winter package - tk

004.

TAEHYUNG'S POV

Après une bonne heure de route et deux arrêts, je vois la station de ski apparaître sous mes yeux. Je suis à deux doigts de pleurer comme un enfant tellement je suis ravi. J'amène la voiture jusqu'à la petite bâtisse sur laquelle le nom « ACCUEIL » est indiquée sur le devant avec un grand panneau. Jimin, toujours endormi, ne semble pas sur le point de se réveiller. Je laisse alors le contact allumé pour qu'il ait le chauffage, puis je descends de la voiture en claquant doucement la portière.

Qu'il vienne me dire que je suis un ami ingrat et je lui fais bouffer les pissenlits par la racine.

J'entre dans le bâtiment et me dirige vers le comptoir derrière lequel une femme s'affaire sur son ordinateur. Je dois attendre deux minutes voire plus pour qu'elle m'accorde son attention.

― Bonjour monsieur, que puis-je faire pour vous aider ?

― Bonjour madame, j'ai fait une réservation pour trois semaines au nom de Kim Taehyung.

― Un instant, s'il vous plaît.

Je l'observe trifouiller son ordinateur, puis je fronce les sourcils lorsque je la vois perdre ses couleurs jusqu'à en devenir livide.

― Répétez-moi votre nom, s'il vous plaît ?

― Kim Taehyung. Il y a un souci ?

Soudain, elle prend le téléphone et appelle je ne sais qui. OK, c'est pas normal. Je sens les problèmes pointer le bout de leur nez et ça ne me plaît pas. Ça ne me plaît, vraiment, mais alors vraiment pas. Je suis sur le point de frôler la crise cardiaque quand un monsieur en costard cravate arrive en catastrophe.

― Il y a un problème avec ma réservation ?

― Non, monsieur. Bien sûr que non ! C'est juste que...

― Que quoi ? demandé-je d'une voix dure.

Mais quand il s'apprête à me répondre, une personne vient se joindre à l'équation et c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

― Si vous ne me dites pas ce qu'il se passe, je vous jure que le choix de votre déco de Noël sera le cadet de vos soucis.

Les trois zigotos me regardent à peine et semblent se disputer pour savoir lequel aura l'honneur de me répondre.

― Taehyung, tu fous quoi ? Ça fait quinze minutes que je t'attends dans la voit...

Je me retourne vers lui, l'air furieux. Jimin comprend alors que ce n'est pas le moment de jouer au con sous peine que je pète une durite.

― OK, Christophe, il se passe quoi ?

― Bah j'sais pas, demande à Riri, Fifi et Loulou, parce qu'ils veulent rien me dire, réponds-je à voix basse pour que seul lui m'entende.

Jimin leur décoche un bref coup d'œil.

― Il y a un problème avec la réservation, c'est ça ?

― Oui, mais je ne sais pas de quoi il s'agit puisque personne ne veut me dire ce qu'il se passe ! répliqué-je en insistant sur les derniers mots.

― Eh la bande à Picsou, y a moyen que vous nous dites ce qu'il y a ou je dois vous briser les os pour avoir une réponse ?

Aux paroles de Jimin, la jeune femme est à deux doigts du malaise. Je pourrais rire si je n'étais pas à la limite du pétage de câble.

― Le problème, c'est que le chalet pour lequel vous avez été positionné est déjà réservé par quatre autres personnes. Mais ce n'est pas grave, vous pouvez partager le logement ! Il y a assez de places !

J'hésite entre rire ou pleurer ou les deux.

― C'est quoi ce bourbier ? Vous dites qu'on est censé côtoyer des inconnus pendant nos vacances à cause de votre professionnalisme inexistant ? répond Jimin, abasourdi. Elles sont où les caméras cachées ?

― Il n'y en a pas monsieur. Nous sommes désolés pour le désagrément. En guise de compensation, nous vous offrons une remise de 15% sur le magasin de souvenirs.

Jimin me regarde, puis monsieur Costard et de nouveau moi, avant de rire comme un phoque. Ce n'est absolument pas marrant, mais je me retiens de faire une esclandre.

― Jean-François, s'enquiert mon meilleur ami.

― C'est Geongsun, monsieur.

― Oui, si tu veux Jean-François. Écoute, on est des types sympas, on veut bien partager le chalet avec les autres clients, mais en échange, tu pourrais faire un geste commercial en nous faisant la troisième semaine gratuite, tu crois pas ?

Ledit Geongsun grimace, mais semble réfléchir à l'option proposée par Jimin. J'écoute leur échange plus que lunaire, bien trop préoccupé sur le fait de devoir vivre avec d'autres personnes que je ne connais ni d'Ève, ni d'Adam.

― C'est que ça représente une perte considérable pour la station, monsieur.

― On n'a pas demandé à subir votre incompétence, pourtant on en est là.

Costard-cravate se concerte avec les deux autres gugus, puis revient vers nous avec une mine presque déconfite.

― C'est d'accord monsieur, la troisième semaine vous est offerte avec toutes les excuses du personnel.

― Bah voilà ! objecte Jimin, satisfait. On peut avoir les clés maintenant ?

Lunaire. Je ne vois pas d'autre mot pour qualifier cette situation.

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prochain chapitre, on retrouve le reste du crew