Chapitre 3: Regards Croisés et Déclarations Sous-entendues

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PDV Elsa

Après l'appel de Martina, je trouve ça bizarre de n'avoir aucune nouvelle, alors je décidai d'aller la voir puisqu'elle habite à 5 minutes de chez moi.
Je suis surprise : qu'est-ce que mon cousin Pablo faisait devant chez elle ? Je ne l'aime pas, à vrai dire, c'est un gros machiste, et on s'est toujours détestés, alors c'était évident qu'il allait me dévisager.
Martina ne comprend pas et d'ailleurs moi non plus : d'où se connaissent-ils ? Qu'est-ce qu'il faisait devant sa porte ?
Je ne lui pose pas la question maintenant, mais je dégage simplement Pablo de chez Martina, qui heureusement ne cherche pas à insister, et je lui demande si tout va bien.
Elle a l'air déboussolée. Je ne sais pas ce qui s'est passé ni rien, mais peu importe pour le moment : je lui prépare un thé aux fruits rouges comme elle l'aime et je la rassure. Ma main se pose sur son épaule, et l'autre essuie les larmes qui coulent sur son visage.

PDV Martina

À ce moment-là, j'étais rassurée à l'idée qu'il ne soit plus en face de moi, mais en même temps, plein de questions me viennent en tête : d'où se connaissent-ils, et pourquoi leurs regards étaient-ils aussi noirs ?
— Je peux savoir comment tu le connais ? demandai-je, un peu hésitante à l'idée d'être peut-être indélicate.
— C'est mon cousin, malheureusement. D'ailleurs, on ne s'est jamais blairés. Et toi alors, d'où le connais-tu ? répliqua-t-elle.
Et là, je lui explique ce fameux soir où il m'a trompée. Empathique, elle me prend dans ses bras. On dirait une magicienne, elle vient d'apaiser mon cœur.
Pour me changer les idées, Elsa me demanda comment s'était passée ma soirée d'hier avec ma chère Camila.
— Hier, on a beaucoup parlé et on s'est rapprochées. C'est une fille qui est mature mais en même temps, elle sait jouer. Comme tu t'en doutes, c'est mon style de femme, mais je prends mon temps.
— Depuis hier soir, vous vous êtes reparlées ?
— Oui, par message. Elle m'a laissé son numéro après m'avoir raccompagnée.
— Ohh, tu ne m'avais pas dit ça !

PDV Camila

Bordel... Je n'arrive pas à me la sortir de la tête : nos regards, son sourire. Je vais lui envoyer un message pour savoir si on peut se revoir.
« Bonjour madame Sanchez, auriez-vous l'honneur de venir manger avec moi ce soir ? »
J'espère qu'elle va dire oui. Un dîner, ça pourrait nous permettre d'apprendre encore mieux à nous connaître.
En attendant, je décide d'aller faire les magasins dans le centre de Barcelone. J'aimerais m'acheter une nouvelle veste un peu plus chaude car l'automne approche.
J'entre dans une friperie. Je n'y vais pas souvent, mais quand j'y vais, je repars forcément avec des trucs. Je vois une veste rouge bordeaux. Je flashe dessus : je l'imagine bien avec une cravate rouge et une chemise blanche, avec un pantalon de la même couleur. J'imagine tout. Pendant que je continue de regarder les articles, je vois une cravate rouge comme je l'imaginais. Je la prends et je l'essaye, elle me va à ravir. Pour le pantalon, j'en ai déjà un de la même couleur.

PDV Martina

J'étais en train de parler avec Elsa et tout à coup, une notification agréable apparaît : c'était Camila. Je souris face à son message et Elsa ne tarde évidemment pas à le remarquer.
— Elle veut qu'on mange ensemble ce soir, dis-je à Elsa, surexcitée.
— Ouhhh, elle est piquée la petite, me dit-elle avec son petit sourire narquois.
— Au lieu de dire des bêtises, viens m'aider à choisir une tenue.
J'avais bien évidemment accepté sa proposition, alors Elsa et moi montons dans ma chambre pour me trouver une tenue. J'aime les choses simples mais chics à la fois, alors j'opte pour une robe noire avec le dos dénudé. Je mets une veste de costume oversize par-dessus pour me couvrir, car le soir, il commence à faire frais. En accessoire, je choisis un collier en or et quelques bagues sur mes doigts.
Pour le repas, je ne savais pas où elle allait m'emmener, mais j'avais hâte !
« Je suis devant votre porte, madame », dit-elle. Je la vois habillée en costume rouge bordeaux : ça lui allait à ravir. Je m'approche d'elle pour lui faire la bise, et elle met sa main dans le bas de mon dos en le faisant. Décidément, elle sait comment me faire flancher.

