34. Et la psy, t'y retournes pas ?

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688 jours avant...

🌻🌻🌻

Killian

L'amour est un sentiment qui grandit jusqu'à ce qu'on se dise qu'on a besoin de l'autre, dans toutes les situations de la vie, et alors on ne peut plus revenir en arrière. Parfois j'aimerais pouvoir le faire, pas parce que je regrette, non, parce que j'aimerais agir différemment, ne pas te blesser, ne plus douter de notre amour, ni de notre couple. Surtout ne plus douter de moi. Mais plus les choses avancent, plus je me rends compte qu'on ne peut pas changer le passé, on l'emporte avec nous et on doit faire en sorte de ne pas étouffer sous son poids. 

Je ne sais pas comment on fait à vrai dire.

Mes doutes sont toujours présents, mes addictions de plus en plus difficiles à gérer et je ne sais pas fonctionner autrement hélas. C'était encore plus ou moins facile quand j'étais seul, je faisais ce que je voulais sans que ça ne blesse personne. Mais aujourd'hui, je suis complètement paumé et incapable de trouver une solution viable.

Aujourd'hui, j'ai rendez-vous chez un psy que tu m'as conseillé mais je n'ai aucune envie d'y aller. Pourtant je suis là, dans sa putain de salle d'attente beaucoup trop blanche et je n'ai qu'une envie ; courir le plus loin possible d'ici. Ta main recouvre la mienne sur l'accoudoir de la chaise en cuir, peut-être pour m'empêcher de fuir. La mienne est moite, prouvant mon mal être à cet instant. J'ai mal au ventre, alors que tu sembles aussi calme que si tu écoutais une berceuse. Je me demande d'ailleurs si tu n'en écris pas une en ce moment-même dans ta jolie tête. Malgré mon mal être, lorsque je croise ton regard, ton sourire m'aide à me détendre quelque peu.

— Ça va bien se passer Killian, t'inquiète pas.

— J'ai envie de vomir, c'est normal ?

Tu souris et secoue la tête en roulant des yeux.

— Tant que c'est pas sur moi, je m'en fous, dis-tu en me donnant un coup d'épaule.

— J'apprécie ta compassion, c'est super gentil.

Ti amo, vuoi un bacio* ?

Baciami* Tim ou je risque de tomber dans les pommes.

Tu ris discrètement, faisant lever les yeux au ciel, une vieille dame assise à côté de nous. Elle nous observe et râle sans que je ne comprenne ses mots et lorsque j'ouvre la bouche pour répliquer, elle me coupe la parole.

— Embrassez-vous, qu'on en finisse, dit-elle en souriant. Vous êtes trop mignons pour vous engueuler, la vie est courte vous savez. Aimez-vous c'est bien plus simple que de s'engueuler.

La surprise fait naître un sourire sur nos lèvres, nous nous embrassons alors que la secrétaire m'appelle. Je tente de me lever mais mes fesses semblent tout aussi réfractaires à l'idée d'aller discuter avec un psy que moi. Tu m'encourages d'un dernier baiser puis me pousses afin que je suive la femme souriante mais trop coincée. Elle se force à sourire, ça se voit à sa façon de marcher. On dirait qu'elle a quelque chose coincé profondément.

J'ai la tête qui tourne et le ventre retourné lorsque je prends place dans le canapé en cuir. Ta présence me manque déjà, même si je sais que tu es dans la salle d'attente, c'est déjà trop loin. Face à moi, une autre femme m'observe, dans la cinquantaine, un carré blond qui la rend trop sévère et du rouge à lèvres bien trop foncé pour son teint. Elle me salue et dépose sa tablette sur ses genoux trop serrés, comme s'ils étaient collés à la super glue. Elle a peur de moi ou quoi ?

— Je vous souhaite la bienvenue Monsieur Shelby. Votre ami m'a dit au téléphone que vous hésitiez à venir me voir, est-ce que vous pouvez me dire pourquoi ?

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⏰ Dernière mise à jour : 3 days ago ⏰

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Une seule nuit (1er Jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant