Un horrible mal de crâne me réveille en sursaut. Assise dans mon lit, je tiens ma tête qui menace d'exploser. J'essaie de me souvenir du nombre de verres que j'ai descendus pour me retrouver dans cet état.
Je n'ai pas fait semblant de boire hier soir. En même temps, j'avais besoin d'évacuer et d'oublier ma vie quelques heures.
Est-ce que je regrette ? Non, par contre, je me serais bien passée de cette douleur affreuse.
Péniblement, je me traîne jusqu'à la salle de bains, avale de l'ibuprofène et file sous la douche. L'eau tiède me fait un bien fou et je la laisse dégouliner sur mon visage et mon corps. J'ai besoin de me laver de tout ce que j'ai appris hier, même si je ne suis responsable de rien.
Après un long moment, je me sèche et m'habille pour aller retrouver ma mère. Je dois avoir des explications afin de mieux comprendre.
Lino a accepté de faire partie d'une famille de la pègre, je dois pouvoir en faire autant. Du moins, je le souhaite...
— Giu, tu as décuvé ?
Surprise d'entendre un mot si grossier sortir de la bouche de ma mère, je hausse un sourcil et me fige en arrivant pour petit déjeuner.
— Ouais, marmonné-je en prenant place.
— Parfait ! J'espère que tu es de meilleure composition et que je pourrais t'expliquer en quoi notre influence est importante dans cette ville. Tu verras, on ne fait pas que tuer des gens.
Si ma mère se veut légère et drôle, son humour tombe à plat et j'écarquille les yeux.
— Ne fais pas cette tête, s'amuse-t-elle. Je plaisante...
Je souris mollement et avale une tasse de café, escomptant calmer mon mal de crâne.
Nous mangeons en silence, mis à part les couverts qui frappent la porcelaine, aucun bruit ne s'élève dans la pièce. Je surveille la place de Lino et suis déçue de ne pas le trouver ce matin. Depuis mon retour, il petit-déjeune avec nous et aujourd'hui sa présence me manque.
Je n'ai pas beaucoup de souvenirs de la veille, mais je me rappelle de sa gentillesse et de sa douleur lorsqu'il m'a raconté son épreuve.
— Une fois que tu as terminé, je t'attends dans le bureau de ton père. Nous devons aborder le sujet, Giulia.
— OK...
Sans tarder, ma mère s'éclipse et je me retrouve seule. Soudain, j'ai l'impression de porter un poids énorme sur mes épaules, non seulement je prends conscience que ma vie n'est plus la même, mais se rajoute la disparition de mon père.
Je suis terrifiée à l'idée de ne plus jamais le revoir, j'ai tant de choses encore à partager avec lui, des histoires à lui conter, qu'il m'explique lui-même ses activités occultes.
Ma mère et moi ne nous entendons pas plus que ça, elle me juge sans arrêt là où lui me laisse commettre mes propres erreurs et accepte mes décisions.
— Je ne pensais pas te voir debout avant le début de l'après-midi, fanfaronne Lino dans mon dos.
Je souris à sa taquinerie et me retourne pour le trouver sur le pas de la porte, beau comme un Dieu, les cheveux encore humides de sa douche matinale et les mains dans les poches de son pantalon. J'ignore les battements frénétiques de mon palpitant à son sourire et son clin d'œil appuyé.
— J'ai la gueule de bois, rétorqué-je à mon tour. C'est la première fois, et j'avoue que ça m'amuse.
— J'espère que ça sera la dernière...
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My Evil Family
ActionFraîchement diplômée, Giulia Caruso rentre chez elle après quelques mois en Europe et découvre avec surprise Lino Messina dans la maison familiale. Elle réalise vite que leurs familles sont impliquées dans des activités occultes, et la disparition d...