Le vent frais de l'automne soufflait dans les rues de Séoul, apportant avec lui un parfum de feuilles mortes et de promesses incertaines. Haerin se leva de bonne heure, le matin s'étendant devant elle comme un espace qu'elle devait remplir de quelque chose, bien qu'elle ne sache pas encore quoi. La rencontre avec Sunoo la perturbait encore. Elle se sentait partagée entre le besoin de retrouver la personne qu'elle avait été avant lui et l'inconfort de savoir qu'elle n'était plus tout à fait la même.Elle se rendit à l'université comme d'habitude, son esprit en proie à des vagues de questions. La journée débuta dans une routine sans éclat, les cours se succédant, remplis de voix monotones, de regards perdus dans les livres, et de pensées qui s'échappaient. Les autres étudiants semblaient tous dans une course contre le temps, cherchant leur propre voie tout en luttant contre la pression du quotidien. Mais Haerin, elle, sentait la pression du passé plus que celle du présent. Et même si elle essayait de se concentrer sur l'avenir, elle ne pouvait s'empêcher de regarder en arrière.
De retour chez elle, Haerin s'effondra sur le canapé, fatiguée par la journée. L'ambiance silencieuse de l'appartement semblait lui rappeler qu'elle n'était pas seule, mais que la solitude demeurait une compagne constante. Elle n'avait pas encore répondu à Sunoo. Et à chaque instant où elle hésitait, une partie d'elle se demandait si elle ne fuyait pas encore une fois les choses qui devaient être affrontées.
Mais au moment où elle se perdait dans ses pensées, son téléphone vibra, attirant son attention. C'était un message de Taeho.
"Haerin, ça te dirait de passer ce soir ? J'ai préparé ton plat préféré."
Elle sourit en voyant le message. Taeho avait cette manière bien à lui de l'encourager sans pression, de lui offrir une échappatoire douce aux tourments de la vie. Peut-être qu'elle avait besoin de cette simplicité, de ce calme qu'il apportait, pour trouver un peu de sérénité.
"Je vais venir," répondit-elle finalement, posant son téléphone sur la table basse avant de se lever pour se préparer. Elle se sentait prête à affronter la soirée avec lui. Peut-être que c'était le moment pour se concentrer sur quelque chose de concret, de tangible, et non pas de vivre dans l'ombre d'un passé qu'elle ne contrôlait pas.
La soirée chez Taeho fut calme. Il avait préparé un dîner copieux, une sorte de festin improvisé qui contrastait avec l'atmosphère tranquille de l'appartement. Ils dînèrent ensemble, échangeant des sourires et des mots, mais Haerin sentait que, bien qu'elle se sentait en sécurité à ses côtés, une partie d'elle était ailleurs. Les conversations glissaient, légères, sans jamais aborder de sujets profonds. Taeho semblait comprendre. Parfois, il n'était pas nécessaire de forcer une discussion ; parfois, le silence pouvait en dire plus que n'importe quel mot.
Alors qu'ils terminaient de manger, il posa une question qui la fit sortir de ses pensées.
"Tu penses encore à Sunoo, n'est-ce pas ?"
Haerin déglutit, surprise par la question, mais elle ne pouvait pas mentir. "Oui. Mais je crois qu'il est plus difficile de l'oublier que ce que je pensais."
Taeho la regarda longuement, ses yeux pleins de compréhension. "Il faut du temps, Haerin. Je ne sais pas ce que tu ressens exactement, mais je veux être là, en attendant que tu trouves ta réponse. Si tu as besoin de parler ou de ne rien dire du tout, je serai là."
Haerin sourit, reconnaissante de la sincérité de Taeho. Elle savait que son amitié — ou peut-être quelque chose de plus — était un point d'ancrage, un fil ténu mais solide qu'elle pouvait saisir. "Merci, Taeho," murmura-t-elle.
Pendant ce temps, ailleurs en ville, Sunoo errait dans les rues, son esprit occupé par l'échange qu'il avait eu avec Haerin. Depuis leur rencontre, il n'avait cessé de penser à elle. Il savait qu'il avait fait des erreurs, qu'il avait brisé quelque chose qu'il ne pourrait peut-être jamais réparer. Mais il refusait de tout laisser tomber. Il avait fait des efforts pour changer, pour comprendre ce qu'il avait mal fait. Il savait qu'il n'était pas le même que celui qu'elle avait connu. Et c'était peut-être cette version de lui, la nouvelle version, qui méritait une chance.
Il s'arrêta devant un café où ils s'étaient retrouvés, des mois plus tôt, alors que tout était encore incertain, mais aussi plein d'espoir. L'idée de la perdre à nouveau lui serra le cœur. Il avait appris à apprécier les petites choses de la vie — comme ces moments simples, partagés avec quelqu'un qui comptait.
Il leva les yeux vers le ciel, repoussant les nuages de doute qui envahissaient son esprit. Il savait que la vie ne se jouerait pas sur une simple rencontre ou sur un message. C'était dans la patience et dans l'écoute qu'il trouverait peut-être sa rédemption, ou du moins la chance de reconstruire ce qu'il avait perdu.
Le lendemain, Haerin se retrouva à l'université, les pensées encore enroulées autour de la conversation de la veille. Alors qu'elle traversait le campus, elle aperçut Jiwon, son amie de longue date, assise sur un banc avec son livre, l'air concentré. Elle s'approcha d'elle, et Jiwon la regarda avant de sourire.
"Tu sembles ailleurs," remarqua Jiwon, en fermant son livre. "Tout va bien ?"
Haerin s'assit à côté d'elle, hésitant. "Je ne sais pas vraiment. C'est comme si tout était dans un flou constant, comme si chaque chose avait perdu de son sens."
Jiwon la regarda avec une intensité tranquille. "C'est normal, tu sais. On traverse tous ces moments où on se perd un peu. Mais n'oublie pas que tu n'es pas seule dans cette recherche. Il y a des gens autour de toi qui tiennent à toi. Taeho, par exemple. Il est là pour toi, et il t'apporte quelque chose que tu ne peux pas ignorer."
"Et Sunoo?" demanda Haerin, presque sur un ton d'aveu. "Que faire avec lui ?"
"Je ne peux pas répondre à ta place," dit Jiwon, ses yeux plongeant dans les siens. "Mais sache que, parfois, c'est dans l'acceptation de notre propre vulnérabilité qu'on trouve la force de choisir ce qui nous rend vraiment heureux."
Les jours suivants passèrent dans une brume douce. Haerin, malgré ses hésitations, avait décidé de répondre à Sunoo, mais cette fois avec une approche plus sereine, moins de pression, comme si elle le laissait entrer dans sa vie sans trop d'attentes.
Peut-être que l'équilibre qu'elle cherchait ne viendrait pas d'une réponse facile, mais de petites étapes, prises les unes après les autres. Et peut-être, pensait-elle, que l'amour, comme l'amitié, se construit avec patience, respect, et compréhension.
Fin du Chapitre 31.
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The Melodies of Destiny
FanfictionCette histoire suit la vie de Kang Haerin, une jeune fille timide et réservée, dotée d'un talent caché pour la musique et d'une voix envoûtante qu'elle a héritée de sa mère, une célèbre chanteuse décédée alors qu'elle n'avait que cinq ans. Lorsque H...