Achlys : La noirceur est humaine

1.Vengeance

Achlys Botzaris
Trois ans plus tard...

Mon regard foncé se perdait sur la végétation face à moi. Mon verre de vin en main, je me laisse me perdre au fil de mes pensées.

Ma sœur...je te vengerais comme il se doit.

Les médias ont fait passer sa mort pour « un manque de bol », on ne voulait pas que la la presse crie sur tout les toits qu'Adriana Botzaris s'était faite tuée le jour de l'anniversaire de sa petite sœur. La honte selon mon père.

Nous avons passé ces trois dernières années à préparer notre vengeance. Contre les Garcia. L'ennemi numéro un du cartel Botzaris. Ces gens qui ont salement abattu ma sœur. Le jour de mon anniversaire. Ce jour qui était censé être fêté, est maintenant un jour de malchance. Où personne ne se parle. Et ça fait mal.

À ce jour, j'ai une mission : venger Adriana. En alliant parfaitement le cartel des Garcia au nôtre. Mon père a tout prévu. Nous allons leur faire croire à une alliance possible entre nos deux mafia, et après avoir totalement gagné leur confiance, j'assassinerais Rafael Garcia. Et tout le reste. Je tuerais tout ceux qui ont gâché ma vie.

Avec haine, j'éclate mon verre de vain contre le carrelage de la terrasse. Le couleur rougeâtre de l'alcool se répand sur le sol noir, et un sentiment de regret s'immisce en moi. Que je déteste mon impulsivité. Je rentre à l'intérieur de la villa, et prends une éponge ainsi qu'une balayette, je retourne à l'extérieur et nettoie mon bazar.

- Qu'est ce que tu fais ?

Je sursaute et me tourne vers cette voix masculine qui vient de me questionner. Un jeune homme d'une vingtaine d'années s'approche de moi, les mains dans les poches de son survêtement gris. Sa chevelure blonde cendrée se fait remuer par la douce brise, et ses yeux bleus ne quittent pas les miens. Adel a toujours se regard vide, celui qu'il n'avait pas autrefois. Je baisse mon regard vers son annulaire gauche, alors qu'il sort sa main de sa poche. Elle n'a pas bougé.

- Rien, fin, je range seulement, je lui réponds en pointant du doigt mes cochonneries.

Le blond hoche mollement la tête avant de s'appuyer contre la rambarde. Adel est le mari de ma sœur. Quand elle s'était faite tuée, ça faisait un mois qu'ils s'étaient mariés devant Dieu. Un mois qu'ils vivaient ensemble. Un mois qu'il pouvait dire « voici Adriana Valesquez. Ma femme. ». Une vive nostalgie s'empare de moi, à la pensée de ma sœur aînée. Et une profonde tristesse. Pour Adel, surtout. C'est un homme tellement pur. Il a rendu ma sœur meilleure. Il a fait disparaître toutes ses souffrances. Et il a toujours été respectueux. Je pense que même si Adri' n'est plus présente avec nous, avec lui, il ne trouvera plus quelq'un d'autre. Son cœur est déjà dévoué à ma sœur. À jamais. Et pour ça, je l'admire tant. De garder sa loyauté.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ? Prononce-t-il avec un petit sourire forcé.

Je secoue la tête.

- Pour rien.

Après quoi, je repose la balayette sur la table et me pose à ses côtés en, toujours en regardant la nature.

- Quand est-ce qu'Alana viendra nous avoir ? Demandais-je au jeune homme.

Adel ne prend pas la peine de me regarder. Mais moi si. Même de profil, j'arrive à percevoir toute sa douleur. Son mal-être. Son manque et ses regrets. Je sais que s'il avait pu prendre la place de ma sœur, il l'aurait fait. C'est trop dur sans elle.

- Quand elle rentrera de Turquie.

Ce qui veut dire, dans trois semaines. Tout aura déjà commencé logiquement . À la pensée de ma future « mission » si je puis dire, mon corps se tend contre le bois. J'ai aussi hâte que peur. Les Garcia ne savent pas que nous sommes au courant de leur petit coup de pute. Avant que tout ce remue ménage ne se produise, nos deux mafias n'entretené pas d'alliance, seulement une bonne amitié. Quand mon père a appris que c'était eux, et plus précisément Alvaro Garcia le responsable du meurtre de sa fille, il était devenu rouge de colère. Il avait retourné tout son bureau, et moi, j'avais peur de me prendre des coups. Sa violence était inhumaine. J'étais tellement apeuré, c'était fou. Je n'avais jamais ressenti une tel tétanie. Mais il ne m'avait pas touché. Jamais il ne l'aurait fait.