Les échos d'une âme

La muse étoilée

Et quand la nuit tombe, les bruits, eux, se révèlent. 

À l'aube de l'obscurité, la lumière se fait rare.Seuls les astres lointains d'une nuit étoilée offrent la lueur de la Voie lactée.

Allongées sur un sol frais, ces yeux distinguaient une multitude de constellations pour lesquelles, elle, était invisible.

Si petite, elle se sentait si vaste. Vaste d'une terre regorgeant d'émotions, de douleurs et d'envies : son cœur. 

À l'instar de ce drap bleu tacheté de scintillement, son esprit lui était parsemé de souvenirs.Qu'ils furent bons ou mauvais, ils ne cessaient de courir au travers de son esprit.Ces traits reliant les étoiles pouvaient-ils alors être les mêmes qui reliaient les éléments de sa mémoire ? 

C'est alors qu'étant grain de poussière, elle devint céleste.

Cette nuit, constellation mystique, telle une peinture céleste, inspira son âme, telles les étoiles inspirent l'écrivaine en elle.

Elle était cet être qui ne demandait qu'à s'exprimer.

Alors, équipée d'un crayon et d'un cahier, outils de son inspiration, elle écrivit : Les mots soufflaient les maux de son être.

Ses mots fusèrent comme s'ils avaient toujours été là, comme l'évidence d'une vie. Ils s'enchevêtraient, se mélangeaient, se diversifiaient. 

Reflétant la mer d'étoiles qui la surplombait, ses pensées s'étendaient au délai de ce qu'elle pouvait contrôler. 

Mais dans ce vacarme, elle trouva refuge dans la brise fraîche d'une douce nuit.

Comme Charon guidant les âmes sur le Styx, l'air frais parcourant ses veines déliait les nœuds de son esprit. 

Ce combat entre liberté et entrave, bien et mal, sonnait comme une harmonieuse cacophonie. 

Comme le baiser d'une mère, l'étreinte d'un père la nuit vint envelopper cette fille qui n'avait d'œil que pour elle. 

Tourmentée, elle trouva le calme dans ce vacarme. 

Elle portait en elle cette tempête qui faisait rage que la Voie Lactée sut apaiser.

B.C.