Chapitre 7- Raviver l'espoir d'un désir inavoué.

30 3 21
                                    

Xiao était assis à une table près de la fenêtre, entouré de livres empilés, comme un rempart de connaissances contre lequel il se sentait impuissant. Il soupirait en feuilletant les pages d'un manuel de littérature, ses yeux glissant sur les mots sans vraiment les comprendre. Chaque paragraphe semblait un défi insurmontable, et sa concentration lui échappait sans cesse, dispersée par le léger murmure ambiant de la bibliothèque et la lumière grise qui passait par la fenêtre.

Dehors, le ciel était plombé, d'un gris si dense qu'il semblait écraser la ville sous son poids. La pluie tombait en fines gouttelettes qui s'écrasaient silencieusement contre la vitre, dessinant de minces traînées d'eau qui s'étaient mêlées aux lumières des lampadaires allumés pour contrer la morosité de l'après-midi. La mélancolie de ce temps gris s'accordait bien avec son humeur, et Le noiraud sentait une étrange lourdeur dans sa poitrine, comme si le ciel grisâtre s'était installé en lui.

À chaque soupir, il laissait tomber son stylo, se penchant en arrière, le regard vide. Parfois, il prenait son téléphone, scrollait distraitement, les doigts glissant par habitude, sans réelle intention. La lumière bleutée de l'écran jetait une teinte froide sur son visage, accentuant ses traits fatigués et sa lassitude profonde. Rien sur ce petit écran ne capturait son intérêt, et il reposait son téléphone avec lassitude, avant de reprendre son manuel, sans plus de motivation que quelques instants auparavant.

Autour de lui, des étudiants bavardaient à voix basse, leurs éclats de rire étouffés par le calme de la pièce. Quelques groupes échangeaient des regards complices, une pointe de légèreté rompant la monotonie des après-midis studieux. D'autres, penchés sur leurs écrans, semblaient absorbés par leur travail, des expressions de concentration ou de réflexion flottant sur leurs visages. Le garçon aux cheveux noir verdâtre, lui, se sentait comme un étranger dans ce lieu où tout le monde paraissait trouver sa place. Les pages de son manuel, remplies de concepts qu'il n'assimilait qu'à moitié, lui renvoyaient son propre sentiment d'incertitude.

La pluie s'intensifia, et le jeune homme laissa échapper un énième soupir, les épaules affaissées sous le poids de son découragement. Il se sentait comme un naufragé en plein milieu d'une mer de savoirs, à la dérive, cherchant à attraper quelque chose de concret pour s'y accrocher. Pourtant, aucune des réponses qu'il cherchait ne semblait vouloir se montrer, et le temps s'écoulait autour de lui, indifférent, tandis qu'il restait figé dans son impuissance.

– Punaise... Marmonna Xiao, avant de soupirer. Je ne comprends même pas ses notes.

Xiao posa son front contre la surface froide et lisse de la table, la sensation lui apportant un bref réconfort, une manière d'échapper un instant au poids des études qui s'accumulait devant lui. Il ferma les yeux, se laissant emporter par cette impression de solitude profonde qui l'entourait. Derrière ses paupières closes, les lignes floues de son cahier et des pages griffonnées semblaient s'éloigner dans l'obscurité, remplacées par un vide familier mais accablant. Il n'entendait plus que les chuchotements des étudiants autour de lui, un bourdonnement diffus qui s'élevait et retombait comme le ressac d'une mer lointaine.

Dans cette immobilité, les souvenirs des jours précédents refirent surface. Il revoyait la feuille de papier froissée entre ses doigts, la hâte presque désespérée avec laquelle il l'avait déchirée, jetant le haïku aux toilettes avant d'actionner la chasse d'eau. Une moue de regret passa sur son visage. Ce poème, bien que maladroit et imparfait, avait été le fruit de ses pensées, de ce qu'il avait de plus sincère à offrir, et il lui paraissait soudain que l'arracher avait été un geste irréparable. Il se sentait à la fois vide et envahi d'une tristesse confuse, comme si ce petit haïku perdu lui avait arraché une part de lui-même.

Le silence de la bibliothèque, le poids des études, et la tristesse de cette création évanouie le submergeaient. Soudain, tout lui semblait sans intérêt, terne et fade. Son esprit s'égara dans le souvenir d'Aether et de son poème. Le noiraud revoyait les mots du haïku, flottant dans son esprit, et un pincement au cœur l'étreignit. Le poème du blond résonnait encore en lui comme une mélodie secrète, une note de tristesse douce et inatteignable, que le garçon aux cheveux noir verdâtre, avec son propre poème, avait voulu toucher, prolonger, comme pour chercher un écho dans cette mélancolie.

Unveiling Your Heart's Poem ˣⁱᵃᵒᵗʰᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant