour fatigué mais sincère. Elle y mit toutes ses pensées, ses peurs, son incompréhension face à la distance qui grandissait. Même si elle savait que Gabriel pourrait ne pas la lire, elle espérait que cela ouvrirait un dialogue, qu'il réaliserait à quel point elle était là, prête à l'accepter dans son tourment.
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Titre : L'ombre du désespoir°(plus detaillée)°
Romancebah lit enft nn mais je vous jure aujourd'hui