Chapitre 2 : « faire des efforts »

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Commissariat, 21h

Pendant toute la journée, l'ambiance était électrique entre Bryan et moi. Bryan, fidèle à lui-même, éparpillait les dossiers devant lui en lançant des théories à moitié sérieuses, parfois complètement farfelues. À chaque fois que j'essayais de le ramener à la réalité, il me répondait avec son air supérieur, un sourire en coin comme s'il savait déjà tout mieux que moi. On passait notre temps à contredire chaque phrase de l'autre, comme si l'enquête n'était qu'un prétexte pour une bataille d'ego. Plus les heures avançaient, plus j'avais envie de lui jeter un dossier à la gueule.

Résultat : aucun progrès sur l'enquête et un Bryan toujours aussi insupportable, mais visiblement ravi de me faire chier.

J'enfile mon pull en laine, usé mais réconfortant, et me dirige vers la sortie du commissariat, fatiguée. Mes épaules sont lourdes de cette journée interminable, et l'idée d'un bon repas en famille est la seule chose qui me réchauffe un peu. Mon téléphone vibre soudain dans ma poche, et je vois s'afficher un message de mon oncle Gianni.

De Gianni :
Salut mon trésor, toujours bon pour qu'on dine ensemble ?

À Gianni :
Je viens juste de sortir du travail. On se rejoint directement là-bas ? J'y suis dans vingt minutes.

Je range mon téléphone, me dirige vers le parking, et monte dans ma vieille voiture qui m'attend sagement sous les lumières orangées du commissariat. En posant mon sac sur le siège passager, une nouvelle vibration m'annonce une réponse rapide de Gianni.

De Gianni :
Pas de souci.

Je démarre, quitte le parking du commissariat, et m'enfonce dans la nuit londonienne. La ville défile, les lumières des réverbères et des vitrines se mêlent en reflets scintillants sur le pare-brise. Quelques gouttes de pluie commencent à tomber, dessinant des arabesques sur la vitre.

Restaurant, 21h23

En sortant de la voiture et en traversant la rue, j'aperçois Gianni, déjà devant le restaurant. Il est appuyé contre le mur, dans son costume gris impeccable, sa chemise blanche soigneusement repassée et des chaussures assorties qui semblent aussi brillantes que son sourire. Lorsqu'il me voit approcher, il ouvre les bras et m'accueille avec un sourire chaleureux.

— Alors, mio tesoro, comment s'est passée ta journée ? demande-t-il, d'un ton doux mais concerné.

Je lui offre une bise, puis nous entrons dans le restaurant. Un serveur en uniforme élégant nous accueille et nous conduit à une table au fond de la salle, un endroit calme, loin du brouhaha des autres clients. Il nous tend les menus avant de s'éclipser discrètement.

Je m'affale presque sur la chaise en soupirant.

— C'était... une journée très éprouvante, dis-je avec lassitude.

Gianni lève un sourcil, l'air intrigué.

— L'enquête n'avance pas ?

Il pose sa main sur la mienne, un geste à la fois rassurant et empreint de tendresse, comme s'il cherchait à me transmettre sa force. Son regard perçant, brun et vif, ancré dans le mien, me donne toujours l'impression qu'il voit bien plus que ce que je raconte.

— Je crois en toi, Rosalia. Même si cette enquête est plus compliquée que les autres, tu vas réussir à découvrir qui est ce meurtrier, affirme-t-il d'un ton rassurant.

J'acquiesce, inspirant profondément.

— Smith m'a mise avec Bryan Baker sur l'affaire. C'était notre première journée ensemble aujourd'hui, lui dis-je en grimaçant.

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⏰ Dernière mise à jour : 4 days ago ⏰

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