Chapitre 4 : L'Éveil d'un Sentiment

1 0 0
                                    


Le Sognefjord étendaitses eaux profondes et calmes, bordé de montagnes aux sommets voilésde neige éternelle, formant un écrin où la tranquillité régnaiten maître. Le ciel, souvent traversé par des nuages filant entreles sommets, se reflétait par vagues dans les eaux bleues, créantune étendue miroitante où le temps semblait suspendu. Yurghen etHyllis, dans ce décor naturel presque irréel, trouvaient peu à peuun rythme de vie qu'ils n'avaient jamais connu auparavant. Lefjord paraissait être un monde à part, coupé de la frénésie dureste de l'univers, comme s'il offrait à ceux qui l'habitaientune chance de renaître, une pause dans le tumulte des aventurespassées.

À l'oréedu petit village niché près du fjord, leur nouvelle demeureressemblait à un refuge en bois sombre et en pierres, surplombantl'étendue d'eau comme pour se fondre dans le paysage. C'étaitune maison simple, robuste, bâtie pour résister aux hiversimpitoyables qui venaient chaque année saisir la région dans uneétreinte glacée. Yurghen avait pris plaisir à renforcer les mursde la maison et à préparer le bois pour l'hiver, un travail qu'ilappréciait pour sa simplicité et son honnêteté.

Depuis le seuil de la maison, onpouvait voir le fjord étendre ses bras de mer vers l'infini.Yurghen, lorsqu'il sortait le matin, inspirait profondément l'airvivifiant du Nord, ses pensées emplies de la majesté de ce paysage.Ici, loin des batailles et de l'agitation, il retrouvait une paixintérieure qu'il pensait avoir perdue depuis longtemps. Le murmuredu vent entre les arbres et le cri perçant des aigles luirappelaient qu'il faisait partie de cette terre sauvage, qu'ilavait désormais un foyer dans ce monde de calme et de mystère.

Hyllis, quantà elle, semblait captiver par cette atmosphère, comme si le fjordlui-même l'enveloppait d'une protection mystérieuse. Elleprenait plaisir à marcher dans les sentiers proches, s'imprégnantdes couleurs changeantes de la forêt qui bordait le village. Lesarbres se teintaient de tons dorés et pourpres avec l'automne quiapprochait, et les feuilles tombaient en une pluie silencieuse,tapissant le sol d'un doux manteau. Hyllis passait de longuesheures à observer les formes et les couleurs, découvrant lessecrets des plantes locales et des champignons, fascinée par cettenature qui semblait à la fois immuable et en perpétuel changement.

Dans ce petit village, la vies'écoulait au rythme des saisons et des marées. Les villageoissemblaient avoir accepté Yurghen et Hyllis avec une chaleurdiscrète, les observant avec un respect empreint de curiosité.Quelques-uns venaient parfois trouver Yurghen pour un conseil sur lamanière de manier une hache ou pour lui demander son aide à couperdu bois. Sa carrure imposante, son silence tranquille, et la forcenaturelle qui émanait de lui inspiraient une confiance presqueinstinctive. Quant à Hyllis, sa connaissance des plantes et sapatience naturelle faisaient d'elle une figure aimée des enfantsdu village, qui prenaient plaisir à la suivre dans ses promenades età écouter ses récits.

En dépit deson air réservé, Hyllis sentait en elle un épanouissement nouveau,comme si cette nature sauvage et paisible éveillait un côté plussensible, plus enraciné. La sérénité des lieux lui rappelait lescontes anciens de son enfance, où les forêts et les fjords étaientpeuplés d'esprits bienveillants veillant sur ceux qui respectaientla terre. Elle passait parfois des heures au bord de l'eau,observant les reflets du soleil se briser sur la surface calme, sedemandant si cette paix qui émanait du Sognefjord pouvait réellementdurer.

La forêt, quant à elle, semblaitpresque magique, surtout au crépuscule. Les arbres centenaires sedressaient comme des gardiens silencieux, leurs ombres s'étendanten un réseau complexe de branches et de feuillages qui couvraientles sentiers. Parfois, un faisceau de lumière traversait le couvertdense, illuminant une clairière ou un rocher moussu d'un éclatpresque surnaturel. Le chant des oiseaux, le murmure du vent dans lesfeuillages et l'odeur des pins remplissaient l'air de cetteatmosphère unique qui enveloppait tout. Dans ce décor, il étaitaisé de comprendre pourquoi certains disaient que le fjord étaitvivant, qu'il possédait une âme propre.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Oct 30 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Vagabond : La Nouvelle ÈreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant