⚠(TW : Ce chapitre fait mention d'@utomutilations et d'@gression sex*uelle.)⚠
La playlist de REVENGE est dans ma bio insta : Dada_bouquine 🦋
________________________________________________________________________________
20 juin, Chicago
Quand on atteint le fond, on se demande toujours comment a-t-on pu en arriver là.
Dans certains cas, parfois tout va trop vite pour appréhender quoi que ce soit.
Moi je sais, eux aussi savent mais n'en feront rien. J'aimerais dire que j'ai eu une adolescence heureuse mais il n'en est rien, vraiment du tout.
Mais le fait d'être allongé dans ce lit d'hôpital avec tous ses bandages montre l'ampleur des dégâts...
Ça fait 4 heures que je suis réveillée, 4 heures que je n'ai pas dit un mot.
A côté de moi, il y a une dame qui me parle, je crois que c'est la psychologue.
La pauvre essaye de me faire parler mais rien ne sort. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas, ce n'est pas contre elle... Mais je ne sais pas, je n'ai tout simplement pas encore la force de poser des mots sur ce qui s'est passé. Sur ce que j'ai faits, ce que je me suis faits.
Puisque maintenant, je ne peux pas nier ce que j'ai fait, j'en connais la gravité, mais ça reste dur a réaliser.
21 juin, Chicago
J'ai encore la tête qui tourne ce matin... Ce qui est assez normal avec la dose de morphine que les médecins m'ont administrée pour éviter que je ressente la douleur.
Ressentir est un mot qui m'est devenu étranger, depuis quelque temps...
Tout ce que je ressens c'est ce gros vide, qui laisse derrière lui ce trou béant. La sensation que l'on m'a volé une partie de moi, qu'il manque quelque chose, sans savoir de quoi il s'agit.
22 juin, Chicago
Les effets de la morphine se dissipent, de nouveau consciente après 4 jours dans le brouillard. Les médecins en profitent pour m'expliquer ce qui s'est passé. Je suis arrivée inconsciente aux urgences à 23h00. Prise en charge immédiatement par les médecins de garde. Ces derniers me disent qu'ils m'ont sonné à la morphine pour me soigner. 25 points de suture ont été nécessaires pour panser mes blessures. Les plaies sont fermées mais le mal est toujours là...
23 juin, Chicago
Depuis que je suis à l'hôpital je n'ai vu mes parents qu'une seule fois. Ils sont venus pour s'assurer que je ne dirais rien quand on viendrait me demander ce qui s'est passé. Ce que j'ai fait, je n'ai rien dit, je suis resté muette.
24 juin, Chicago
Je réfléchis à comment les gens vont maintenant me dévisager quand ils me verront avec mes gros bandages. On dirait une momie sérieux !
La plupart des gens diront de moi que je suis folle mais j'ai l'habitude. L'habitude, quel vilain mot, vraiment très désagréable, je le déteste.
L'habitude de se faire insulter dès qu'on passe le pas de la porte, l'habitude de se faire rabaisser, constamment remis à sa place mais quelle place ? Qu'elle place ai-je dans ce fichu monde ?
Je sais que dès que nous serons rentrés tout redeviendra comme avant et que ce calme retrouvé entre ces 4 murs aura disparu et laissera place aux cris et aux insultes. Je m'y prépare déjà mentalement mais on n'est jamais prêt pour de telles choses.
Vivre chez soi comme sur un terrain de guerre, entrer silencieusement, se faire petite, éviter les mines et rentrer à la base, et sécuriser la base. Voici ma routine depuis bientôt ... En fait, je ne me rappelle plus quand tout ça a commencé...

VOUS LISEZ
REVENGE
RomansaAnastasia a toujours vécu sans l'amour de ses parents et a longtemps cru que la vie ne lui réservait rien de bon. Prête à tout abandonner, son destin prend un tournant inattendu lorsqu'elle est acceptée à l'université de SILVER LAKE. A Austin, la vi...