Chapitre 10

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Mardi 19 novembre

Cher Moi, 

Il s'est passé beaucoup trop de choses depuis que je t'ai écrit avant-hier. J'ai l'impression que ma vie est une série remplie de tas de rebondissements palpitants (bon, j'exagère peut-être un peu...). Donc, on va reprendre depuis le début parce que là j'ai besoin de prendre du recul sur la situation (ça fait vachement mature cette phrase, non ?) :

J'ai mal au poignet car je viens d'écrire un développement construit intégral en histoire donc je vais raconter en bullet points (j'adore ce mot, je l'ai appris dans une série américaine sur Netflix que je regarde). 

Dimanche soir 

- Stress ultime en pensant au lendemain

Lundi matin 

- Colère en réalisant que si Clem et Sarah m'ont lâchée aussi facilement c'est parce qu'elles ne sont pas vraiment de bonnes amies pour moi. Oui, on se dit tout mais elles auraient dû comprendre que je voulais que ça reste secret pour l'instant 

- Soulagement en comprenant que mon crush sur Cyril est parti aussi soudainement qu'il est arrivé. Franchement, après ce qu'il m'a fait, quand je pense à lui, c'est de la honte, du dégoût et de la tristesse que je ressens et ABSOLUMENT pas de sentiments positifs (Whoah ! Je m'introspectivifie trop bien ! Quelle maturité aujourd'hui ! 😁)

Mince je viens de demander à ma mère si le mot introspectivifie existe et elle me dit que non. 

PS : j'écris à côté d'elle pour qu'elle vérifie que je travaille (ou que j'écrive ici parce qu'elle considère ça comme un entrainement de français) au lieu d'être sur mon tel

Lundi au collège

- Je suis arrivée et j'ai passé la matinée SEULE (genre vraiment toute seule). Ça ne m'était jamais arrivé ! Je me doutais un peu que c'était ce qui allait se passer mais c'était vraiment ATROCE ! J'ai passé la pause du matin cachée dans les WC pour ne pas être vue toute seule (je me sentais vraiment humiliée de cette situation). En fait, j'aurai pu aller voir les sans-amis mais je sais pas. J'ai été gênée. Je voulais pas qu'on m'associe à eux. J'ai vraiment honte de dire ça mais je ne voulais pas rentrer dans la catégories des asociaux. Les sans-amis sont des gens seuls et rejetés (ou qui aiment être seuls) et je ne fait PAS partie de cette catégorie (ou du moins jusqu'à aujourd'hui... 😓)

Je me sens trop mal. 

Bises, 

Emilie (future sans-amis désespérée)

PS: je sais que j'ai presque rien raconté mais je me sens tellement coupable et j'ai tellement l'impression d'être une personne horrible que je n'arrive plus ni à raconter ni à m'introspectivifier. 

Journal de moiWhere stories live. Discover now