Les échos d'une âme

Un pardon à eux, un pardon à soi

À vous, mots qui ne savaient que rester mués lorsque je souhaitais vous prononcer, je vous pardonne.

À toi, esprit tourmenté qui m'habite, je te pardonne.

Vous n'avez tous deux fait que ce qui vous semblait juste.

Vous souhaitiez, bien que ce soit maladroitement, me protéger.

Guidez par une vie qu'aucune âme ne devrait vivre, vous vous êtes terrer pour qu'aucune faille ne puisse paraître.

Meurtri par autrui, vous avez octroyé au monde une confiance égale à ce qui s'apparente être le néant.

Comment vous en vouloir lorsque le seul dessein qui vous guidait était de laisser les cicatrices d'un cœur recousu, fermées ?

Bien trop souvent, j'ai maudit le mutisme de ma bouche, le tourment de mes pensées, sans accorder le crédit que je leur devais.

Forgeant sans relâche une carapace infaillible, vous avez fait de moi la guerrière que je suis.

La douleur en résultant n'était que le contre-coup d'un effort désespéré pour me sauver.

Chose que je ne su voir qu'à travers une haine de soi.

« Qu'est-ce que c'est mon problème ? »

Ce fut longtemps une question débattue dans un corps qui ne savait allier sentiments et paroles.

Construisant et dépeignant la maladresse d'un être qui fut par le passé blessé, elle créa un monstre intérieur qui ne savait se lasser d'avarice.

Qu'importe la réponse trouvée, rien ne pouvait rassasier les ténèbres naissantes de cette âme.

Seule une constante haine viscérale semblait apaiser ce démon, sans pour autant le satisfaire complètement.

Fervent chevalier d'une âme qui se pensait perdue, vous avez refermé les portes qui y menaient mes semblables, nourrisseurs de celui-ci.

Bien que cela m'ait isolé, vous avez enfermé le Malin dans une trappe où nul ne pouvait l'alimenter.

Seul, mais entouré, vous avez opté pour un sentiment de solitude, conséquence de vos actes, à une déperdition certaine.

Alors, en dépit de la douleur m'incombant, de la peur se réchauffant en mon sein,

Je vous pardonne.

B.C