Chapitre 2

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Samaël

Rainaldi et Artemisia ont enfin fusionné pour certains cours. Désormais, les classes sont mixtes. Du temps de nos parents, les filles restaient d'un côté, les garçons de l'autre. Quant aux sous-sols, autrefois accessibles, ils sont de nouveau condamnés depuis qu'un connard de la promotion de Faël Scorsese, le grand frère d'Arden, s'est cassé la jambe et le poignet en traversant le plancher alors qu'il s'y rendait pendant la nuit.

— Mademoiselle Cerretani, auriez-vous l'amabilité de quitter vos faux ongles des yeux pour prêter attention à ce qui se passe au tableau ? grince Scamarcio, cette nonne mal baisée qui aurait dû prendre sa retraite l'an passé.

Alors que tous les regards convergent vers Lolita Cerretani, moi je fixe Malena Angeli, comme un putain de voyeur, incapable de détourner les yeux de son joli profil. Je l'étudie, de ses immenses yeux en amande bordés de cils épais, à son nez retroussé, en passant par sa bouche pulpeuse et insolente qui m'obsède. Le genre qu'on a envie d'embrasser jusqu'à s'en décrocher la mâchoire. Le genre qui doit prodiguer des pipes d'enfer.

Bon sang, quand je repense à la trique de malade que j'ai eu dans sa chambre lorsqu'elle se trouvait agenouillée entre mes jambes... Un seul battement de cils de sa part et j'aurais pu éjaculer dans mon boxer Armani.

Sentant mon regard insistant sur elle, Malena se tourne brusquement, et je lis sur ses lèvres « regarde ailleurs, connard ». Je souris, et fidèle à mon titre, je n'obéis pas. À la place, je me laisse aller à fantasmer sur sa crinière brune qui tombe en vagues luxuriantes autour de son visage, comme une cascade de soie. Cela lui confère une allure céleste et insaisissable, un peu comme Deva Cassel, mais en moins sage, plus sauvage, moins guindée. Alors que j'imagine ses mèches enroulées autour de mon poing serré pendant que je la prend par derrière, sans prononcer le moindre son, je bouge les lèvres en formulant silencieusement : « Tous les trucs que j'ai envie de te faire ». Malena plisse les yeux, probablement convaincue d'avoir mal compris.

Parfois je me demande si elle est aveugle, ou juste complètement conne.

Ou juste vraiment pas intéressée.

— Pourquoi tu la fixes ? murmure discrètement Pupella, contrariée par l'interêt que suscite Malena chez moi.

Sans rompre le contact visuel avec Angeli, je mens éhontément :

— Je me demandais comme il était possible d'être aussi dégueulasse.

Cette fois, l'insolente déchiffre parfaitement le mouvement de mes lèvres. Je le devine à ses jolis yeux hazel, ces caméléons qui changent de couleur selon les saisons et qui s'arment délicieusement d'une lueur assassine... avant de fuir. Bien qu'elle ne fasse pas l'unanimité, ma réponse convient cependant à Pupella qui, aussitôt rassurée, m'adresse un sourire malicieux avant de plonger la main dans mon boxer.

— T'es en forme, dis donc, observe-t-elle, ravie du constat.

Je bande comme un puceau, mais ce n'est pas à cause de Pupella ; c'est cette garce de Malena Angeli et sa peau d'albâtre qui m'excite, le genre qui rougit et garde des marques si on la malmène. Je m'imagine lui donner la fessée, laissant l'emprunte de mes cinq doigts sur sa chair rosie, et un frisson cavale entre mes trapèzes contractés.

Alors que Pupella sort ma bite et commence à me masturber, je remercie le ciel d'avoir été installé à la dernière rangée, dans le fond de la classe. Je plante mes dents dans ma lèvre inférieure, ma poitrine se soulevant brusquement comme à chaque fois que je me mets à imaginer les doigts de Malena remplacer ceux de ma petite-amie.

Putain, faut vraiment que j'arrête de faire ça.

Pupella tord le poignet et trait mon sexe avec ardeur. En haut, en bas, en haut, en bas. Je perds le contrôle, des images salaces de Malena Angeli envahissant mon cerveau détraqué.

Pretty SavageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant