chapitre 7: l'accident

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PDV Sofia (maman de Martina)

Nous étions partis à Londres pour le week-end afin de nous ressourcer et de nous retrouver rien que tous les deux, mon mari James et moi.
Il était sorti faire des courses en fin d'après-midi, car nous avions envie d'un bon petit plat préparé par mes soins. Mais je trouvais étrange qu'il ne revienne pas, d'autant plus que le magasin où il devait aller se trouvait à proximité du Airbnb que nous avions loué. Les minutes passaient, longues et angoissantes, et je commençais à m'inquiéter. C'est alors que je reçus un appel d'un numéro inconnu. Je décidais de répondre, et c'était l'hôpital de Londres :

« Bonjour madame, votre mari a eu un grave accident de la route tout à l'heure. »

Je ne réalisais pas bien ce qu'il se passait, mais cela semblait grave. Je filai prendre un Uber pour rejoindre James et comprendre la situation.
Arrivée à l'hôpital, la secrétaire m'accueillit et appela le médecin en charge de son cas, qui pourrait mieux répondre à mes questions. J'étais bouleversée, mais je devais rester lucide.

« Bonjour madame, votre mari a été percuté par un camion sur la voie rapide. Pour le moment, nous pensons qu'il a une fracture au bras droit et une contusion cérébrale. Il est encore très choqué, et nous devons lui faire passer quelques examens complémentaires. »

J'avais mal au cœur. James avait rêvé d'aller à Londres, et maintenant, il devait finir le séjour à l'hôpital. Après avoir obtenu toutes les informations, je décidais de prévenir Martina.


PDV Martina

J'étais déjà perturbée par cette histoire de commissariat, mais là, je ne m'y attendais pas. Voyant que je n'allais pas bien, les filles décidèrent de m'emmener dans un restaurant au centre-ville de Barcelone. Il proposait une gamme de choix variée et adaptée à tous les goûts (plats italiens, asiatiques, français...). La décoration était assez cosy.
Le serveur nous installa à une table avec des fauteuils très confortables. Il nous demanda ce que nous souhaitions boire pour l'apéritif. Elsa choisit un cocktail sans alcool, Camila un jabolo à la fraise, et moi un mojito sans alcool.
En attendant que le serveur nous serve nos boissons, je décidais de me confier aux filles à propos de l'accident de mon père.

« Dis donc, toi, t'as pas de chance en ce moment », répondit Elsa.
« Ta vie est digne d'une télénovela », ajouta Camila en essayant de me faire rire.

Elles avaient raison, mais je relativisais en me disant qu'il y avait pire que moi. Je pensais à ma mère qui devait gérer cette situation seule. J'aurais aimé la rejoindre, mais elle avait refusé. Elle voulait que je continue à aller en cours, surtout qu'elle ignorait combien de temps il resterait hospitalisé.
Le repas arriva. Nous avions toutes les trois pris une pizza hawaïenne, ma préférée !
Elsa devait dîner chez ses grands-parents ce soir et s'excusa de ne pas pouvoir rester avec moi. Je ne le lui dis pas, mais me retrouver en tête-à-tête avec Camila n'était pas une si mauvaise chose, surtout après la soirée d'hier soir, qui avait été incroyable.


PDV Camila

Pour remonter le moral de Martina, je décidais de l'emmener dans une salle de jeux rétro. Je savais que nous en avions déjà parlé et que c'était le genre d'endroit qu'elle aimait bien de temps en temps. Alors, je lui demandais de me suivre, ce qu'elle fit volontiers.
Arrivées devant la salle de jeux, j'étais impressionnée. À vrai dire, je ne pensais pas que ce serait aussi grand.
Il y avait un simulateur de jeu de course, et je ne vous dis pas le nombre de fois où elle m'a battue. Mais il y avait un jeu où je suis imbattable : Just Dance.
Je lui montrai mes petits pas de danse. À la fin de mon show, j'eus même droit à des applaudissements de sa part.
Il commençait à se faire tard, et nous étions fatiguées par cette journée qui, il faut le dire, n'avait pas été de tout repos.
De retour chez Martina, allongées l'une contre l'autre dans son lit, je me suis dit que c'était sûrement le bon moment pour lui raconter une partie de ma vie que j'avais envie de lui dévoiler.


Mars 2010

PDV Carole (maman de Camila)

Je rentrais du travail après une journée intense. Reynaud (le père de Camila) était encore une fois ivre.

« Lève-toi du canapé et va au lit ! Je t'ai déjà dit de ne pas te montrer dans cet état devant les enfants ! »

La maison était en désordre, et le repas n'était pas encore prêt. Malgré la fatigue, je m'activais et préparais une quiche lorraine tout en rangeant.
Camila descendit :
« Maman, on mange quand ? J'ai faim. »

Je la pris dans mes bras tout en lui assurant que le repas serait bientôt prêt et qu'elle pouvait appeler sa petite sœur.
Leur sourire effaçait toute la fatigue accumulée. Je profitais de ce moment rare, car en tant qu'infirmière, je ne les voyais pas souvent.
Elles aimaient que je vienne les border. Après avoir fait la vaisselle, je montai pour les câliner avant de redescendre regarder un peu la télé, mon seul moment de solitude.
J'entendis des pas dans les escaliers. C'était Reynaud.

« Passe-moi ma bouteille de vodka dans le frigo ! » cria-t-il.
« Non, tu as assez bu pour aujourd'hui. Retourne te coucher et arrête de crier, les enfants dorment ! »

Il s'avança vers moi et me poussa contre le mur.

« Je t'ai dit de me la donner ! Tu l'as cachée où ?! »


PDV Camila

Je devais aller aux toilettes. En arrivant dans les escaliers, je vis mon père pousser ma mère.
Ils se disputaient, mais je sentais que quelque chose n'allait pas. Ma mère semblait effrayée. Je ne savais pas comment réagir.
Je vis mon père lui donner des gifles à répétition. Ma mère se protégeait comme elle pouvait, les mains au-dessus de sa tête. Je courus vers eux pour pousser mon père et essayer de protéger ma mère, mais en vain. Il s'arrêta seulement lorsqu'elle s'effondra, inconsciente, sur le sol.


MartinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant