Passion Perdue

Chapitre 1

7 années plus tard

Je réessaye

Bip Bip

Répondeur

Bon sang, Leah ne serait pas foutu de répondre à son fichu téléphone. Je ne me souvenais plus si elle m'avait dit de la rejoindre directement au restaurant ou si je devais venir la chercher. Cela fait à peine 5 ans que je me suis installée dans mon appartement à New York. C'est à ce moment-là que Leah et moi nous sommes rencontrés. Je n'arrivais pas à ouvrir ma porte, tandis qu'elle venait à peine d'arriver devant la sienne. Quand elle m'a vue, elle est immédiatement venue m'aider. Grâce à ma porte grincheuse, j'avais rencontré ma meilleure amie, celle qui est restée à mes côtés malgré mes sautes d'humeur horribles. On se voit presque tous les jours, que ce soit chez elle, chez moi ou dehors, comme au café ou à la librairie. Un jour, elle m'en a appris plus sur elle. Elle venait tout droit d'Espagne, suite à la mort de ses parents dans un accident. Cela l'avait détruite. Son enfance n'a vraiment pas été facile, plusieurs personnes lui faisaient des reproches sur ses cheveux ou sa morphologie. En CM1, un garçon l'avait traité de baleine. A une enfant de 9 ans. Je n'imaginais à quel point elle avait dû souffrir. Maintenant, elle sait se défendre, autant avec ses poings qu'avec ses mots, elle ne se laissera plus jamais faire. C'est ma guerrière. Un bruit sortit de mon téléphone, me signalant la venue d'un message.

De Leah : J'arrive bientôt au restaurant ma belle.

En seulement quelques clics, je lui répondis et envoya le message.

De Avery : Je pars à peine, ma Leah, bisous.

Avant de franchir la porte, je jette un coup d'œil à mon reflet dans le miroir. Je me détaille de haut en bas : un jean bleu taille haute accompagné d'un haut blanc à manches longues. Je m'étais lissé les cheveux dans l'après-midi, les laissant détachés. Un sourire satisfait s'affiche sur mon visage, puis je prends la direction de la porte et la referma derrière moi. Je dévale les escaliers pour sortir du bâtiment. Arrivée au rez-de-chaussée, j'ouvris l'immense porte et sortis. A peine dehors, un vent frais me parcourt le long de ma colonne. Je pris ensuite le chemin du restaurant. Je le connaissais par cœur. La première fois que je suis allée dans ce restaurant, c'était pour mes 20 ans, il y a bientôt 2 ans. Mon frère, Noha ainsi que mes parents et Leah se sont réservés la soirée pour la passer à mes côtés. La dernière fois où nous l'avons fêté, c'était à mes 10 ans. Toutes mes copines et Noha étaient présents. Et ce soir-là m'a marqué. Noah est venu me rejoindre dans ma chambre, et nous avons parlé de tout et de rien. Mais il m'a surtout parlé de ces "copines", leurs attitudes n'étaient pas celles de vraies amies. Nous avons passé l'entièreté de la nuit à parler, il m'a conseillé et s'est aussi confié. J'en ai beaucoup appris sur lui. C'est à partir de ce moment-là qu'il a commencé à s'occuper de moi comme la prunelle de ses yeux. Chaque matin, il m'amenait à l'école et me récupérait le soir pour ne jamais me laisser toute seule dans la rue. Mon grand frère avait pris le temps de m'expliquer ce dont je devais me méfier et à mes 14 ans, les mercredis après-midi et le samedi, il m'apprenait à me battre. Il a commencé par m'apprendre les bases, les positions que je devais prendre, je commençais à avoir chaques gestes comme automatismes. On a commencé les combats. Il ne me frappait pas fort, tandis que moi, je mettais toute ma force pour ne serait-ce que le faire vaciller. Plus le temps passait, plus il mettait de la force. Des fois, on rentrait tous les deux avec des bleus, ce qui nous faisait rigoler mais ça n'amusait pas notre mère. Mais elle savait que Noha faisait ça pour mon bien. Au fil des années, je devins plus forte que lui. Je n'avais jamais usé de la force. Des fois encore, quand nous nous voyons, nous nous consacrons quelques heures pour nous remettre en forme, lui et moi. Un bruit dans ma poche attira mon attention. Je le pris et vis un appel entrant de Noha.