A toute Allure : Madness

Prologue

Lorsque je rejoins Alba ce jour-là, je suis loin de me douter que la décision qui serait prise au cours de notre « date » comme adore les appeler Lou -la dernière membre de notre trio infernal- serait l'une des décisions les plus importantes de ma vie. Elle marquerait le début de tout. Le début du renouveau pour moi. Le début de lui. Le début de nous.

Les joues encore rougies par le froid extérieur lorsque je pousse la porte du café, je souffle de soulagement quand j'aperçois enfin mon amie assise à la petite table ronde. Celle où nous nous mettons toujours. « Désolée je suis en retard » m'excusais-je en retirant ma veste pour la poser sur le dossier de ma chaise, tout en m'asseyant en face d'elle.

Je ne saurais pas vous dire à partir de quel moment nous avons cessé de nous faire la bise pour nous saluer mais cela datait d'assez longtemps pour que je ne me souvienne pas de l'avoir déjà fait en 7 ans d'amitié.

« Ah oui ? Je n'avais pas remarqué » me nargua-t-elle avec un grand sourire en buvant dans sa tasse -de ce que je savais être du thé comme à son habitude- alors que je peinais à reprendre mon souffle après avoir marché si vite.

Je connais Alba depuis mes 15 ans, autant dire depuis une éternité lorsqu'on a une vie aussi trépidante et pleine de rebondissement que les nôtres. Et d'aussi loin que je me souvienne, j'ai pratiquement toujours été en retard à nos rendez-vous. La ponctualité j'adore ça et je le suis. Enfin uniquement lorsqu'il s'agit de la sphère professionnelle.

—   Rigole si tu veux mais j'ai galéré à trouver de la place sur le parking, ça devient le bordel avec tous ces travaux. Grognais-je devant ses moqueries.

—   Oui je sais, ça devrait être terminé d'ici un mois, dit-elle en remettant une mèche blonde derrière son oreille.

—   Oui bah vivement que ce soit le cas, je lui réponds avec mon légendaire sale caractère qui me vaut le surnom de « Mad ».

—   Oui bon, comment tu vas toi ? Parce que je te rappelle qu'on ne s'est pas donné rendez-vous pour parler des travaux de la ville, à moins que tu ais décidé de te reconvertir professionnellement ? Me demande ma meilleure amie

—   Ahah on t'as déjà dit que tu étais trop drôle toi ? Je lui demande en la fusillant du regard. Sérieusement, on est obligé d'en parler ? Je me suis fait larguer, je ne suis pas morte. Dis-je en faisant signe au serveur tout en tentant d'ignorer le pincement que je ressens au niveau de ma poitrine depuis la veille.

Léo est le cliché du garçon rebelle. Le mec qui ne fait que fréquenter les soirées étudiantes du lundi au dimanche tout en redoublant chacune de ses années d'étude, et ce même après deux réorientations. Il n'était définitivement pas fait pour moi et je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas m'en rendre compte plus tôt. Cependant, même si j'en avais parfaitement conscience à présent, je ne pouvais voir cette relation que comme un échec de plus et cela me donnait la nausée. Je détestais échouer. Je détestait penser encore à lui après tout ce qu'il m'a fait.

—   Dit celle qui m'a appelé en pleurant hier soir... me rappelle Alba en me lançant un regard accusateur.

Je sais qu'elle n'a pas l'intention de me blesser mais plutôt de me faire cracher le morceau, me rappeler qu'elle me connais. Mieux que qui conque d'ailleurs. Mais je me sens si faible psychologiquement que je ne contrôle pas la douleur de cette accusation qui s'empare de moi.

—   Bon j'admets que... un chocolat chaud s'il vous plait, je demande au serveur nous ayant rejoint avant de reprendre ma phrase : j'admets que j'étais mal hier mais qui ne le serais pas à ma place ? Je te rappelle que j'apprends la tromperie de mon copain de la bouche d'une personne que je ne connais même pas et quand je dis à ce connard que je sais JE me fais larguer sous prétexte que je suis trop jalouse !

—   C'est vrai que le type est culotté quand même, dit-elle en rigolant

Alba n'a jamais vraiment aimé Léo, au mieux elle le tolérait. Pourtant pas faute d'avoir essayé.

—   Ouais pauvre con, bref de toute façon il finira surement mort au bord de la route après un comas éthylique celui-là.

—   Ahah ça y est je retrouve ma Mad, rit ma meilleure amie.

—   Bref Alba, soyons sérieuses, je lui dis tout en lui lançant le regard le plus sérieux que je puisse, j'ai la solution à mon problème, ajoutais-je avec un grand sourire tandis que mes yeux me brulaient encore à cause des larmes de la veille.

—   Ah oui et alors ?

Alors qu'Alba me regarde de manière suspicieuse -chose que je ne peux pas lui reprocher au vu de tous les plans pourris dans laquelle je l'entraine toujours- je m'imagine déjà en train de réaliser mon plan. Je suis sûre qu'elle va accepter.

—   On va à Amsterdam. Je déclare en regardant droit dans ses yeux couleur émeraude.

—   Quoi ? Tu ne peux pas juste me dire ça, me répond Alba, tu en a conscience j'espère ? Elle me dit en posant sa tasse de thé sur la table avec force.

—   Oui bon alors... dis-je en prenant mon téléphone pour pouvoir lui montrer la liste d'arguments que j'ai fait en cas d'hésitation de sa part. Je précise bien « hésitation » parce que je la connais assez pour savoir qu'elle ne le fera pas. J'ai fait mes recherches, il y a les King's day dans deux semaines, pile le week-end des vacances, je trouve que la coïncidence tombe à pic ET comme on avait déjà eu l'idée d'y aller l'année dernière...

Je laisse ma phrase en suspend attendant sa réponse qui ne tarde pas :

—   Ok dit-elle d'une traite sans même me regarder, plongeant à nouveau son visage dans sa tasse.

—   J'en étais sûre ! Même pas besoin de te lire ma liste d'arguments c'est parfait, dis-je en reposant mon téléphone sur la table tandis que le serveur me dépose ma boisson.

Je le remercie en souriant, fière de moi, avant de me concentrer à nouveau sur ma meilleure amie qui est en train de rire.

—   Bon aller c'est bon vas-y on réserve maintenant, Lou vient avec nous ? Je suppose que tu lui as déjà proposé.

—   Je t'aime toi, tu me connais trop bien lui dis-je en prenant de nouveau mon portable. Et non Lou révise. Je souffle, déçue que notre amie ne puisse pas venir avec nous.

—   Les études de médecine, dit-on toute les deux avant de rigoler à l'unisson.

Lou, bien que tout autant -voire plus- fêtarde que nous est également celle qui fait le plus attention a ses études. Même s'il lui arrivait de sortir en période de révision, jamais elle n'aurait accepté un voyage de quatre jours.

Une heure plus tard, toujours assises à notre petite table ronde du café, nos billets d'avion direction les Pays-Bas étaient réservés ainsi qu'un super hôtel pour trois nuits, « parce qu'il fallait profiter au mieux de notre voyage » comme l'avait souligné Alba.

Amsterdam... nous voilà....

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Hello! J'espère que ce court prologue vous aura donné envie de découvrir l'histoire de Mahaut

Sinon, soyez indulgent.e.s je débute, l'accord des temps n'est pas forcément mon point fort, ni même l'orthographe finalement... Si jamais vous voyez des fautes n'hésitez pas à me le dire et... on se retrouve pour la suite prochainement!

bye girls! :*