Bien plus qu'une vengeance [TOME 1] (en cours)

14. Justine

Dans le chapitre précédent...

Serpentart et Souffre entendent la légende du Royaume des Serpents et rencontrent Sorm, la dernière Larmongand encore en vie. Puis Souffre rappelle à son ami que Sara va les massacrer si ils ne lui donnent pas de nouvelles. Souffre la ramène donc au Royaume. Sara n'en croit pas ses yeux.

Un peu plus tard, juste avant que Souffre ne reparte, il demande à Serpentart qui est Justine. Le sorcier lui dévoile la vérité : il se sent coupable car c'est lui qui l'a tué.

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Je ne faisais que pleurer. Encore et encore sans pouvoir m'arrêter. Papa et maman étaient morts... Je ne pouvais pas retenir mes larmes. Je sanglotais sans pouvoir m'en empêcher. J'avais poursuivi les traces du sorcier jusqu'à ce que je ne puisse plus tenir debout. Là, je m'étais assis sur un rocher pour pleurer. J'avais marché des heures durant... Mais je n'avais pas réussi à retrouver le magicien.

Alors je pleurais. Seul, orphelin et perdu dans un endroit inconnu, je pleurais. Mon chagrin ne voulait pas me quitter. Dès que je ravalais mes sanglots, la scène se rejouait devant moi. C'était à chaque fois plus douloureux... Papa et maman... La peine déchirait mon petit cœur. "Je veux mes parents... "

En suivant le méchant mage, j'avais trouvé des vêtements humains. Ils n'étaient pas à ma taille mais que pouvais-je faire d'autre ? J'avais froid sans mes écailles pour me tenir chaud. En plus, je n'arrivais pas à me remettre en serpent. Pourquoi Venin y arrivait-il et pas moi ? Si mon jumeau y parvenait sans soucis, j'aurais dû aussi y arriver, non ? De nouveaux sanglots parcoururent mon corps. "Je veux juste rentrer à la maison..."

C'est à ce moment qu'une fille apparut. Elle devait être un peu plus âgée que moi. Ses cheveux bruns volaient avec le vent. Ils s'emmêlaient derrière sa taille en un long rideau. C'est son regard qui me transperça tout entier. La lumière du soleil apportait un éclat d'argent à ses iris chocolats. Ses habits contrastaient beaucoup avec son visage d'ange. Elle portait une robe en patchwork, sale et trop grande. Elle regarda autour d'elle avant de s'approcher de moi. Elle me tendit doucement la main :

— Viens, il ne faut pas rester ici. Suis-moi.

Elle me sourit et sans savoir pourquoi, j'attrapai sa main. Nous avancions doucement dans des décors qui m'étaient inconnus. Des champs aux forêts, nous étions même passés devant une petite laverie. J'avais arrêté de pleurer. Je me concentrai uniquement sur mes pieds et sur sa main dans la mienne. Je peinais à avancer dans ce corps avec des jambes. Mais à chaque fois que je trébuchais, elle ralentissait la cadence.

La fille ne s'arrêta que lorsque la Lune était haute dans le ciel. Nous étions devant une vieille maison en ruine. La maison était dans un piteux état. Les végétaux avaient recouvert une grande partie des murs. Vivait-elle dans cet endroit étrange ?

— Il faut ramper sous le mur pour rentrer. Fais comme moi.

La brune se mit à quatre pattes et disparut dans un trou. La nuit m'effrayait et je me dépêchai de la suivre. Je fus surpris quand je découvris un petit feu ainsi que de la viande séchée qui pendait ça et là dans les ruines. Le toit était effondré sur la moitié de la pièce. Sur le sol il y avait plein d'herbes et de terres. En y regardant de plus près, on comprenait que c'était le carrelage fissuré qui laissait passer la verdure. Dans un coin, il y avait une espèce de tas de paille qui devait servir de lit. Le feu était le plus loin possible du trou par lequel nous étions entrés.

— Bienvenue chez moi ! Ce n'est pas très grand mais j'espère que tu t'y sentiras bien. Je m'appelle Justine. Et toi ?

— Je... je m'appelle Serpentart... Où est-ce qu'on est ? demandai-je timidement.