Ellie se sentait de mieux en mieux. C'était subtil, presque imperceptible à ses propres yeux, mais chaque journée passée à Paris lui permettait de respirer un peu plus librement. Les souvenirs de ses doutes et de ses peurs semblaient moins envahissants, adoucis par la présence réconfortante de Joan et Aubrey, et par la ville elle-même.
La peur de l'abandon était toujours là, tapie au fond d'elle, comme une ombre qui ne disparaissait jamais totalement. Pourtant, quelque chose changeait. Ellie ressentait un désir d'avancer, de ne plus rester prisonnière de ses propres murs. La vie était bien trop courte, et les cicatrices de son passé ne pouvaient pas dicter son avenir indéfiniment. Les jours s'écoulaient avec une rapidité déroutante, et bientôt, le départ pour Londres approchait.
Assise sur le canapé de l'appartement qu'ils avaient loué, Ellie regardait le paysage au-delà des grandes fenêtres. Le parfum du café et des croissants frais flottait dans l'air, rappelant les moments partagés avec Joan et Aubrey. Ce matin-là, ils étaient plongés dans une conversation légère.
Joan : « J'ai l'impression que cette ville a une sorte de magie. Chaque coin de rue te fait réfléchir à ta vie, c'est complètement fou ou je deviens complètement fou, je sais pas encore. »
Aubrey, enroulée dans une couverture, hocha la tête en riant.
Aubrey : « Je vote pour la deuxième option, monsieur le philosophe. Tout ce que je retiens, c'est le croissant au beurre de ce petit café près de la Seine. »
Joan lui lança un regard amusé.
Joan : « Vraiment, Aubrey ? Avec tout ce qu'on a vu ici, ton meilleur souvenir, c'est de la bouffe ?»
Aubrey haussa les épaules en souriant.
Aubrey : « Eh bien, il faut bien apprécier les petits plaisirs de la vie, non ? Et toi, Ellie, qu'est-ce qui t'a le plus marquée ? »
Ellie prit un moment pour réfléchir. Les dernières semaines avaient été un tourbillon d'émotions contradictoires, de moments de paix et d'autres d'anxiété intense. Mais au fond d'elle, elle sentait un changement. Lent, fragile, mais bien réel.
Ellie : « Je crois que c'est cette sensation de liberté. J'ai encore du mal à lâcher prise, mais je sens que quelque chose se défait en moi, comme une armure qui craque. »
Joan posa sa tasse et fixa Ellie avec sérieux.
Joan : « Ça se voit, tu sais ? On te sent différente, plus ouverte. Je ne sais pas si tu le ressens, mais c'est évident pour nous. Et on est vraiment fiers de toi. »
Aubrey haussait un sourcil, un sourire en coin.
Aubrey : « C'est peut-être l'effet Paris, ou alors c'est parce que tu as décidé d'arrêter de te battre contre tout. Tu vas d'ailleurs rejoindre Joan dans le club très fermé des philosophes. »
Ellie sourit, amusée par la remarque, mais elle savait qu'Aubrey avait raison.
Ellie : « Un peu des deux, je pense. Mais surtout, c'est grâce à vous. Vous avez été là, même quand je n'étais pas prête à parler ou à vous laisser entrer. Ça a fait toute la différence. »
Joan : « On sera toujours là, » répondit-il avec assurance. « Peu importe où tu en es ou ce que tu traverses. C'est ça, être amis. »
Ellie sentit un picotement d'émotion monter en elle. Joan et Aubrey étaient là pour elle, depuis toujours. Et c'était grâce à leur soutien indéfectible qu'elle commençait enfin à s'autoriser à ressentir, à vivre à nouveau.
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Le lendemain matin, alors que le soleil se levait sur Paris, ils prirent le train pour Londres. Le trajet était long, mais agréable, ponctué par des éclats de rire, des moments de silence contemplatif et une sensation d'anticipation qui flottait dans l'air. Ellie, assise près de la fenêtre, regardait le paysage défiler à vive allure, mais son esprit était ailleurs. Elle pensait à Kate.
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Beyond the lens - Billie Eilish
FanfictionEllie vit pour capturer la magie des concerts, mais le soir où elle rencontre Billie Eilish dans l'intimité d'une loge, son monde bascule. Une simple conversation se transforme en quelque chose de plus profond, et Ellie découvre des émotions qu'elle...