Bien plus qu'une vengeance [TOME 1] (en cours)

16. Renaissance

Dans le chapitre précédent...

Souffre n'a plus de nouvelles de Serpentart depuis un mois. Avec Sara, ils arrivent à remonter sa trace jusqu'à une ville du monde des humains où un vampire sème la terreur.

Les deux amis découvre que le vampire en question est Serpentart. Ensemble, ils parviennent à le calmer et à le ramener. Durant la nuit, Serpentart fait un rêve étrange. Puis le lendemain, Souffre lui explique tout et lui promet de l'aider à se sevrer.

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C'était compliqué de résister à mes envies. Mais j'y parvenais de mieux en mieux. Souffre avait fait tout un programme de "rééducation" comme il l'appelait. Je ne sais pas trop ce que j'aurais fait s'il n'avait pas été là. Ah si, un bain de sang. Il me suivait dans les exercices qu'il m'avait imposé. Musculation, course, renforcement, endurance... Le sang humain me manquait mais je m'y faisais. Même si la douleur était toujours présente, je m'y habituais.

C'était en grande partie grâce au sport. Il m'aidait à me focaliser sur autre chose que la soif. Le bon côté, c'était que Souffre pouvait travailler sa transformation en forme garou lorsque je faisais de l'exercice. Lui aussi avait besoin de dompter sa bête intérieure. Sara nous rejoignait parfois pendant le footing. Elle arrivait sans rien dire puis repartait non sans avoir ajouté son "Tss" habituel. Elle ne restait jamais très longtemps. Elle devait avoir à faire ailleurs.

J'avais fait de gros progrès sur moi-même. Je pouvais de nouveau me regarder dans une glace. Mais même après presque un mois, j'avais encore des difficultés. Mon apparence de monstre n'était pas aussi horrible que ce que j'avais vu. Ou c'est peut être moi qui m'y faisais. Dans tous les cas, mes yeux rouges et mon teint pâle ne me dérangeaient plus. Quant à ma conscience... Je ne pouvais pas effacer les crimes que j'avais commis. Je ne pouvais que continuer à vivre avec, tout en m'efforçant de ne pas succomber à nouveau à mes pulsions les plus sombres.

Côté magie, ça n'avait pas beaucoup changé. Je n'arrivais pas à reprendre ma forme de sorcier suffisamment longtemps pour lancer un sort. Lorsque j'y parvenais, mes cheveux redevenaient noirs et mes yeux verts. Mais dès que je relâchai ma concentration, mes cheveux se coloraient doucement de blanc, des racines jusqu'aux pointes et mes yeux se teintaient de rouge. J'avais encore beaucoup de travail à fournir.

Mon objectif était de contrôler mon corps pour prendre la forme que je désirais et pouvoir la changer à volonté. Par moment, j'avais l'impression de progresser tandis que la seconde d'après, je me retrouvais à nouveau en vampire. L'impossibilité d'utiliser la magie était très handicapante au quotidien. Je ne me rendais pas compte de à quel point je dépendais d'elle. D'un autre côté, les facultés de mon nouveau corps étaient incommensurables.

Lorsque je courais, j'arrivais à augmenter considérablement ma vitesse au point que Souffre peinait à me suivre des yeux. Ma force s'était elle aussi accrue. Je pouvais soulever l'équivalent de presque deux fois mon poids sans avoir à forcer. Si j'étais blessé, mon corps régénérait en un rien de temps. Bien sûr, il fallait que la blessure ne soit pas trop grave. Un bout de bois dans le cœur et c'était la mort assurée. Souffre m'avait indiqué que c'était comme cela qu'ils tuaient les vampires à la meute. Nous n'avions pas vérifié. Je lui faisais confiance sur ce point.

Depuis que mes rations de sang diminuaient, j'avais constaté une baisse de mes nouvelles capacités. Je ne courais plus aussi vite, ne soulevais plus autant de poids et la régénération était plus lente. Je ne m'en plaignais pas. Je préférais boire du sang animal en poche plutôt que de risquer à nouveau la mort d'un innocent.

Par ailleurs, je me forçai à rester à la maison ou à la clairière. Fini les sorties en ville. La tentation était trop forte pour que j'y résiste. Les seules personnes avec lesquelles j'étais en contact étaient Souffre et Sara. Et c'était les seuls avec lesquels j'arrivais à me contrôler. J'avais contacté Simon depuis mon retour pour lui dire que tout allait bien. Depuis, chaque semaine, nous échangions un coup de téléphone. En dehors de ça, je n'avais plus le moindre contact avec l'extérieur. C'était pour ça que je refusais de revoir Lina. Depuis un mois et demi, elle ne faisait que m'envoyer des messages.