La pièce où j'entrai faisait deux fois l'aire du gymnase de mon collège et était dix fois plus lumineuse.
Des dizaines de spots encastrés dans le plafond plongeaient la salle dans une lumière éclatante, qui me donnait un peu mal au crâne. La couleur blanche qui émanait des luminaires donnait une sensation froide et stérile, comme les murs d'un hôpital. Cette luminosité frigide faisait ressortir l'ivoire, que seules quelques zones encre venaient perturber: une scène, des cadres vides aux murs, des lignes sur le parterre, des rideaux aux rares fenêtres...
Au sol étaient peintes plusieurs délimitations sportives, en noir sur blanc: chacune pour un sport différent. La peinture utilisée semblait fraîche et neuve, comme si l'espace venait à peine d'être rénové, ou du moins redécoré dans ces tons monochromes. Dans l'un des coins étaient retenus par une grille des cages de foot à monter, des filets de volley, ainsi que des paniers de basket roulants. Ce lycée devait vraiment être luxueux, et bien qu'une idée sur son nom me titilla l'esprit, je me retins de trop y penser: je doutais qu'ils soient le genre à kidnapper et endormir leurs élèves.
Et je peinais encore à croire qu'ils soient le genre à accepter quelqu'un comme moi dans leur cursus. Je ne parvenais pas à comprendre que la lettre ait pu être autre chose qu'une mauvaise farce.
???: Hé toi ! Tu comptes nous ignorer encore longtemps ? C'est très impoli.
Je m'étais tant perdu dans mon observation que j'en avais omis une dizaine d'adolescents qui se trouvaient aussi là, entassés près de la scène. Je tentai de m'excuser platement à celui qui m'avait grondé, une masse de muscles aux cheveux bleus parfaitement peignés et aux lunettes rectangulaires, lorsqu'une fille m'interrompit.
Fille: Ne t'inquiète pas, on a tous été un peu perdus quand on est arrivés ici aussi. On commençait surtout à se demander si tu nous remarquerais !
Elle finit par un petit rire et quelques adolescents acquiescèrent silencieusement ses dires. Un garçon mince aux cheveux ébène me sourit et prit la parole à son tour.
Garçon aux cheveux ébènes: On faisait quelques présentations avant ton arrivée, ça te dis ?
J'acquiesçai, un peu gêné de les avoir interrompus. Il m'assura qu'ils n'avaient même pas encore commencé. La fille reprit la parole en secouant ses courtes mèches brunes.
Fille: C'était donc mon tour ! Je suis Ochaco Uraraka et n'ayez crainte de quiconque ait pu nous emprisonner, car je suis une héroïne !
J'écarquillai mes yeux de surprise, et je vis du coin de l'œil que les autres faisaient de même. Les héros, comme le public aimait les surnommer, étaient assez rares à rencontrer en personne. Ces élus de la prestigieuse Hope's Peak Academy étaient les meilleurs dans leur domaine, destinés à sauver le monde d'années de ruines. Un mécanisme créé par l'internationale fondation de l'espoir pour lutter contre les gouvernements corrompus ou droits obstrués du peuple. Des élèves choisis directement parmi les citoyens pour leurs aptitudes légendaires. En à peine cinq ans d'existence, ces êtres miraculeux avaient déjà tant aidé qu'inévitablement le grand public les avait appelé leurs "héros".
Bien que leur vrai titre soit ultimes.
Ochaco Uraraka: Héhé, je suis en effet l'ultime boxeuse thaï ! Même si je n'ai reçu mon titre que récemment, protéger les civils reste mon rôle !
Le garçon aux cheveux ébènes qui s'était jusque là mué dans un silence pensif releva la tête.
Garçon aux cheveux ébènes: C'est une drôle de coïncidence... Je suis Hanta Sero, le tout juste nommé ultime bénévole.
Celui qui m'avait réprimandé à mon arrivée attrapa ses lunettes pour les replacer sur son nez puis se racla la gorge.
Garçon sévère: Vous n'êtes pas les seuls. Je suis moi-même Tenya Iida, l'ultime coureur.
Nous échangeâmes tous quelques regards circonspects. Une fille à la voix un peu rauque prit la parole.
Fille à la voix rauque: Bon, on va faire plus vite. Qui ici n'est pas un ultime ? Levez la main.
Personne ne leva le bras. Et cette réunion d'héros ne pouvait vouloir dire qu'une chose: la lettre qu'on m'avait adressée l'année passée en était bien une officielle, pas une simple blague comme j'y étais habitué. Il semblerait que je sois moi aussi un ultime.
Je ne levai pas la main.
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DANGANRONPA : Heroes of the Despair (MHA)
Fanfiction/!\ Il n'y aura AUCUN spoil sur Danganronpa (et je vous demanderais donc de vous y tenir également dans les commentaires). On oublie tous certaines choses, tous. Mais, à moins d'avoir un problème, on n'oublie pas la plupart de ses souvenirs en un cl...