C'était un long boyau exigu qui se perdait entre les profondeurs de ces murs . Il y faisait sombre, humide , et quelques âmes égarées semblaient y avoir élu domicile . À chaque fois que j'y pénétrais , je croyais entendre la symphonie des défunts , un requiem insolent qui s'insinuait au creux de mon être . Ce lieu , je n'en parlais à personne . À vrai dire , je l'ai découvert par hasard , un jour , il y a quelques mois . Ou peut-être quelques années .. Là -bas , je crois que le temps s'écoule d'une manière différente . Je me souviens encore du frottement de mes pas , tandis que je longeais les murs , flirtant avec l'inconnu et la solitude .
J'ai connu la vérité en ouvrant cette porte . Je n'en parlerais pas . À personne . Peut être parce que l'on ne me croirait pas . Et aussi car ;malgré mes nombreuses incertitudes , je suis certain d'une chose : ce lieu n'a jamais existé .
Ils forment une masse . Une foule de visages identiques , pris dans le même étau de peurs singulières . Chaque rire n'est qu'une copie conforme du précédent .Chaque geste n'est qu'un automatisme soigneusement élaboré . Ils étaient mon monde , et moi j'étais différent . Eux incarnaient la vie , mais je n'y décelais que le vide . Vide . Cette impression de n'être que le fruit d'un écho incessant d'actions dénuées de sens . Et les autres ? Ne seraient t'ils pas le décor de ce désespoir ? Un ensemble d'illusions créés dans l'objectif de parfaire l'existence ? Je me suis réfugié dans ce couloir pour y rester à jamais . Je désire être seul , dans un monde où la vérité saura me combler de sa présence . C'est en bordant les parois bleutées du couloir que se sont lentement effacées ces frontières . Entre réel et illusion , il n'y a qu'un pas , que je franchis pour ne jamais revenir en arrière .
Je suis x , l'ombre de moi-même , à la fois banal mais opposé au monde . Je n'ai pas de nom .
Note :
Cogito ergo sum . " Je pense donc je suis . " René Descartes
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Je ne distinguais que le flou , un nuage compacte et bourdonnant . La foule , l'inconnu , le mystère . Il y avait des rires , des pleurs et parfois des cris . Tout était orchestré de manière à bâtir la vie . Une dimension si profonde que nulle âme ne pouvait y pénétrer . Cette angoisse existentielle maintenait mon esprit dans les fers . Chaque ombre suivait son chemin , tracé par les limbes creuses du néant . Alors que le flux jaillissait de toutes parts , submergeant les eaux de la solitude , une pensée vint s'immiscer , très lentement , au plus profond de moi même .
À cet instant apparut la porte menant vers l'autre monde .
....
Je suis x , l'inconnu , la différence , l'imparfait . Cependant , je détiens la clef .
Note :
Je n'ai toujours pas de nom .
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Le couloir bleu
SpiritualFiction faisant référence à certains questionnements sur l'existence . Note : des sujets sensibles pourront êtres abordés .