𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐 | 𝐑𝐨𝐬𝐞

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— Sans déconner, Scott, si tu continues comme ça je t'assure que tu vas finir aussi frustrée que si tu regardais un porno, mais qu'on t'interdisait de te toucher.

    Je plisse les yeux en empilant des documents dont je viens tout juste de terminer le tri. Il y a une tonne de paperasses sur mon bureau, j'ai des dizaines de dossiers à consulter et énormément de rendez-vous cette après-midi. Mais comme je suis le genre d'amie incapable de prendre des décisions elle-même, j'ai appelé Lyah, car un collègue de travail m'a invité au restaurant ce week-end.

    Mais je ne parle pas du repas purement professionnel, dans lesquels on parle argent et affaire et où on se permet de se vanter sur ce qu'on a accompli dans la vie. Non, là, je parle d'un vrai rencard.

  — Tu m'expliques le rapport entre le porno et le rendez-vous ? demandé-je en secouant la tête.

  — Il faut que tu t'envoies en l'air.

    Une pile de papiers que je portais m'échappe lorsque je prends conscience de ses mots, j'écarquille les yeux et ouvre la bouche en grand.

    Elle a osé.

  — C'était quoi ce bruit ?

  — Rien, juste quelques trucs qui sont tombés, je réponds en m'accroupissant.

    Déjà que je n'étais ni d'humeur à travailler, ni à parler à qui que ce soit, je dois retrier tout ce que je viens de faire et en plus prendre une décision sur ma vie sexuelle.

    Qui est vraiment tout, sauf privé.

    Et assez complexe, visiblement.

  — Je n'ai pas besoin de coucher avec un homme pour être bien.

  — Euh, excuse-moi ? On ne t'a jamais dit que le sexe était primordial pour son tempérament, son bien-être et sa capacité à entretenir de bonnes relations ?

  — Et où tu as vu ça ? Sur les réseaux sociaux ?

  — Pour qui tu me prends, Scott ?

    Je me relève et augmente légèrement le volume de mon téléphone.

  — Bien sûr que j'ai découvert ça sur les réseaux !

    Je glousse en m'asseyant dans mon fauteuil en cuir, le regard désespéré fixé sur une pochette au coin de mon bureau qui attend sagement que je l'ouvre pour signer tous les documents qu'elle contient.

    Super.

    Je suis ravie.

  — On va seulement diner, Lyah, soupiré-je.

  — Dans le langage des hommes, inviter une femme à diner revient à lui demander s'ils peuvent baiser.

    J'écarquille les yeux en hoquetant de surprise.

  — Lyah Coleman !

  — Quoi ? pouffe-t-elle. C'est vrai, quoi, vous êtes deux adultes célibataires, autant en profiter, non ?

  — T'es irrécupérable, gloussé-je en glissant une mèche de cheveux derrière mon oreille.

  — Je sais, c'est pour ça que tu m'aimes, ma belle.

    Je jette un regard à l'heure sur la pendule murale, il est bientôt deux heures de l'après-midi.

    En l'occurrence, c'est l'heure de ma première consultation.

  — Je dois raccrocher, j'ai des clients qui ne vont pas tarder à arriver.

    Au même moment, quelqu'un toque à ma porte. La seconde d'après, elle s'ouvre en grand et laisse apparaitre la carrure avantageuse de Lewis Johns, mon collègue de travail qui est le sujet principal de cet appel, et c'est ce moment que choisit Lyah pour s'exclamer :

𝐋𝐈𝐀𝐑 𝐓𝟐 { 𝐬𝐮𝐢𝐭𝐞 𝐝𝐮 𝐓𝐈 }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant