━ ✦ 𝑀𝑈𝑆𝐸 | verkwan

006. 𝑆eungkwan

☆' 20 décembre, Paris, 10:10

Un bruit sourd réveilla Seungkwan en sursaut. Il se redressa, mettant quelques secondes à repérer où il était, l'heure qu'il était, et le temps pour ses yeux de s'accommoder à la lumière d'une matinée déjà bien entamée. Il observa sa chambre, avant de s'arrêter net à la vue d'une touffe de cheveux qui dépassait du bord de son lit. La mèche sombre fut rejointe par une main, frottant le haut du crâne qui venait d'apparaître.

— Vernon ?

La tête disparut de nouveau derrière le matelas à l'appel du nom de l'artiste, suivit d'un soupir. L'interpellé finit par se redresser, attrapant immédiatement les draps blancs pour couvrir son torse nu. Il détourna aussitôt les yeux avant de se rasseoir, le regard fixé sur le mur.

— Qu'est-ce que je fais chez toi au juste ? lança Vernon d'un ton plus glacial qu'il ne l'aurait voulu, qui pénétra le cœur du jeune modèle, surpris.

Euh... Tu te souviens de rien ? T'étais bourré, et je t'ai ramené ici et- —

Seungkwan n'eut pas le temps de finir que l'artiste reprit la parole.

— Je suis désolé, j'étais bourré, c'est pas une excuse mais... C'était une erreur, j'aurais pas dû... Enfin, on aurait pas dû... Tu vois.

Seungkwan sentit son cœur s'emballer. La situation prenait une tournure qu'il n'avait pas anticipée. Il inspira lentement, tentant de rassembler ses pensées tout en évitant de regarder Vernon. Le jeune modèle se mordit la lèvre, ne sachant que répondre.

— Oh.

Lui seul se souvenait de la veille, et il venait de s'en rendre compte. Vernon semblait croire que la nuit avait été intense, et Seungkwan n'osait pas le détromper. Lui dire la vérité reviendrait à accepter le fait qu'il avait dormi aux côtés de l'artiste de son plein gré, et il n'était pas prêt pour ça. Pourtant, l'idée de corriger Vernon lui trottait dans la tête. Il ne voulait pas que ce malentendu reste en suspens, mais en même temps, il redoutait de voir son ami encore plus distant s'il comprenait la vérité.

— Vernon... commença-t-il d'une voix hésitante.

L'artiste resta silencieux, les yeux toujours rivés sur le mur, comme s'il cherchait à y trouver des réponses. Seungkwan, nerveux, resserra les pans de son peignoir autour de lui, jouant avec la ceinture entre ses doigts tremblants.

— Ce que tu penses qui s'est passé... c'est... ce n'est pas vraiment ça, balbutia-t-il, conscient du poids de chaque mot qu'il choisissait.

Vernon tourna enfin la tête vers lui, intrigué par cette prise de parole inattendue. Son regard, à la fois distant et perplexe, perçait celui de Seungkwan qui commença alors à son tour à fixer le mur.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

Le cœur battant à tout rompre, Seungkwan prit une grande inspiration avant de continuer :

— Il ne s'est rien passé. Pas comme tu l'imagines en tout cas. Tu étais vraiment ivre, alors je t'ai ramené ici pour que tu te reposes. Tu t'es endormi presque tout de suite, donc... oui, il ne s'est rien passé.

Vernon cligna des yeux, décontenancé. L'expression sur son visage changea lentement, passant de la tension à une forme de soulagement mêlé d'embarras.