3. 15 mars

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(Bonne lecture mes stars,
je sais je date de fou ...)






Mercredi 15 mars,

La nuit avait été troublante pour moi. À chaque fois que je fermais les yeux, le message glaçant résonnait dans mon esprit comme un écho malveillant : "Je connais ton secret." C'était une phrase courte, mais elle contenait tant de poids, tant de promesses de chaos et de révélations.
Chaque battement de mon cœur semblait m'interroger sur l'identité de l'expéditeur. Je me levai avec un mélange de fatigue et de peur, les yeux cernés par le manque de sommeil, le visage marqué par l'angoisse.

En me préparant pour ma journée, j'observai mon reflet dans le miroir. Une mèche de cheveux tomba sur mon visage, masquant temporairement mes pensées tourmentées. Je m'ajustai la blouse, me forçant à me concentrer sur mon apparence, sur la femme que j'avais toujours voulu être : une écrivaine à succès, admirée pour son travail, mais aujourd'hui, ce succès me paraissait lointain, presque comme une illusion.

Mon regard se fixa sur mon téléphone, et je me demandai si je devais prendre un moment pour le vérifier. La tentation était grande, mais je savais que m'enliser dans l'angoisse ne m'aiderait pas. Je me forçais à penser à l'interview que j'avais prévue dans l'après-midi avec le magazine Littéraire en Scène. C'était une occasion en or, et je devais être prête à briller, peu importe l'obscurité qui pesait sur mon esprit.

Arrivée au bureau, le soleil filtrait à travers les grandes fenêtres, projetant des rayons lumineux sur le parquet en bois. L'endroit avait toujours été une source d'inspiration pour moi, rempli de livres, de notes éparpillées, et de souvenirs de succès. Rachel, mon agent, était déjà là, plongée dans des dossiers, son expression sérieuse trahissant l'importance de notre travail.

- Sophia, comment te sens-tu ce matin ?demanda Rachel, levant les yeux de ses papiers. Sa voix était douce, mais une note de préoccupation se faisait sentir.

- Je vais bien, juste un peu nerveuse pour l'interview, répondis-je, tentant de sourire. Mais la sincérité de mes mots était difficile à masquer.

Rachel hocha la tête, son regard se durcissant. "Je comprends. Écoute, ça va être super. Tu as travaillé dur pour arriver ici. Souviens-toi, les lecteurs veulent entendre ton histoire."

J'ai pris une profonde inspiration, essayant de balayer mes craintes. Mais alors que je m'installais à ma table de travail, je ressentis un frisson d'appréhension. Je me forçais à me concentrer sur la lecture des dernières critiques de mon livre. Les commentaires étaient en grande partie positifs, et je devais m'en réjouir. Pourtant, chaque éloge, chaque mot d'admiration me semblait entaché par ce sentiment de menace qui me guettait.

Après quelques minutes, Rachel revint vers moi, un dossier en main.

- Regarde, voici les points clés que nous devrions aborder durant l'interview. Je pense qu'il serait bon de parler de tes inspirations et des défis que tu as rencontrés en écrivant Le Méchant Monsieur au Manteau Noir.

J'acquiesçai, lisant rapidement le document. Chaque phrase était comme un rappel de mes luttes personnelles, des moments où j'avais hésité, où j'avais douté de mes capacités. "C'est vrai, mais je veux aussi évoquer l'importance des thèmes que j'aborde, notamment la solitude et la quête d'identité."

- Exactement. Les lecteurs se connectent souvent aux histoires qui résonnent avec leurs propres expériences. C'est ce qui rend ton travail si puissant, dit Rachel, son enthousiasme palpable.

Le temps filait, et l'heure de l'interview approchait. Je me levai, me dirigeant vers la petite salle de réunion qui avait été préparée pour l'occasion. Le cadre était chaleureux, avec des étagères remplies de livres anciens et un éclairage doux qui donnait une atmosphère apaisante. Je respirai profondément, essayant de me recentrer, de laisser de côté mes inquiétudes.

It's okay to not be okayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant