The Melodies of Destiny

Chapitre 32 : Les Ombres du Cœur

La lumière tamisée du matin filtrait doucement à travers la fenêtre de Haerin. La KPOP School semblait calme ce jour-là, comme si l'école elle-même attendait de voir quel chemin choisirait la jeune fille, elle qui se trouvait au centre d'un tourbillon d'émotions. L'ombre de son passé avec Taeho, son hésitation vis-à-vis de Sunoo, et les manipulations sournoises de Laeun commençaient à lui peser plus que jamais.

Elle s'installa à sa table habituelle à la cafétéria, jetant un coup d'œil aux autres élèves qui, pour la plupart, ne semblaient pas mesurer l'intensité de ce qu'elle vivait. Minji, Hyein, Hanni, Danielle et Ningning étaient là, rires et bavardages remplissant l'espace. Pourtant, même entourée d'amis, Haerin se sentait seule, comme une île perdue au milieu d'un océan de doute.

"Tu sembles dans ton monde, Haerin," fit remarquer Hyein, en glissant une main dans ses cheveux, avec sa franche curiosité. "Tout va bien ?"

Haerin leva les yeux vers sa meilleure amie, et une légère gêne se mêla à son regard. "Je pense que je suis juste fatiguée," répondit-elle, tentant de masquer la confusion qui tourmentait son cœur.

Minji, toujours attentive aux moindres changements dans le comportement de Haerin, remarqua immédiatement la tension dans ses yeux. "Tu sais que tu peux tout me dire, non ?" demanda-t-elle doucement, sans insister, mais en posant une main réconfortante sur l'épaule de Haerin.

Haerin hésita un instant. Elle savait que Minji avait toujours été là pour elle, mais cette fois-ci, les choses étaient différentes. Son cœur était en guerre, tiraillé entre ses sentiments pour Taeho, son amour de toujours, et la présence chaleureuse de Sunoo, qui la soutenait inconditionnellement. Un silence pesant s'installa entre elles.

Au même moment, Sunoo entra dans la pièce. Sa silhouette familière attira immédiatement le regard de Haerin, et elle sentit son cœur s'emballer légèrement, bien qu'elle essaie de rester calme. Il lui lança un sourire, mais quelque chose dans ses yeux montrait qu'il avait remarqué le changement en elle. Comme toujours, Sunoo était celui qui semblait comprendre sans qu'elle ait besoin de dire un mot.

"Tu vas bien ?" lui demanda-t-il d'une voix douce, se dirigeant vers sa table.

Haerin tenta de sourire, mais la vérité était bien plus compliquée que ça. "Oui, juste... un peu fatiguée," répondit-elle, mais sa voix trahissait un léger tremblement. Elle savait qu'il n'était pas dupe, qu'il savait qu'il y avait quelque chose de plus, mais il ne força pas la conversation, respectant son silence.

Laeun, de son côté, observait la scène depuis une table proche. Elle n'avait pas besoin de beaucoup d'indications pour savoir que Haerin se trouvait à un carrefour. Elle avait toujours détesté cette fille, mais plus encore depuis qu'elle avait vu Sunoo accorder à Haerin toute l'attention qu'elle pensait mériter. Laeun savait que son charme et son pouvoir social au sein de la KPOP School étaient indéniables, mais même elle commençait à ressentir la menace que représentait Haerin. Et, surtout, elle savait qu'il était plus facile de manipuler les autres quand ils se sentaient perdus.

"Tu as vu Haerin aujourd'hui ?" murmura-t-elle à Ningning, qui lui répondit par un hochement de tête. "Elle semble déstabilisée. C'est le moment idéal pour semer la zizanie, non ?"

Ningning, fidèle à Laeun, acquiesça silencieusement, bien qu'elle ne partageât pas forcément toutes ses méthodes. Elle était consciente que Laeun savait comment manipuler les gens à son avantage, et elle ne s'en privait jamais.

Plus tard dans la journée, Haerin se retrouva seule dans une salle de pratique. Elle était plongée dans son carnet, écrivant avec frénésie, comme si chaque mot pourrait l'aider à trouver des réponses à ses questions. Les sons des touches de piano qui s'élevaient autour d'elle semblaient l'absorber, mais elle n'arrivait pas à se concentrer. Chaque note semblait l'éloigner davantage de la clarté qu'elle recherchait.

C'est alors que Taeho apparut à l'entrée de la salle, comme un fantôme du passé. Leur rencontre avait eu lieu sous la pluie, et depuis ce jour-là, il occupait une place particulière dans son cœur. Bien qu'il soit devenu distant, Haerin n'avait jamais pu oublier le regard qu'ils avaient échangé ce jour-là. Mais à présent, il semblait tellement loin, comme une étoile que l'on ne pouvait plus atteindre.

"Haerin," dit-il d'une voix calme mais grave, en s'approchant. "Tu veux parler ?"

Elle tourna les yeux vers lui. C'était comme si chaque moment passé avec lui réveillait des souvenirs douloureux. "Je ne sais plus quoi penser, Taeho," avoua-t-elle, la voix brisée. "J'ai l'impression de faire fausse route avec tout le monde. Sunoo... toi... je suis perdue."

Taeho s'assit en face d'elle, observant son visage, et un léger soupir s'échappa de ses lèvres. "Tu n'as pas à te justifier, Haerin. Tout ça... ce n'est pas facile pour toi, je le sais. Mais parfois, il faut juste prendre du recul pour voir les choses sous un autre angle."

Leurs regards se croisèrent, et pour un instant, Haerin eut l'impression que le monde s'était figé autour d'eux. Taeho... le seul garçon qu'elle ait jamais aimé de cette manière, mais aussi celui qui l'avait laissée derrière sans même un mot. Il n'était plus celui qu'elle avait imaginé à ses côtés pour toujours.

De retour dans les couloirs, Haerin croisa Laeun, qui, avec son sourire parfait, sembla l'attendre, comme si elle savait que ce moment finirait par arriver. "Tu es en train de jouer avec le feu, Haerin," lui lança-t-elle, un ton moqueur dans la voix.

Haerin la regarda, perplexe. "Qu'est-ce que tu veux dire ?"

"Laeun a toujours raison, tu sais." Laeun s'approcha un peu plus près, son regard insistant. "Sunoo, Taeho... tu n'arriveras jamais à choisir. C'est ça, ton problème. Tu te cherches dans l'ombre des autres, et tu t'oublies toi-même."

Haerin serra les poings, mais ne répondit rien. Elle n'avait pas la force de se battre contre les paroles de Laeun, ni contre la vérité qu'elle semblait receler. Mais elle savait une chose : le choix lui appartenait.

La suite de son histoire n'était pas écrite. Elle devait être la seule à décider du chemin à suivre.