Une semaine s'est écoulée depuis la rentrée. Les habitudes se remettent en place, les insultes et les moqueries sont de nouveau présentes. À la pause du matin, je me dirige vers les toilettes pour me recoiffer et camoufler mes quelques bleus qui ont commencé à réapparaître à cause de l'étouffante chaleur en classe, qui fait dégouliner le correcteur.
Un groupe de filles m'y attend, le même groupe qu'avant. Elles sont grandes, blondes, belles, toutes avec un gloss à la main. Avec une coordination digne des cheerleaders, elles se retournent, rangent leur gloss, Ava, la meneuse du groupe, s'avance vers moi, un sourire narquois aux lèvres, puis m'interpelle.
— Bienvenue à notre petit théâtre, Kalila. J'espère que tu apprécieras le spectacle, lance-t-elle, pendant que ses amies ricanent derrière elle, se poussant pour mieux voir.
— Qu'est-ce que tu veux, Ava ? je demande, essayant de garder mon calme malgré la panique qui monte en moi.
— Oh, rien de spécial. Juste te rappeler qui tu es et où se trouve ta place. Mais, comme je suis gentille, je vais t'aider. Elle passe sa main dans ses cheveux blonds, son regard brillant de cruauté.
— Vous êtes pathétiques, je réplique en espérant les agacer suffisamment pour qu'elles me laissent tranquille.
Ava rit, un son aigu et faux qui résonne dans les toilettes.
— Oh, Kalila, tu ne comprends vraiment rien, n'est-ce pas ? Elle se rapproche de moi, me fixant de ses yeux glacés. On te fait juste une petite leçon de vie. Les faibles comme toi doivent rester en bas de l'échelle.
Ses amies acquiescent en chœur, leurs visages remplis de mépris. L'une d'elles m'attrape, me tire mes cheveux et me jette comme un vulgaire déchet au sol. Je me sens tellement humiliée, seule et vulnérable... Je sens soudain plusieurs mains enfoncer ma tête dans la cuvette, puis le bruit de la chasse d'eau s'actionne, je me débats du mieux que je peux, l'odeur me donne un haut le cœur tellement elle m'est insupportable.
— Non ! Hurlé-je avant de recevoir l'eau
— Les déchets à la poubelle, les épluchures aux composteurs, etc. Et toi, aux toilettes.
Elle quitte toutes les toilettes, me laissant seule, sanglotant, mes cheveux trempant mon t-shirt. Après que le groupe d'Ava a quitté les toilettes, je me retrouve seule, sanglotant, mes cheveux trempant mon t-shirt. Ça dégouline de partout. L'odeur de pisse sur moi devient insupportable. J'entends la cloche retentir, mais je n'ai absolument pas la force de me lever. Je passe l'heure entière à rincer mes cheveux, mon visage à l'eau claire, mais sans grand résultat. Mes cheveux, bouclés de base, gonflent encore et encore.
Quelle poisse !
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Après avoir passé une heure à essayer désespérément de rincer mes cheveux et mon visage à l'eau claire, je réalise avec frustration que mes efforts sont vains. Malgré mes tentatives, mes cheveux, qui étaient naturellement ondulés, commencent à gonfler, prenant une apparence désordonnée et informe. Je me sens comme un clochard qui n'a pas pris la peine de se coiffer ou même de laver ses cheveux depuis des années, une étrangère dans mon propre corps, affublée d'une apparence qui ne me ressemble pas.
Finalement, je prends la décision de reprendre le cours de la journée, en retournant en cours pour l'heure suivante. Les commérages ont déjà commencé, et je suis convaincue que mon humiliation s'est déjà propagée dans tout le lycée. Certaines personnes semblent surprises de me voir dans un état aussi déplorable, peut-être parce que je refuse de montrer à quel point leur méchanceté m'affecte. D'autres, en revanche, ne cachent pas leur dégoût face à l'odeur âcre qui émane de moi : celle de la pisse.
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Love dies last
RomanceJ'aurais aimé qu'il me cajole, qu'il me voit comme une femme qu'il ne faut pas toujours protéger et préserver. Il a sans doute oublié ma force, et s'est concentré sur ma vulnérabilité, sur ma peur, déniant mon côté à moitié brisé, à moitié combattan...