Chapitre 6

77 7 33
                                    

Austin, 9h00

En me réveillant ce matin, ma jambe me lance. Ça risque d'être sympa mais j'arrive à mieux marcher ! C'est déjà ça, réjouissons nous des petites victoires, Rome ne s'est pas faite en un jour !

Aucune trace de Lily, mais je vois qu'elle est passée prendre quelques affaires. Elle a d'ailleurs laissé un petit mot sur mon bureau.

[ -Coucou ma belle ! Je vais bien, ne t'inquiète pas. J'ai passé la nuit chez Thomas avec Naïa. J'espère que tu vas bien et que ce Mat ne t'a pas embêté ! Je commence par le cours de management à 9 h 00 en salle 211 ce matin. On se retrouve à midi à l'entrée de la cafétéria ! <3 ]

Je suis contente de savoir qu'elle va bien et j'ai hâte de la retrouver parce que je pense que nous avons beaucoup de choses à nous raconter !

La nuit a été très difficile, j'ai eu beaucoup de mal à trouver le sommeil dans tout ce merdier qu'est mon esprit. J'ai beau m'être tournée et retournée dans mon lit toutes les dix minutes, rien n'y faisait. Cette nuit, mon esprit se dirigeait sans cesse vers cet homme plus qu'intrigant et cette soirée riche en rebondissements. Cela ne fait qu'un jour que je suis là, mais les événements s'enchaînent. Quand pourrai-je sortir de cette tempête qui balaie sans cesse mes espérances ? La même question qui ne cesse de revenir dans mon esprit : pourquoi s'est-il interposé ? Pourquoi a-t-il risqué la réputation de son établissement ? Cela reste flou dans mon esprit... Il semble jeune pour en être le propriétaire, il traîne peut-être dans des affaires louches... Il a la tête de ce genre de type en tout cas.

Et pourquoi l'ai-je aidé à se soigner ? Trop gentille, encore. Mais j'ai vite été rattrapé par la méchanceté de ce dernier. La vie me rappelle sans cesse que mes émotions sont ma faiblesse en ce bas monde.

Moi ? Une fille à papa et maman ? Quelle ironie... J'en aurais tellement rêvé durant mon adolescence, d'être cet enfant chouchou. D'être l'enfant qu'on félicite d'avoir 13/20 alors qu'au dernier contrôle on a eu 10/20, pas celui à qui on dit que ce n'est pas assez, pas à la hauteur. C'est épuisant de vouloir atteindre un idéal qui n'est pas le vôtre, de s'accrocher à ce rêve, car il est la seule chose qui vous relie, vous et eux. C'est triste. J'ai le cœur triste, le cœur lourd d'un sentiment d'incompréhension qui me pèse depuis bien longtemps.

Je rêverais de pouvoir appeler mes parents et leur raconter ma rentrée ce soir en rentrant dans ma chambre ou leur parler de cette folle soirée d'hier mais il ne relèverait que les aspects négatifs de mon discours.

Je pense qu'une partie de moi continuera de les aimer même si je sais que ce n'est pas sain.

C'est fou comme tout peut se retourner en un quart de seconde. L'être humain est incroyablement faible face à ses émotions.

Je suis faible.

Face à mes émotions, je perds tout le temps les pédales. Je n'ai jamais pu apprendre à le faire. Je pense également que l'environnement dans lequel j'ai grandi n'était pas propice à un tel développement pour une enfant.

Le chemin risque d'être très long, mais j'y parviendrai, il le faut...

Dans mon ancienne chambre, je ne dormais presque jamais. Impossible de me sentir en paix dans cet enfer. Mon ancienne vie est maintenant loin, et je ferai en sorte qu'elle y reste.

Après avoir déjeuné rapidement quelques biscuits à la fraise, mes préférés ! Je réfléchis maintenant à ce que je peux mettre. L'option pantalon est supprimée au vu de ma cuisse, alors ça sera une robe. Je ne pensais en avoir pris qu'une, mais en cherchant bien dans ma valise, que je n'ai toujours pas complètement vidée, j'ai trouvé celle qui ferait l'affaire pour aujourd'hui !

REVENGEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant