Sous protection ( Fanfiction BTS )

Chapitre 2

PDV Namjoon

Nous poussons la porte du bar, un endroit modeste, presque caché dans une ruelle. Mes yeux balaient l'intérieur discrètement alors que nous avançons. J'ai tiré ma casquette plus bas, masquant une partie de mon visage, et mes camarades font de même. C'est devenu une habitude, une sorte de deuxième nature : entrer incognito, éviter les regards, se glisser dans la foule sans se faire remarquer. Ce soir, on voulait juste passer un moment entre nous, loin de la scène, loin de tout ce que notre quotidien exige de nous.

Je prends place avec les autres à une table dans un coin sombre. Jimin ajuste sa capuche, Taehyung baisse encore un peu sa casquette, et un sourire complice passe entre nous. Même cachés sous nos masques, c'est toujours une sensation étrange, presque grisante, de sortir ainsi, de pouvoir observer le monde sans être observés en retour.

J'écoute le brouhaha autour de nous, les rires, les conversations. C'est presque apaisant de se fondre dans cette ambiance, de ne plus penser aux concerts, aux répétitions, aux horaires millimétrés. Mais très vite, un détail attire mon attention. Une serveuse passe à côté de nous, son plateau chargé de verres, et je ne peux m'empêcher de remarquer l'épuisement sur son visage, ses yeux cernés, sa démarche hésitante. Elle tente un sourire, mais il semble faux, forcé, comme si elle n'avait plus la force d'y croire.

— Yuna, ramène une tournée à cette table, là-bas !

La voix autoritaire qui s'élève me fait tourner la tête. Un homme corpulent, certainement le patron, lève la voix en direction de la serveuse du nom de Yuna. Elle acquiesce d'un signe de tête avant de se diriger vers une autre table, le regard baissé. Je capte un éclat de tristesse dans son regard, une sorte de résignation. Quelque chose en elle attire mon attention, une fragilité à fleur de peau que même un sourire forcé ne parvient pas à dissimuler.

Taehyung, assis à ma gauche, semble lui aussi l'avoir remarquée.

— Elle a l'air fatiguée, murmure-t-il en ajustant sa casquette pour observer discrètement.

J'acquiesce, me demandant quel genre de vie peut mener quelqu'un qui semble déjà si brisé, si jeune. Les minutes passent, et nous continuons de discuter, bien que mon attention se perde souvent vers cette jeune femme. Elle fait son travail avec un professionnalisme rigide, évitant les regards et les mains qui s'attardent trop sur elle.

À un moment, elle s'arrête un peu trop près de notre table, et je remarque une lueur de douleur dans ses yeux. Je ne devrais probablement pas y prêter autant d'attention, mais quelque chose en moi refuse de détourner le regard.

Le patron revient vers elle, mais cette fois, son ton est encore plus sec, presque agressif.

— T'attends quoi pour chanter, Yuna ? Tu sais bien que les clients aiment ça ! Allez, bouge-toi un peu !

Je sens mes poings se serrer sous la table. Ce n'est pas juste une demande, c'est une injonction, sans la moindre considération pour elle. Elle tente de répondre, mais il la coupe immédiatement, son regard lourd d'une autorité presque brutale. Elle hésite, baisse les yeux, puis se dirige vers la petite estrade, les épaules affaissées.

Elle prend le micro, et un silence pesant s'installe dans le bar. Sa voix s'élève, douce et fragile, portant une mélancolie qui semble imprégner chaque mot. Je l'observe, captivé malgré moi. Il y a dans son chant quelque chose de profondément triste, un appel silencieux à l'aide que peut-être personne ici ne prend le temps d'entendre.

Quand elle descend de l'estrade, j'aperçois un client l'interpeller et glisser une main près d'elle, trop près. Elle recule instinctivement, mais son patron se retourne immédiatement, l'ayant vue.