A toute Allure : Madness

Chapitre 3

Après ces brèves présentations, il m'a fallu beaucoup de self-control pour ne pas entamer de longues conversations sur le sport automobile avec Larry. Mais heureusement pour moi, Alba est présente et m'a aidé à rester calme.

- Non mais tu te rends compte ? je lui demande en sirotant mon premier verre d'alcool servit par Mike quelques minutes avant.

Nous avions décidé, ou plutôt Lou avait décidée depuis la France, qu'il était temps pour moi de boire : « fais la boire ou elle va nous faire un malaise » avait-elle dit à Alba. Cette dernière s'est aussitôt empressée de demander un verre d'alcool à Mike pour que je puisse me remettre les idées en place. Bien que la technique me semble assez farfelue et que je doute de son efficacité, je ne peux que reconnaitre que je prends beaucoup de plaisir à boire. L'argument premier étant que grâce à ce verre j'ai enfin chaud, ou peut-être est ce le fait d'être confiné sur un bateau avec Larry Grave LE pilote de McRace ?

- C'est incroyable, on a bien fait de venir, me répond ma meilleure amie en me souriant de toutes ses dents.

- Ça, c'est la vie qui m'envoie un signe tu vois, là elle me dit que je dois vraiment profiter et arrêter d'avoir peur. Regarde, lui dis-je en rapprochant mon visage de son oreille à cause de la musique, si j'avais suivi mes peurs on aurait été dans la chambre d'hôtel à organiser un vol retour pour retrouver ce blaireau de Léo et j'aurais loupé Larry Grave !

- Mais vraiment ! je suis contente que tu t'en rendes compte, confirme mon amie.

- Je n'en reviens toujours pas, je hurle pour être sûre qu'elle m'entende.

- Tu veux que je te pince ? me demande-t-elle avec un air malicieux brillant dans ses yeux verts.

- Non ça va aller, dis-je en rigolant de cette référence à Alice aux pays des merveilles.

Tandis que j'entame mon deuxième verre, toujours servis par Mike, j'évite de fixer le pilote pour ne pas passer pour une fan hystérique. Je commence à me sentir bien. A tout dire, ma tolérance à l'alcool a toujours été assez faible. 

a cet instant, il n'y a plus aucunes idées noires, plus aucunes pensées négatives, plus d'ex toxique, juste une grosse envie de profiter, de danser, de chanter et par-dessus tout, de faire la fête.

Les soirées, avant de devenir un vrai cauchemar pour moi, ont longtemps été quelque chose que j'affectionne. L'ambiance, la musique forte, les gens qui se laissent aller me fascinaient et me fascinent toujours. Je parle de ces gens qui dansent en laissent leur corps suivre le rythme des musiques comme si rien au monde n'existait d'autre que le lieu où ils sont, l'instant présent. C'est exactement ce que je me souhaite intérieurement de ressentir aujourd'hui : la sensation de vivre.

Pendant un bon moment j'ai fait partie de ces personnes qui sortent tous les jeudis soir en soirées étudiantes pour danser et chanter avec ses copines. Après ma rencontre avec Léo, j'ai continué à sortir, j'ai même fini par augmenter mon nombre de sortie hebdomadaire pour suivre son rythme à lui et ma consommation d'alcool avec. Persuadée que sortir ensemble ne pouvait que nous rapprocher davantage. Ma relation avec Alba et Lou en a beaucoup souffert, tout comme mes résultats universitaires qui ont chutés : on ne peut pas sortir tous les soirs et assumer en cours... puis un jour les filles m'ont mise face au mur : j'étais en train de me perdre par amour et pas dans le bon sens du terme. J'ai alors diminué mon nombre de sortie, laissant à mon petit ami tout le plaisir de draguer, de me tromper et de m'appeler pour venir se coucher chez moi le lendemain.

C'est sur ces pensées que je sens mon téléphone vibrer dans ma poche arrière. Alba avait fini par me le rendre lorsque j'avais promis de ne pas écouter les vocaux avant ce soir mais je n'ai pas résisté à l'envie de le mettre en vibreur au cas où...