Sous les éclats du Quidditch

Chapitre 19 : En Terrains Inexplorés

Alors que les jours s'enchaînaient, Harry ne pouvait s'empêcher de remarquer à quel point les frontières entre Gryffondor et Serpentard semblaient s'adoucir. Bien que les anciennes rivalités n'aient pas totalement disparu, il était évident que quelque chose changeait au sein de Poudlard, et ce changement était bien plus profond qu'il ne l'aurait imaginé. Des liens nouveaux et improbables émergeaient, et Harry savait qu'il n'était pas le seul à se retrouver dans cette situation.

Dans la bibliothèque

Un soir, alors qu'Harry s'installait dans la bibliothèque pour terminer un devoir de Défense contre les Forces du Mal, il remarqua Hermione assise un peu plus loin. Elle travaillait aux côtés de Pansy Parkinson, les deux plongées dans leurs livres, le regard concentré mais les lèvres fréquemment tirées en de légers sourires.

Pansy tourna la tête vers Hermione, son visage s'éclairant d'un sourire en coin. "Je dois dire, Granger, que travailler avec toi est bien plus intéressant que ce que j'avais imaginé. Tes méthodes d'organisation sont... presque impressionnantes."

Hermione leva les yeux, amusée. "Je vais prendre ça comme un compliment, Parkinson."

Elles échangèrent un regard, et Harry, témoin de cet échange, réalisa à quel point Hermione semblait détendue en présence de Pansy. Cette complicité nouvelle le fit sourire, et il se dit que peut-être, Hermione aussi trouvait un écho à sa propre complexité chez quelqu'un d'aussi différent qu'elle.

Sur le terrain de Quidditch

Pendant les entraînements de Quidditch, la tension entre Ron et Blaise devenait de plus en plus palpable. Bien que Ron conserve son sérieux et sa passion pour le sport, Harry remarquait que chaque fois que Blaise apparaissait sur le terrain, même pour une simple conversation ou pour observer, Ron perdait une partie de son assurance habituelle.

Lors d'une pause, Blaise s'approcha de Ron, les mains dans les poches, un sourire en coin.

"Dis-moi, Weasley," lança Blaise, sa voix empreinte de cette nonchalance qui semblait faire partie intégrante de sa personnalité. "C'est toujours aussi sérieux pour toi, le Quidditch ?"

Ron leva les yeux, le fixant un instant avant de détourner le regard, feignant l'indifférence. "Peut-être que ça demande un peu plus d'engagement que ce que tu imagines, Zabini."

Blaise haussa un sourcil, amusé. "Ou peut-être que je suis juste impressionné par ta détermination. C'est... captivant."

Ron rougit, légèrement décontenancé, et Harry, qui avait assisté à la scène de loin, ne put retenir un sourire. Il savait que Blaise appréciait visiblement la passion de Ron pour le sport, et cette dynamique naissante semblait apporter une profondeur nouvelle aux interactions entre les Gryffondor et les Serpentard.

Dans un coin tranquille du parc

Quelques jours plus tard, alors que Harry marchait seul dans le parc, il aperçut Luna et Théodore Nott assis sous un arbre, en pleine discussion. Luna, comme à son habitude, semblait perdue dans ses pensées, parlant d'une voix douce mais passionnée, tandis que Théodore l'écoutait attentivement, un sourire serein aux lèvres.

"Les Sombrals, tu sais, sont des créatures mal comprises," disait Luna d'une voix douce. "Ceux qui les voient comprennent la vie d'une manière différente. Ils savent que tout n'est pas simplement noir ou blanc."

Théodore acquiesça, son regard fixé sur elle. "C'est pour ça que tu m'intrigues, Lovegood. Tu as une façon de voir le monde que je n'ai jamais vue ailleurs."

Ils échangèrent un sourire, et Harry sentit une chaleur sincère dans ce lien qui se tissait entre eux. Luna et Théodore semblaient partager une compréhension tacite, une profondeur qui leur appartenait en propre.

Dans la tour d'astronomie

Cette nuit-là, Harry rejoignit Draco dans la tour d'astronomie. Lorsque Draco le vit arriver, un sourire discret mais sincère se dessina sur ses lèvres. Ils s'approchèrent l'un de l'autre, se tenant côte à côte face aux étoiles, plongeant dans leur rituel silencieux. C'était dans cette tranquillité qu'ils trouvaient leur équilibre, loin du monde extérieur et de ses jugements.

"Potter," murmura Draco, rompant le silence. "As-tu remarqué à quel point les choses changent ? On dirait que Poudlard se transforme sous nos yeux."

Harry acquiesça, son regard fixé sur l'horizon. "Je l'ai remarqué. Ron et Blaise... Hermione et Pansy... même Luna et Théodore. C'est comme si, enfin, les choses se libéraient, comme si les vieilles rancœurs perdaient de leur emprise."

Draco resta silencieux un instant, puis tourna son regard vers Harry, une lueur de réflexion dans les yeux. "Peut-être que, finalement, tout ce dont nous avions besoin, c'était de voir que les choses pouvaient être différentes."

Harry sourit, se tournant légèrement vers lui. "Tu sais, je pense que toi et moi... nous avons peut-être été les premiers à franchir cette barrière."

Draco esquissa un sourire en coin. "Alors, devrions-nous nous en sentir fiers ou effrayés, Potter ?"

Harry rit doucement, posant une main rassurante sur l'épaule de Draco. "Un peu des deux, probablement. Mais ce que nous avons ici... ça en vaut la peine."

Ils restèrent ainsi, dans un moment de complicité partagée, savourant le calme de la nuit. Ils savaient que le monde changeait autour d'eux, mais ils réalisaient aussi que ces changements rendaient leur connexion plus légitime, plus réelle. Ils n'étaient plus seuls dans cette quête de compréhension et de rapprochement ; ils faisaient partie d'un mouvement, d'une génération qui apprenait à voir au-delà des préjugés.

Après un long moment, Draco tourna la tête vers Harry, une lueur d'espoir dans le regard. "Peut-être qu'un jour, nous pourrons tous vivre cela sans crainte. Peut-être qu'un jour, les vieilles rivalités appartiendront au passé."

Harry acquiesça, un sourire plein de détermination se dessinant sur son visage. "Alors, battons-nous pour ce jour, Draco. Pour nous et pour tous les autres."

Leurs regards restèrent unis sous le ciel étoilé, et Harry sentit que, malgré l'incertitude, ils étaient sur le bon chemin. Peu importaient les obstacles, ils n'étaient plus seuls, et ensemble, ils trouveraient un moyen de faire de ce rêve une réalité.