Olympe
Je me réveille avec cette sensation d'engourdissement familière qui m'accompagne presque chaque matin depuis que je suis arrivée à New York. La lumière douce du matin filtre à travers les rideaux, inondant ma chambre d'une lueur pâle. Je reste un moment immobile, écoutant le bourdonnement lointain de la ville qui ne s'arrête jamais, essayant de me reconnecter à la réalité. Chaque jour commence ainsi, avec cette distance étrange entre moi et le monde qui m'entoure.
Je tourne lentement la tête vers mon réveil : 7h30. Il est temps de se lever. Je soupire doucement avant de me redresser, les pieds glissant sur le sol froid. Depuis que je suis ici, dans cet appartement minuscule avec Liv, ma colocataire, je n'ai toujours pas l'impression d'être vraiment — chez moi —. New York est gigantesque, bruyante, constamment en mouvement. C'est tellement différent de la petite ville calme du Montana où j'ai grandi. Là-bas, tout était tranquille, prévisible. Ici, tout est rapide, agité, comme si je devais constamment me dépêcher de rattraper quelque chose. Mais quoi ? Je n'en ai aucune idée.
Je me traîne jusqu'à la salle de bains, attrapant une serviette au passage. L'eau chaude est la seule chose qui arrive à me réveiller ces jours-ci. Sous la douche, je ferme les yeux, laissant l'eau couler sur mes épaules, apaisante. Mes pensées vagabondent, comme chaque matin. Mon esprit se perd entre les souvenirs de mon ancienne vie et la réalité nouvelle de New York. Ce grand saut que j'ai fait pour fuir le quotidien, pour m'offrir un nouveau départ. Mais est-ce vraiment ce que je voulais ?
Je secoue la tête pour chasser ces pensées et me concentre sur ma routine. C'est la seule chose qui me garde stable. Une routine rigide : me lever, aller en cours, travailler à la bibliothèque, rentrer à l'appartement, réviser. Rien qui ne sorte du cadre. J'ai choisi d'étudier la biologie parce que c'est ce qui me passionne le plus. Comprendre comment les choses fonctionnent, les observer, les analyser. C'est logique, ça a du sens. Contrairement à tout ce qui se passe dans ma tête ces derniers temps.
Je sors de la salle de bains, me séchant rapidement avant de m'habiller. Un jean, un pull simple. Je ne fais jamais beaucoup d'efforts pour m'habiller, surtout ici. À New York, tout le monde semble avoir un style particulier, une manière de se démarquer, mais moi, je préfère passer inaperçue. Être une ombre parmi cette foule immense me rassure.
Je me dirige vers la petite cuisine. Comme prévu, Liv est déjà debout, assise à la table avec une tasse de café à la main. Ses cheveux blonds en bataille, elle est habillée de façon décontractée, mais elle a toujours ce petit air impeccable que je n'ai jamais réussi à reproduire.
—Salut, toi ! dit-elle joyeusement, me voyant entrer, Bien dormi ?
Je fais une moue, attrapant une tasse et me servant du café.
—Comme d'habitude. Rien de bien extraordinaire.
Elle sourit, comme si elle s'attendait à cette réponse.
—Tu es toujours en mode robot, toi.
Je lui lance un regard amusé, mais ne réponds rien. Liv est mon exact opposé. Elle est extravertie, sociable, toujours en mouvement, entourée de gens. Dès le premier jour où nous nous sommes rencontrées, elle a essayé de m'entraîner dans son tourbillon d'activités. Mais moi, je reste toujours sur la touche, observant de loin. C'est plus simple comme ça. Plus sûr.
Je m'assois à la table en face d'elle, la tasse chaude entre mes mains, et je bois une gorgée de café. Le silence s'installe quelques instants, puis Liv reprend la parole.
—Alors, quoi de prévu aujourd'hui ? Encore une journée à la bibliothèque ?
Je hoche la tête.
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Nos âmes perdues
Romance--- Deux cœurs liés par un été oublié... Olympe et Kyle ne se connaissent plus. Cinq ans plus tôt, lors d'un été magique dans le Vermont, ils se sont aimés en secret, se retrouvant chaque soir près d'un lac scintillant. Mais un terrible accident a e...