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CHAPITRE XVII
Clair de lune sur la plage de Skagen
___________________________Parfois, j'ai la désagréable impression que ce n'est pas réel.
Une nouvelle bribe d'un souvenir qui ne lui appartient pas. Serait-ce un pur complot ? Quelque chose, là-haut, qui se moquerait éperdument de lui ? Ou s'agirait-il d'un message que l'on aimerait lui faire passer ? Il aurait logiquement préféré que l'on lui dise en face plutôt que de jouer avec son mental fragile. Car fragile reste un mot trop doux pour être si purement utilisé, il est instable.
Le vent frappait brutalement le visage du roux, il paraissait serein. Ses traits délicats détendus, un léger sourire esquissé, une amertume se dégage de cet instant perdu dans le temps. Non loin, à quelques pas, peut-être quatre ou cinq, le blond se tenait droit, ne refoulant pas les larmes ruisselant sur ses joues. Aucun mouvement quelconque. Ils se trouvaient sur la plage, laquelle ? Par sa faible connaissance, et sûrement son amour pour cette île, son cerveau se rappelait de la plage Blue Spirit à Kazari. Tel un écho à un autre univers, une autre puissance, un monde différent, un parallèle amour qui ravageait tout. La scène restait floue, incompréhensible, étrange, anormale. Puis, les lèvres du rouquin s'entrouvrent, d'une faible hésitation, il finit par prendre la parole.
« Brider quelqu'un ainsi par amour ne devrait pas avoir lieu d'être, est-il possible de tenir à quelqu'un plus qu'à sa propre vie ? Oui Edward, mais c'est d'une telle charge, d'une telle ampleur, que je ne peux pas me le permettre. Je ne peux plus le supporter, vivre avec cette pression...Je suis désolé. Frappe-moi, insulte-moi, détruis-moi. Mais je t'en supplie, vie. Ne fais pas la même erreur que moi, toi tu dois vivre Edward. Tu mérites cette vie bien plus que je ne mérite la mienne. Tu trouveras un jour, dans ce monde, quelqu'un qui brillera plus que toutes les étoiles de l'univers. Reste, vie, raconte-le moi ! »
Le blond, Edward, se maintient immobile à l'écouter. Ses larmes semblent suspendues dans le temps, les émotions traversant son visage sont indescriptibles, au fond de lui tout se mélange. Puis, plongé au creux d'un souffle marin, la voix devenue tremblante du roux prolonge ses dires :
« Ce jour-là je ne serai plus là, alors raconte-le moi... »
Quelques gouttes salées perlent aux coins de ses yeux constitués d'un profond gris, une larme tombe, son réveil se situe à cet instant précis. Un vide l'avait envahi, il s'était redressé, avait observé sa chambre, le matériel artistique jonchent le sol, ses tableaux posés dans un coin. Ses jades avaient ensuite fixé le rayon de lumière traversant la fine ligne de lumière visible en bas de son store baissé. Il ne pleut pas, un constat vide de sens. Pourtant, de ce fait, il s'en était persuadé. Un lourd vide pesait, flottait dans l'atmosphère. Il se repassait la scène en boucle dans sa tête incapable de la décrire, de tout y comprendre.
Ce n'était que l'histoire d'une vie, un adieu que seul lui percevait.
Était-il malade pour savoir qu'il ne pourrait plus être avec cet Edward, aux traits familiers, à l'avenir ? Aucun signe ne semblait le montrer de ce souvenir flou. Il ne les connaissait pas, pourtant Edward ressemblait franchement à Fynn. Leur chevelure blonde proche de la couleur des épis de blés, leurs yeux d'un bleu que personne ne saurait remettre en doute, leurs fins traits gardant l'aspect masculin de leur corps, ils ne sont pas efféminés, juste comparables à l'idée de douceur. Etrangement, le physique d'Edward lui apparaissait plus détaillé que celui du roux au destin tragique, de ce qu'il peut comprendre.
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𝗦𝗢𝗨𝗡𝗗 𝗢𝗙 𝗧𝗛𝗘 𝗦𝗘𝗔
Romance𝐑𝐎𝐌𝐀𝐍𝐂𝐄, 𝐓𝐎𝐌𝐄 𝐈 | L'amour au premier regard, c'est ainsi que William et Fynn ont formé leur propre univers. Le hurlement des vagues, la mouette passagère, cette maisonnette. A Kazari, une île non loin de l'Angleterre, deux hommes vont se...