L'étreinte de ses griffes, tome 1 [mature] TERMINÉ

Chapitre 22. Proposition sourde (+16)

Elara
(Contenu sexuel)

Je rouvre les yeux après plusieurs minutes. Je n’ai pas dormi, je n’y arrive pas. Mon cœur bat beaucoup trop vite pour ça.

Je ne sais pas vraiment pourquoi j’ai fait ça, pourquoi j’ai eu envie de me rapprocher de Kael. Pourtant, ce soir, malgré l’incident gênant dans sa chambre plus tôt, j’ai découvert une autre facette de lui.
Quand il a parlé de sa famille, de son passé, ça m’a touchée plus que je ne l’aurais cru. Ça m’a fait plaisir qu’il se confie enfin.

Ma main est toujours posée sur la sienne. Elle est chaude, étonnamment douce pour quelqu’un comme lui. Lui, il dort, la tête appuyée sur ses bras croisés, à moitié affalé sur la table. Sa respiration est lente, régulière, apaisante.

Je le trouve beau, ce soir. Plus que d’habitude, en fait. Ses longs cheveux noirs aux reflets violets tombent un peu en cascade autour de son visage, et dans l’obscurité tamisée de la salle à manger, ça met en valeur chaque détail.

Presque sans réfléchir, je tends la main. Du bout des doigts, j’effleure son visage, à peine. Je retiens mon souffle en caressant la griffure qui traverse la peau juste sous son œil.
Il a aussi une petite coupure sur le front, fine mais visible.
Pourtant, ces blessures n’enlèvent rien à la douceur de ses traits, à sa beauté brute et surprenante.

Mon index descend doucement jusqu’à ses lèvres. Là encore, je le touche avec précaution, juste une légère pression. Ses lèvres sont pleines, marquées par une courbe naturelle qui me fascine...

J’espère ne pas le réveiller, mais une part de moi ne peut s’empêcher de rester là, absorbée par cette proximité inattendue.

Pendant le repas, j’avais évité son regard, gênée.
Mais maintenant, c’est différent.
J’ai envie de me rapprocher, de comprendre ce lien étrange qui commence à se tisser entre nous.

Pourquoi ? Je ne sais pas.
Peut-être parce qu’il est là, qu’il m’écoute, qu’il existe dans mon quotidien d’une manière que je n’avais pas anticipée.
Peut-être parce que, pour la première fois depuis longtemps, je me sens connectée à quelqu’un...

D’un coup, Kael ouvre les paupières. Son regard est encore flou, embué par le sommeil.
Il cligne plusieurs fois des yeux, semblant rassembler ses esprits. Il croise le mien une seconde, et je retire doucement ma main de son visage, sans geste brusque.

Il se redresse avec une lenteur calculée, visiblement encore épuisé, et laisse échapper un léger grognement en passant une main lasse sur son visage.

« Désolé... Je me suis endormi, » marmonne-t-il, sa voix rauque de fatigue.

Je ne dis rien, l’observant. Dans cette lumière tamisée, il a l’air différent, presque... vulnérable.
Mes yeux descendent sans réfléchir, et là, je la remarque de nouveau. Cette bosse sous son pantalon. Mon cœur rate un battement.

Un rouge vif me monte aux joues. Je lutte pour ne pas détourner les yeux, mais c’est plus fort que moi.
C’est... imposant, presque intimidant. Gênée, je finis par murmurer, d’une voix à peine audible :

« Kael... »

Il tourne la tête vers moi, sans comprendre. « Oui ? T’as raison, il est tard. Il faudrait qu’on aille dormir. »

Je secoue la tête, hésitante, et je répète son nom, un peu plus fort cette fois.

Il semble enfin capter mon trouble, mais il interprète mal. « Écoute, je suis désolé pour tout ça. La journée a été longue, j’ai enchaîné les galères, et— »