My Evil Family

2 / Lino

Je ne trouve rien !

J'ai beau fouiller et fouiller encore, l'ordinateur de mon père ne me livre aucune réponse !

Agacé et frustré, je me lève et vais me servir un verre de whisky. Je me repasse encore une fois le film des jours précédents, les dernières discussions que nous avons eues afin de détecter le moindre début d'indice, mais rien !

Je suis fourbu, je ne dors pratiquement pas, je mange à peine. Je ne tiens que grâce à l'alcool que j'ingurgite et à l'adrénaline qui coule dans mes veines.

Si mon père reste introuvable, j'ignore comment va se dérouler la suite. Je suis loin d'avoir terminé mon apprentissage, j'ai encore tant de choses à connaître. J'assumerai, j'ai été élevé dans cette optique de succession, cependant, je ne me sens pas totalement prêt.

Je vide mon verre pour m'en resservir un autre aussi sec. Je dois garder les idées claires, c'est important si je ne veux pas faire sombrer ma famille et celle des Caruso.

Nous sommes en affaires depuis des décennies, nous nous soutenons quand les choses vont mal et la disparition des deux patriarches n'est pas anodine. Pour l'instant, la nouvelle est restée secrète et n'a pas filtré, mais cela ne va pas durer éternellement. Mon père et Alessandro se montrent largement en public... s'ils sont invisibles un moment les soupçons seront de mise.

Et comme si un problème n'était pas suffisant, voici que Giulia entre dans l'équation. En Europe, à l'écart de tout, elle était en sécurité et n'avait aucune idée de ce qui jouait ici, à présent tout va se compliquer.

Je suis encore sous le charme de son apparition dans le patio. Cela faisait un moment que je ne l'avais pas vue et j'avoue qu'elle est restée la même. Toujours aussi belle et majestueuse avec ses cheveux bruns qui flottent dans son dos, son regard noisette si intense et son sourire enjôleur.

Elle est magnifique, elle l'a toujours été et le sera encore longtemps. La génétique des Caruso est plutôt généreuse, m'amusé-je à penser.

Un bruit attire mon attention, sur le qui-vive, je saisis le pistolet caché dans le tiroir du bureau. J'enlève le cran de sécurité et m'approche de la bibliothèque d'où s'échappent des grincements.

Qui a pu s'introduire dans la propriété des Caruso ? Elle est gardée comme une forteresse, impossible de rentrer si vous n'y êtes pas invité et encore moins en discrétion. Toutes les entrées sont protégées, des caméras de surveillance balaient le moindre recoin de terrain, des hommes sont postés partout...

Je pousse doucement la porte me séparant de l'indésirable visiteur et allume subitement.

— Mon Dieu ! s'écrie Giulia en sursautant. Mais tu es dingue de me faire une peur pareille ! s'indigne-t-elle en se tournant vers moi, sa main sur sa poitrine.

Elle ne ment pas, son rythme cardiaque est rapide au vu de ses inspirations saccadées.

— Désolé, je... je croyais que quelqu'un...

Réalisant que je pointe toujours mon arme sur elle, je la baisse et remets en position le cran de sûreté.

— Eh non, ce n'est que moi. Mais deux questions : d'une que fais-tu ici, et de deux que fais-tu ici, armé ?

— Je te retourne la question : que fais-tu ici à cette heure ? la contré-je avec un léger sourire.

J'ignore si ma repartie l'amuse ou l'agace, néanmoins les coins de ses lèvres s'étirent. Elle pose le livre qu'elle tenait dans les mains et s'approche. J'essaie de ne pas prêter attention à sa tenue légère qui dévoile juste ce qu'il faut pour susciter l'imagination.