16. Aussi silencieux qu'une nuit polaire

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1 044 jours avant...

🌻🌻🌻

Timothy

Sous le jet d'eau de la douche, tes mains se muent en exploratrices douces et expertes tandis que nos bouches ne se lassent pas des baisers qu'elles s'échangent avec gourmandise. Pendant plusieurs minutes, on se caresse et on s'embrasse sans pouvoir trouver la force de s'arrêter mais j'ai besoin de respirer, de mettre tout ça sur pause deux secondes et trouve un prétexte bateau, certes, mais mon cerveau n'est pas à son top niveau à cet instant. Tu me perturbes bien plus que je n'ose me l'avouer.

— Killian, attends. Faut que j'enlève mes lunettes, j'ai de l'eau qui coule dans mes yeux, dis-je à contre cœur.

Une main sur le carrelage derrière-moi, tu me les enlèves puis sors de la douche afin de les déposer près du lavabo, revenant immédiatement vers moi. Tu arrêtes l'arrivée d'eau, ton regard dans le mien.

— Viens avec moi, chuchotes-tu en m'attirant par la main en dehors de la douche puis en te plaçant derrière moi afin de me guider dans notre chambre restée ouverte.

Je suis tes gestes à l'aveugle, laissant de l'eau là où je pose les pieds tandis que ta bouche ne cesse de m'embrasser l'épaule puis l'omoplate ainsi que ma chute de reins. D'une main douce mais assurée, tu me tournes face à toi, m'embrasses puis me pousses sur le lit et te rapproches de moi, à genoux. Tu mordilles encore ta lèvre et tu sembles réfléchir bien trop intensément. Je me relève sur les coudes et accroche ton regard. Mon dos colle au matelas.

— Killian ? Tu sais tu peux continuer, j'en ai envie.

— Je le vois, dis-tu en souriant de toutes tes dents tout en observant mon corps nu offert à toi.

Tu secoues la tête, peut-être pour chasser tes pensées, puis te rapproches de moi, écartant légèrement mes jambes tout en les effleurant du bout des doigts. Ça chatouille autant que ça m'excite.

— Tu es magnifique Tim.

— Toi aussi, dis-je même si sans mes lunettes je ne te vois pas nettement.

Je n'ai pas besoin de te voir pour savoir que ton corps réveille chez moi tout un tas de nouvelles sensations. Tu es le premier que j'ose vraiment regarder, le seul qui ai eu droit à un regard sincère de ma part. Jamais je ne m'étais laissé aller à détailler vraiment un homme. J'ai toujours eu peur que Roger ou n'importe qui d'autre le remarque. Tu es le premier avec qui je me sens en confiance pour être parfaitement moi-même.

Ta bouche reprend sa distribution de baisers sur mon torse puis descend en suivant le léger dessin de mes abdominaux alors que ma main se perd dans tes cheveux soyeux. Je laisse malgré moi échapper des gémissements de désir. J'en veux plus et d'un regard je t'y autorise mais tu décides de revenir taquiner ma bouche. Ton regard se voile soudain, comme troublé par des émotions que je ne saisis pas. Tu t'arrêtes quelques instants à quelques centimètres de mon visage, puis tu te laisses tomber, couché à côté de moi sur le matelas. La déception me tord les tripes mais je me rappelle soudain que je t'ai avoué être encore vierge. Mon mal être s'amplifie en pensant que, peut-être, ça pourrait te bloquer.

J'ai envie de te poser la question mais je n'ose pas, de peur que tu te braques et te refermes comme une huître. J'encaisse le fait que tu n'aies pas envie de moi, même si ton rejet me blesse et me laisse dans l'incompréhension. J'essaie de me convaincre que nous avons le temps et qu'il ne sert à rien de précipiter les choses. Après tout, notre relation est toute récente et peut-être que tu as peur d'aller trop vite pour moi. Je laisse échapper un soupir qui tangue entre le soulagement et la frustration puis je t'observe en silence.

Une seule nuit (1er Jet)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant