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La porte du café s'ouvre brusquement, laissant entrer une bouffée de vent frais. Les habitués levèrent essentiellement les yeux, avant de retourner à leurs discussions. Moi, Rose, j'entrai en trombe, en retard une fois de plus. Mes longs cheveux roux aux reflets blond virevoltaient autour de mon visage expressif, et je soupirai en enroulant mon écharpe autour de mon cou d'un geste vif. Je ne laisse jamais rien me déstabiliser, même pas le temps qui file entre mes doigts.

Le petit café du centre-ville, "Le Reflet du Ciel", est mon refuge habituel. Un endroit où je trouve toujours un coin tranquille pour griffonner des idées, écrire ou simplement me perdre dans mes pensées. Ce matin-là, je n'étais pas cependant là pour ça. J'avais un rendez-vous, et pas n'importe lequel. J'allais rencontrer Gabriel, l'homme qui, depuis des années, me pousse à bout par sa froideur et son arrogance.

Je me laissai tomber lourdement sur la chaise en face de lui, un homme que je connaissais que de réputation. Distant et peu loquace, il est l'un des associés de la société de production musicale qui est venu de me recruter pour une campagne publicitaire. Contrairement à moi, qui porte une tenue décontractée, Gabriel est vêtu d'une chemise parfaitement repassée et d'un pantalon sombre. Tout chez lui semble calculé, comme s'il se préparait à chaque instant à un discours de grande importance. Je le déteste déjà pour ça.

— Vous êtes en retard, lançant-t-il d'un ton froid sans lever les yeux de son carnet de notes.

Je haussai un sourcil, agacée par ce ton moralisateur. Je déteste qu'on me fasse des remarques, surtout quand je sais que je n'ai pas tort. « Cinq minutes de retard, vraiment ? » pense-je en me tenant de rouler des yeux.

— J'ai eu un contretemps, rétorquai-je en retenant une pointe de sarcasme. Mais je suis là, non ?

Gabriel leva enfin les yeux, me détaillant spécifiquement avec un regard glacial. Ses yeux étaient d'un bleu perçant, contrastant avec le noirceur de ses cheveux soigneusement coiffés. J'eus un bref moment de flottement, comme une sensation désagréable de me faire juger, ce qui ne fit qu'augmenter mon irritation.

— Soyez ponctuelle à l'avenir, dit-il simplement, en tournant une page de son carnet comme si de rien n'était.

C'était une simple remarque, mais dans la bouche de Gabriel, cela sonnait comme une phrase. Je sens la colère monter en moi. Je m'étais promis de rester professionnel, mais ce type venait de dépasser la limite. Je me penchai légèrement en avant, mes yeux étincelants de défi.

— Vous avez un problème avec moi, peut-être ? demandai-je, mes mots claquant comme un fouet.

Gabriel ne montre aucune émotion. Ses lèvres esquissèrent presque un sourire, comme s'il se délectait de me voir perdre mon calme.

— Non, répondez-il calmement. Je préfère juste travailler avec des personnes fiables.

Le mot « fiable » résonna dans mon esprit comme une provocation. J'inspire profondément, cherchant à retrouver mon sang-froid. Je ne lui donnerai pas la satisfaction de voir à quel point ses remarques m'agaçaient.

— Très bien, dis-je en me redressant. Parlons du projet.

Nous commençons à discuter du travail à faire. Notre conversation était tendue, chaque mot pesé, chaque phrase chargée d'une énergie conflictuelle. J'ai toujours été passionnée par mes projets, mais face à Gabriel, je sentais chaque idée remise en question, chaque proposition analysée froidement. Pourtant, malgré la tension palpable, quelque chose d'inattendu se produit. Alors que je présente mon idée, Gabriel fit un commentaire, une suggestion que je trouvai... judicieuse. Je ne l'admis pas à haute voix, bien sûr, mais quelque chose changea dans mon regard. Gabriel n'était pas seulement un adversaire, il était un défi intellectuel.

Nous passons deux heures à travailler ensemble, chaque échange ressemblant à une bataille rangée. Je n'avais jamais rencontré quelqu'un comme lui, quelqu'un qui m'osait me confronter à une telle rigueur. Et malgré la frustration, une étrange curiosité s'éveilla en moi. J'étais partagé entre l'envie de le fuir à jamais et celle de le défier encore. Gabriel, quant à lui, me regardait s'éloigner sans un mot, mais un léger sourire aux coins des lèvres laissait deviner qu'il avait également trouvé cette confrontation intéressante.

Je sorts du café, l'esprit encore embrume par notre échange. Je savais que cette collaboration serait loin d'être facile, mais je n'allais pas reculer. Je suis Rose une femme de caractère, et je n'ai jamais froid aux yeux. Je suis prête à affronter Gabriel, et peu importe ce qui m'attend, je ne perdrai jamais mes moyens. Cette bataille ne fait que commencer, et je suis déterminé à la gagner.

TENSION MAGNÉTIQUE. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant