Prologue

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Vendredi 23 juillet

Je ne pouvais pas croire que j'allais être invitée, par le groupe le plus populaire du lycée, pour le moment le plus important de l'année : leur fameux feu de camp ! Bon, après tout c'est juste un feu de camp, mais moi, la fille réservée et " bizarre" aux dires des autres, que l'on m'invite à ce genre de soirée, je ne m'y attendais vraiment pas le jour où un petit carton d'invitation m'attendait dans mon casier, signé par un des membres du groupe. Je ne savais pas du tout qui il était. Il doit sûrement être comme tous les garçons d'aujourd'hui : un coureur de jupons. Mais de toute façon, j'allais le savoir assez tôt, la fête se déroulait le dimanche qui arrivait. Je ne savais toujours pas ce que j'allais porter ce soir-là, et encore moins avec qui j'allais y aller. Un coup frappe à ma porte et s'ouvre.

-  Coucou sœurette, tu veux venir jouer à la console avec moi? dit une voix que je connais très bien.

-  Oui bien sûr, j'arrive. Et d'ailleurs, tu comptes venir au feu de camp, dimanche? lui répondis je en me dirigeant vers lui pour ensuite aller au salon.

Mon frère, Noha, le seul homme ayant toute ma confiance. Lui et moi, on a toujours été très proches depuis que je suis entrée en 8th grade, cette année-là a été le début de l'enfer pour moi. Je me suis retrouvée seule, sans personne à qui me confier, chaque midi, j'allais manger avec lui. Grâce à tout ça, on en a appris sur l'un et l'autre, on a commencé à faire des sorties au cinéma ou encore à la librairie et chaque soir, il me rejoignait dans ma chambre et il restait jusqu'à ce que je m'endorme. À partir de ces moments, il a commencé à me protéger contre ceux qui rendaient ma scolarité invivable... au point qu'une fois, il s'est fait exclure en se battant contre un de mes bourreaux.

En nous asseyant sur le canapé, il me dit :

-  Je pense y aller, oui. Si tu comptes y aller, je vais t'accompagner. Je ne vais pas te laisser aller là-bas toute seule. De plus, connaissant les gars, la drogue sera au rendez-vous.

Cette dernière phrase met un silence pesant entre nous deux. Avant de lui répondre, j'allume la console et la télévision:

-  Tu resteras à mes côtés, tout va bien, ne t'inquiète pas, lui dis-je d'un ton sensé le rassurer.

En me rasseyant sur le canapé, je le prends dans mes bras, son odeur envahit mes narines. Une odeur que je connaissais depuis l'enfance, celle qui est synonyme de protection et d'amour éternel.

-  Je te remercie d'avoir toujours été là pour moi, je marque un temps de pause avant de reprendre. Je t'aime tellement mon Noha, je ne sais pas comment te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi.

-  C'est normal Avery, je t'aime vraiment très fort. Je suis là maintenant pour te protéger. Plus personne ne te fera du mal.

Après avoir prononcé ses derniers mots, il m'embrasse le haut de mon crâne en me répétant une dernière fois à quel point il m'aime. Ce moment avec Noha, faisait partie des meilleurs. C'est dans ces moments-là que je me rends compte d'avoir le meilleur grand frère. L'heure qui suivit est vraiment passée très vite entre nos rires et nos cris. Quand nous jouons à Mario Kart, le plus souvent, on triche - enfin surtout lui-. Des fois, il me chatouille tellement fort que je ne peux plus me concentrer sur la course afin qu'il finisse premier.

Dimanche 25 juillet

C'est le jour J. Ce soir, c'est le feu de camp. En me réveillant ce matin, Noha avait préparé nos petits-déjeuners. La matinée se passe tranquillement, Noha sur la console et moi dans mon livre. On a quand même trainé dans le canapé jusqu'au moment où on devait aller se préparer pour la soirée. Noha a opté pour une chemise noir et un jean bleu foncé. Après maintes réflexions, j'ai décidé de porter un short noir avec une chemise blanche déboutonné sur les trois boutons du haut. Je fonce dans la salle de bain pour me coiffer et ensuite me maquiller. Élastique à la main, je rassemble mes longs cheveux blonds en queue de cheval, je pose le mascara sur mes cils et une touche de gloss pailletée sur mes lèvres. Le klaxon de voiture retentit dans notre rue. Je me précipite à la fenêtre de ma chambre, et j'aperçois la voiture de mon frère, m'attendant pour partir. Pour ne pas le faire plus attendre, je dévale les escaliers, j'attrape mon sac à main et je ferme ensuite la porte derrière moi.

Passion PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant