𝐀𝐑𝐈𝐀

2. 𝙸𝙽𝚃𝙴́𝙶𝚁𝙰𝚃𝙸𝙾𝙽

« 𝙻𝚊 𝚙𝚑𝚘𝚋𝚒𝚎 𝚜𝚌𝚘𝚕𝚊𝚒𝚛𝚎 𝚗'𝚎𝚜𝚝 𝚙𝚊𝚜 𝚞𝚗 𝚛𝚎𝚏𝚞𝚜 𝚍'𝚊𝚙𝚙𝚛𝚎𝚗𝚍𝚛𝚎, 𝚖𝚊𝚒𝚜 𝚞𝚗𝚎 𝚙𝚎𝚞𝚛 𝚙𝚛𝚘𝚏𝚘𝚗𝚍𝚎 𝚜𝚘𝚞𝚟𝚎𝚗𝚝 𝚒𝚗𝚌𝚘𝚖𝚙𝚛𝚒𝚜𝚎. 𝙳𝚎𝚛𝚛𝚒𝚎̀𝚛𝚎 𝚌𝚑𝚊𝚚𝚞𝚎 𝚊𝚋𝚜𝚎𝚗𝚌𝚎, 𝚒𝚕 𝚢 𝚊 𝚞𝚗𝚎 𝚑𝚒𝚜𝚝𝚘𝚒𝚛𝚎 𝚚𝚞𝚒 𝚖𝚎́𝚛𝚒𝚝𝚎 𝚍'𝚎̂𝚝𝚛𝚎 𝚎𝚗𝚝𝚎𝚗𝚍𝚞𝚎 »

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ARIA
Angleterre - Londre
Rentrée scolaire 

Trois heures avant la rentrée, je suis dans une phase intense où une partie de moi refuse de partir, mais une autre m'y oblige.

C'est comme un blocage, un refus de mon être. Je n'arrive pas à partir. Savoir que je serai avec les mêmes personnes que l'année dernière, ou pire, avec de nouvelles personnes, me terrorise.

Pourtant, je sais que l'année va bien se passer. Je ne suis pas quelqu'un qui évite les autres. J'aime être entourée de personnes que je connais, je ne suis pas dans ma zone de confort, j'aime découvrir.

Mais c'est toujours comme ça, à chaque rentrée,  je stresse, j'ai cette boule au ventre. Je regrette un tas de choses sur le moment pour, au final, penser le contraire juste après.

Je regarde mon téléphone il est 6h50. J'ai encore deux heures devant moi avant que la paralysie ne me gagne... J'exagère, mais tôt ou tard, je vais en faire des cauchemars.

Toc toc toc

Ma mère entre dans ma chambre sans même attendre l'autorisation. Elle me voit et s'approche de moi.

— Tu as fait ton sac ?

— Oui, je n'ai pas beaucoup de choses à y mettre.

— Pour l'instant, souffle-t-elle, suivie d'un petit rire.

Elle m'aide à faire mon lit et m'indique que le petit déjeuner est prêt. Mais comme d'habitude, je n'ai pas faim.

Je ne mange pas le matin. Quand j'essaie, j'ai cette horrible envie de vomir. Tout ce que j'arrive à avaler le matin, c'est un peu de jus ou un café, mais rien de plus.

— Il y a du jus, dit maman avant de s'en aller.

J'entends ses pas dans l'escalier et la voix de mon père. Ils sont en train de rire ; ça m'avait manqué.

Je m'habille, me brosse les cheveux et descends. Une bonne odeur de pancakes flotte dans l'air, mêlée à celle du café, avec la chaleur douce d'un matin d'école.

Des souvenirs que, parfois, je préfère oublier.

— Bonjour, Aria chérie ! s'exclame papa.

Il me prend par les épaules et m'assoit à table. Devant moi, il y a un verre de jus, des pancakes, du chocolat et des croissants. Tout ce que j'aime.

— Bon appétit.

Alors, sans attendre, je décide de manger. Pour une fois que j'ai de l'appétit et que de bonnes choses sont devant moi, je ne vais pas refuser.

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𝐍𝐈𝐆𝐇𝐓𝐒𝐂𝐇𝐎𝐎𝐋

Je n'ai jamais demandé à souffrir de phobie scolaire. Je n'ai jamais voulu être harcelée, discriminée, insultée, d'avoir une réputation pesante ou d'être si sensible.