Nous déambulons dans les rues de Barcelone. Je vois au loin un restaurant asiatique chic à volonté, et je savais qu'elle allait m'emmener là-bas vu le nombre de fois où je lui en avais parlé hier soir. Elle me tient la porte, madame est galante. Le serveur nous installe dans un petit coin paisible. Il y avait une petite cascade à côté de nous, et une musique d'ambiance comblait le peu de silence qu'il y avait dans la salle. C'était incroyable.
— J'ai bien choisi ? me demande-t-elle, même si au fond, elle savait déjà la réponse.
— Absolument, merci beaucoup, Camila.
Nos regards n'arrivaient plus à se détacher. Je décide de jouer un peu avec elle. Étant assise en face de moi, je caresse doucement sa jambe avec mes talons, de haut en bas. À ce moment, je ne savais pas dans quel pétrin je me lançais, mais je savais qu'elle allait rétorquer. Si ce n'est pas maintenant, ce sera plus tard.

Pour le plat, j'ai pris beaucoup de nouilles. Elles sont juste excellentes, et les sushis aussi. D'ailleurs, je pense que j'ai goûté un peu de tout ce que le buffet proposait. Je suis rassasiée.
Camila régla l'addition, même si on s'est battues des dizaines de minutes pour savoir qui allait payer, mais madame insistait.
— Tu veux venir boire un verre chez moi ? me demande-t-elle, un peu gênée.
— Avec plaisir, dis-je en lui prenant la main.
Elle n'habitait pas loin, alors nous y sommes allées à pied. Elle vivait dans un super bel appartement avec une vue sur Barcelone : c'était incroyable ! Sa cousine n'était pas là ce soir, elle était sortie avec des amies.

PDV Camila

Elle a l'air d'aimer mon appartement. Je la vois marcher et regarder la décoration. Pendant qu'elle contemple tout ça, je lui propose un verre de vin blanc, ce qu'elle accepte. On se posa toutes les deux sur mon canapé, et j'allume mon enceinte pour mettre une musique de fond. Je n'oublie pas ce qu'elle m'a fait au restaurant,  je ne pouvais pas répliquer, elle était trop loin, mais là, je sens que c'est le bon moment. Je suis à bonne distance.

Alors, pendant qu'elle me raconte sa journée, je glisse discrètement ma main sur sa cuisse. Elle commence à bégayer.
"Alors, madame, on est déstabilisée ?"
Je souris à ça. Je trouve ça mignon. Je continue de caresser sa jambe tendrement tout en la regardant dans les yeux. Elle se mordille la lèvre. J'avoue que ça me fait de l'effet.

Je lui proposai de rester dormir à l'appartement, car il était tard et demain, on avait notre première journée de cours ensemble.
Je lui prête un tee-shirt à moi. Elle était tellement belle dedans. Après ça, nous nous endormîmes enlacées l'une contre l'autre.

J'ai passé une excellente nuit. Je regarde à côté de moi,  elle dort encore. Je décide d'aller lui préparer un petit-déjeuner. Au menu : croissants ou petits pains au chocolat (c'est à elle de choisir), jus d'orange que j'ai pressé moi-même, et des fruits. Je pose tout ça sur un plateau, puis arrivée dans la chambre, je caresse délicatement son front pour la réveiller en douceur. Un petit ronronnement mignon sort de sa bouche. Je lui montre le plateau.
— Il ne fallait pas, madame.
— Ça me fait plaisir.

Les cours commençaient dans 1h20. Il ne fallait pas trop tarder, alors je me préparai en vitesse, et pendant qu'elle se préparait, je décide de faire le lit et de faire la vaisselle. Je la vois sortir de la salle de bain : elle est magnifique, comme d'habitude.

PDV Martina

Aujourd'hui, je décide de mettre un short noir avec un blazer noir et une chemise blanche que j'ouvre jusqu'à ma poitrine. Elle s'approche de moi et me tient par les hanches pour venir me chuchoter à l'oreille :
— Vous êtes ravissante, mademoiselle Sanchez.
J'esquisse un sourire et je rougis (encore).

Arrivées à l'université, on rejoint Elsa, qui était déjà là. On commence par un CM de biologie. J'adore la biologie et j'ai hâte d'en apprendre plus. On s'installe sur une rangée devant Elsa, Camila et moi. La prof était nouvelle, je ne l'avais jamais vue auparavant. Elle était assez jeune, elle devait avoir 32 ans à mon avis. Elle avait des cheveux blonds ondulés et portait une chemise avec un pantalon cigarette et des talons.

La prof commence son cours sur le foie. De temps en temps, je vois qu'elle regarde et sourit à Camila. Je suis jalouse. Je regarde Camila, qui n'a pas l'air intriguée par ce que la nouvelle prof lui fait. Elle écrit le cours et me lance quelques regards entre-temps.

Le cours est fini. Après deux heures de biologie, j'ai juste envie d'aller me poser à la cafétéria et de siroter un café. Alors qu'on s'apprêtait à sortir toutes les trois, la nouvelle prof dit :
— Camila, est-ce que je peux te voir deux minutes ?

MartinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant