Envol

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J'attends de prendre mon envol, que mes ailes si fébriles réussissent à me porter, prête pour me laisser planer au creux des vents. Je ferme mes yeux, détends mes doigts, sur la pointe des pieds et tête tournée vers le ciel, j'inspire doucement. Je n'entend aucun bruit, seulement celui du vent qui chantonne à mon oreille, une balade entraînante que j'ai envie de reprendre et de traduire à vive voix. Il n'en sort d'abord qu'un sourd grondement, puis ma voix jailli plus fluide, plus douce, pure et dansante, comme les flammes d'un feu de bois. C'est comme une prière, une façon de crier se qu'il se passe au fond de moi. Il n'y a personne ici, dans l'ombre. Je ne me confie qu'à elle, la nuit, seule capable de me comprendre, d'écouter ma détresse, de me bercer et de me porter vers le ciel brodé de petits filaments dorés.

Je fini par lâcher un cri, strident, pareil à celui qui me déchire et laisse le vent parcourir mon corps, le pousser, le battre et je continue, je continue à hurler, à me confronter au vent qui me bouscule, qui me susurre de me laisser m'abattre, tel un serpent vicieux. J'avance, un pied devant l'autre et j'ouvre les yeux à mon dernier hurlement. Tout s'arrête, le vent se stoppe, je respire profondément et fuis dans les profondeurs de la nuit, les bras grands ouverts, n'attendant que les bras réconfortant celle qui me berce et m'inspire depuis longtemps.

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