Tout le monde mangeait dans un silence lourd, chacun perdu dans ses pensées. Au bout d'un moment, Kamel, sentant l'air devenir presque irrespirable, prit sur lui de briser ce silence étouffant. Cherchant à alléger l'ambiance, il se tourna vers Hossam et lança, avec un sourire forcé :
— Hossam, que penses-tu du château ? Nous avons fait pas mal de rénovations depuis ta dernière visite. À l'époque où Madame Ellen travaillait encore ici, tu venais souvent la voir... Après tout, elle était ta nounou.
Kamel s'interrompit, hésitant, conscient du terrain glissant sur lequel il s'aventurait. Mais Hossam, impassible, reprit, d'un ton direct :
— Avant qu'elle ne soit renvoyée... par ma faute. J'avais refusé de devenir prince héritier, et tout le monde a cru qu'elle m'avait manipulé. Mais personne ne s'est vraiment interrogé sur ce qui se passait au palais. Ce n'était pas elle qui m'a poussé à renoncer... C'était tout ce que j'ai vu là-bas. Les luttes de pouvoir, les trahisons... Les assassinats pour la couronne. Une mascarade, des coups bas entre frères, entre sœurs. Un environnement toxique, empoisonné par la malveillance et la cruauté... Tout ça pour une position, pour de l'argent. Personne ne pensait à ce qui compte vraiment : le bonheur, l'intégrité. La vie est trop courte pour se perdre dans des sacrifices aussi vains.
Un silence pesant suivit ces paroles. Amani, mal à l'aise, tenta de détendre l'atmosphère avec un petit rire nerveux :
— C'est dommage que tu aies refusé ce rôle. Tu aurais pu prendre ta place et changer les choses, rétablir l'ordre, rendre justice. Il faudra bien que quelqu'un s'en charge un jour. On ne peut pas fuir indéfiniment en se croyant au-dessus de tout ça.
Hossam, son regard rivé sur Layla, répondit doucement, mais avec une force qui n'échappa pas à Samy :
— Pour la femme que j'aime, je suis prêt à tout changer. Je pourrais même accepter d'être prince héritier, si c'est ce qu'il faut pour être avec elle.
Samy serra les mâchoires, fronçant les sourcils en entendant ces mots. Saisissant la tension grandissante, Kamel tenta maladroitement de dévier la conversation :
— J'ai entendu dire que tu as plusieurs missions à l'étranger, Hossam ?
Reprenant son ton calme et détaché, Hossam acquiesça :
— Oui, beaucoup de travail, comme toujours. Lors de ma dernière visite, j'avais demandé à tante Ellen de me suivre, de quitter ce travail. Mais elle a toujours refusé. Elle disait que c'était son destin de s'occuper de... la plus belle femme du monde.
Hinde, décontenancée par cette déclaration, ne put s'empêcher de demander :
— De qui parles-tu ?
Hossam esquissa un sourire mystérieux et tourna son regard vers Layla sans ajouter un mot. Le silence qui suivit, lourd de sous-entendus, rendit l'atmosphère encore plus oppressante. Samy, visiblement agacé, fixa Layla avant de lâcher d'un ton sec :
— Et cette femme, pour qui tu serais prêt à tout réclamer, c'est qui ? Ton statut de prince héritier dépend aussi d'elle, à ce point ?
Hossam, toujours énigmatique, répondit simplement :
— Peut-être... Qui sait ?
Face à lui, Layla resta de marbre, son visage impassible. Rien de tout cela ne la surprenait vraiment. Elle ne comprenait pas pourquoi Hossam s'obstinait à vouloir la revoir, alors qu'il savait bien que son cœur appartenait à Samy, et à personne d'autre.
Après un instant, Hossam changea de sujet, s'adressant à Amani :
— Amani, félicitations ! J'ai entendu dire que tu es fiancée à Elya, le frère de Rafique.
VOUS LISEZ
Membre de ta famille
Roman d'amourLayla : Je suis résolue à venger la famille Mosalli et à les faire tomber, c'est mon objectif ultime. Samy : Toi, Layla, tu es ma raison d'être, la seule femme dans ma vie, et la famille Mosalli est ma responsabilité. Je suis là pour les protéger, e...