Le réveil sonne.Je pousse un grommellement endormi, enfonçant ma tête dans l'oreiller.
Le réveil sonne.
Je remu un peu, me réveillant lentement. La couette gêne mes mouvements.
Le réveil sonne.
Énervé, je donne un grand coup avec le bras. Ma main touche le réveil, qui atterrit sur le sol avec fracas.
Le bruit sourd achève de me tirer du sommeil, et je me redresse sur un coude pour récupérer l'objet, espérant ne pas avoir réveillés mes parents.
Je me lève, déjeune et me prépare pour aller au collège avec une lenteur démesuré. Puis je sors dans la rue discrètement. Le vent matinal me gifle le visage. Je rentre la tête dans les épaules. Je grimace en regardant le chemin que je prends tout les jours; une rue marchande dont les commerçants commencent déjà à travailler. Les prix affichés sont si chers que personne ne les respecte jamais. Ici, nous sommes adepte du troc et du marchandage. En fait, on est un peu un village d'escrocs. C'est en tout cas ce que se plaît à raconter ma mère.
Je n'échappe pas à la règle.
Mes pieds sont faits de plomb alors que je traverse l'avenue. Ma voix est si glaciale que je crains un instant de changer en icebergs les gros propriétaires de l'épicerie lorsque je réponds à leur salutation.
Puis je me dis qu'en vrai, ce ne serait pas si mal. Après tout, ils intoxiquent le village avec leurs légumes pourris.Je rejoins finalement mes amis à l'arrêt de bus. Enfin, amis, c'est un bien grand mot. Disons que ce sont des anciennes amitiés qui ont mal tournées, et que nous sommes incapables de le reconnaître. La dignité, sûrement.
Après avoir salué tout le monde avec quelques checks, je m'écarte dans un coin et me tais. Une fille rousse aux yeux bleus que je ne connais pas s'approche de moi et tends la main dans ma direction. Je la regarde un instant, faisant des allers-retours entre son visage et sa main. Je fronce les sourcils, la fusille du regard et pousse un petit grognement énervé. Heureusement, elle comprend rapidement le message et se détourne, avec une sorte de pitié.
Avant, je crois que je me serais énervé. Que je l'aurai insulté, qu'on se serait battus, peut être.
Qu'est-ce qui a changé chez moi ?
Je lève les yeux vers les nuages, observant avec attention le vol des moineaux au dessus de nos têtes. Ils se disputent une place sur un fil électrique déjà bien rempli. Je ris. Ou plutôt, je ricane. Voilà bien longtemps que je ne ris plus. La rousse me regarde avec une tête bizarre. Elle doit penser que je suis fou. C'est sûrement le cas.
Elle finit par détourner le regard. Ils le font tous, un moment où un autre. Mais je connais les rumeurs qui tournent sur moi. J'entends les chuchotis des autres élèves sur mon passage.
- Regarde ! C'est le cinquième dont la soeur est morte l'année dernière !
- Ce gars ? C'est un lâche qui a abandonné ses responsabilités.
- Son père est un sportif de haut niveau. Apparemment, il a été renié !
Le bus arrive, me tirant de mes pensées. Je bouscule deux sixièmes pour être le premier à monter. Ce n'est pas parce que je suis pressé d'arriver au collège, mais simplement parce je n'ai pas envie qu'on me vole ma place dans l'arrière du car et que je doive m'assoir près du chauffeur.
Je m'installe près de mon seul véritable ami, Milo, dans la rangée à cinq places au fond du bus, et nous commençons à discuter. Comme à mon habitude, je suis assis sur la place du milieu,celle qui me permet de voir toute l'allée.
La plus dangereuse.
Si le bus a un accident, il est fortement probable que je fonce tête la première dans la vitre. C'est un risque à prendre. Mais nous vivons pour les risques. Nous vivons pour tester. Pour gagner, et, parfois, perdre. C'est comme un jeu.
Soudain, je me rappelle de l'avis que l'ancien Oscar disait à ce sujet "La vie, c'est du sérieux. Si tu dis le contraire, alors tu es soit fou, soit suicidaire."
Qu'est-ce qui a changé chez moi ?
Bientôt, un couple de troisièmes nous rejoignent. Ils s'installent près de la vitre, après nous avoir salué, et balance du son à fond. C'est la règle; les autres élèves nous laissent ces cinq places si convoitées, mais en échange, on mets l'ambiance.
Et comme le chauffeur est complètement sourd, il n'entend jamais rien. Ou alors il nous laisse faire, peut être.
- Je peux m'assoir là ?
La voix cristalline qui a prononcé cette phrase me fait relever la tête, pour apercevoir un visage oval et deux yeux verts. Encore cette fille. Je soupire en regardant la place qu'elle montre du doigt, à côté de Milo. Celui-ci, justement, lui fait signe que oui.
J'ai envie de le frapper. Il est con ou quoi ?
Le trajet promets d'être long.
✷☆✧☆✷
J'espère que ce chapitre vous a plu !
Bon, honnêtement, il aurait pu être beaucoup plus détaillé, mais je n'ai pas vraiment d'idées donc je l'ai laissé comme ça.
Si vous voyez des fautes, ou des problèmes dans l'histoire, dites-le moi, j'en ai sûrement ratées.
Passez une bonne soirée !
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Cette voix qui chante parfois
AdventureChaque nuit, nous rêvons. Certains s'en souviennent, d'autres non. Souvent, le Rêve reste gravé en nous à jamais. Parfois, on jurerait que ce n'était pas qu'un rêve. Cette nuit-là, ce fut mon cas. Et je suis certain, encore à ce jour, que j'ai rais...