𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏

92 24 36
                                    

★ 𝐌𝐮𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐦𝐦𝐚𝐧𝐝é𝐞 : Fitzpleasure - Alt-J ★

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

★ 𝐌𝐮𝐬𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐦𝐦𝐚𝐧𝐝é𝐞 : Fitzpleasure - Alt-J ★

❝ Braises Inassouvies ❞

𝐄 𝐈 𝐑 𝐀 𝐅 𝐀 𝐋 𝐂 𝐎 𝐍 𝐄

La pluie s'abat sur la ville, transformant les rues pavées en rivières sombres qui reflètent les néons vacillants des enseignes. Je m'arrête un instant sur le trottoir et j'observe l'hôtel qui se dresse devant moi. Ses murs massifs en pierre calcaire, illuminés par des projecteurs dorés, semblent défier la nuit elle-même. Derrière les hautes fenêtres se devinent les silhouettes des invités, leurs rires étouffés, leurs gestes élégants. Ce monde de luxe et de faux-semblants me semble étranger, comme une scène d'un théâtre auquel j'ai refusé de jouer.

Mais ce soir, tout change. Ce soir, je fais mon retour.

Je prends une profonde inspiration, savourant l'odeur métallique de la pluie et de la ville. Mes doigts glissent sur le tissu de ma robe en soie noire, aussi lisse que la surface d'un lac sombre. La robe est un choix calculé : elle épouse mes formes, laisse ma peau pâle se dévoiler sous les lumières tamisées, une provocation muette. Les rumeurs de mon retour ont déjà fait le tour des cercles les plus fermés de la ville, et j'entends d'ici les chuchotements fébriles qui vont se propager à mon arrivée. La fille de Falcone. Celle qui a disparu après sa mort.

Les portiers en livrée me saluent avec une déférence teintée de nervosité quand je m'avance vers les portes en bronze. Je n'y prête pas attention, mes pensées fixées sur ce qui m'attend à l'intérieur. Les battants s'ouvrent dans un murmure, et la chaleur de la soirée m'enveloppe comme une vague, contrastant brutalement avec le froid de l'automne mordant de l'extérieur. Le murmure de la pluie s'efface, remplacé par la rumeur des conversations, le cliquetis des verres et la musique feutrée d'un quartet de jazz. Je franchis le seuil, et le monde s'arrête.

Il y a cette fraction de seconde où tout bascule. Les conversations s'éteignent une à une, les regards se tournent vers moi, certains curieux, d'autres surpris, et je sens une onde de choc parcourir la foule comme une décharge électrique. Je retiens un sourire. Je ne suis pas ici pour plaire ou pour être acceptée, mais je prends une certaine satisfaction à les voir vaciller. Ils pensaient que j'étais partie pour toujours, que je m'étais laissée engloutir par la douleur de la perte. Ils se trompent.

Je balaye la pièce du regard, notant chaque visage, chaque expression. Les anciens amis de mon père, ceux qui l'ont soutenu et ceux qui ont profité de sa chute, tous sont là. Des hommes en costumes trois pièces, des femmes parées de bijoux étincelants, tous rassemblés sous les lustres étincelants comme des papillons attirés par la lumière. Ils cherchent à comprendre ce que je fais ici, ce que je veux.

Mais mon attention s'arrête sur lui. Hadès.

Il est là, debout près de l'escalier en marbre, sa silhouette élancée soulignée par un costume noir impeccable. Ses cheveux bruns, légèrement ondulés, encadrent un visage que je connais trop bien, même si le temps a durci ses traits : il a vingt-cinq ans maintenant. Ses yeux, d'un vert émeraude, croisent les miens et je vois la surprise traverser son regard comme un éclair. Son visage reste impassible, mais ses doigts se crispent imperceptiblement autour de son verre de whisky, comme s'il tentait de maintenir son calme.

Les 𝐜𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞𝐬 de la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant