Chapitre 2

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Tranquillement, j'avançai mes pieds et je me retrouvai, pieds joints, dans l'enceinte de cet asile de fous.

...

Asile de fous... Peut-être pas, mais pour moi, il n'y avait pas de différences entre un fou et une fille criant comme si elle avait reçu des billets pour un concert de One Direction en apercevant son amie. Mais bon, je n'avais rien à dire à ce sujet, car MA meilleure amie n'était pas mieux. À chaque début d'année, elle arrivait en criant et en me sautant dans les bras, juste pour me faire chialer un peu, elle adorait ça et elle adorera toujours ça. J'avais hâte de voir si la tradition allait se répéter cette année. Je m'enfonçai dans la marée d'élèves en m'excusant à chaque fois que j'accrochais une épaule. Des regards mauvais m'étaient jetés, mais j'essayai d'en faire abstraction. Je me rendis à ma case, située dans un coin tranquille du bâtiment scolaire. Je pris tout mon temps pour tournée la roulette  du cadenas en attendant impatiemment l'arrivée d'Aralie Rymer, mon acolyte, ma partenaire de crime. Mais personne ne me fit peur ou ne me cria dans les oreilles. Je haussai donc les épaules en me disant qu'elle avait oublié de mettre son réveil-matin la veille. Elle arriverait sûrement à la dernière minute. Je vidai mon sac de tous mes nouveaux cartables et de tous mes nouveaux manuels, en gardant seulement mon étui à crayon et un duo-tang pour y mettre mon horaire une fois que je l'aurai. J'attendis encore quelques minutes, mais je me mis en route pour l'auditorium quand je remarquai qu'il ne restait que 5 minutes avant le début ''des classes'', ''classes'' parce qu'aujourd'hui nous allions seulement recevoir notre horaire et le numéro de notre classe. Donc, en arrivant dans l'auditorium, je remarquai que toutes les places à l'arrière étaient occupées et que seulement quelques places à l'avant et sur les côtés étaient libres. Je choisis un siège au hasard et m'assis. Toujours aucun signe d'Aralie. Je devais avouer que je commençais sérieusement à m'inquiéter. Quand elle arrivera, je me promis solennellement de lui refaire le portrait.

- Excusez-moi!! Mesdames et messieurs... SVP... TAISEZ-VOUS!!

Tout le monde se tut et tourna son attention vers le directeur de l'établissement.

- Bon! Je vais sans plus tarder vous dire à quelle classe vous allez appartenir. Je vous prie de vous taire lors de l'appel des noms! Alors... Pour la 501:
Annabelle Arcand
Sarah Boisjolie
Horace Beaulieu
Mia Clarke
Raphael Cournoyer...

Et c'était ainsi que l'interminable appel des noms commença. Il y avait plus ou moins 30 élèves par classe et les classes étaient formées selon les forces des élèves. Si tu te retrouvais par malheur dans la 501 ou dans la 502... Tu avais le malheur de réaliser ton imbécilité et à l'inverse, si tu te retrouvais dans la 509, tu avais le bonheur et le soulagement de constater que ton imbécilité ne faisait pas d'ombre sur ton intelligence. Donc, me connaissant, ça risquait d'être long avant que mon nom soit appelé (je disais cela avec aucune prétention). Et comme je le pensais plus tôt... :

- Pour la 509... SVP... TAISEZ-VOUS! C'est presque terminé! Alors...
Catia Adams
Gary Auger
Roy Bélanger
Caithlyn Brisson
Quincy Brown
Thomas Cournoyer
Lesly Danil
Hazel Faer...

Ah enfin! Il était plus que temps! Je me levai et je suivis la file d'élèves. On nous guida vers le local B-304, le local d'histoire. On nous plaça en ordre alphabétique et nous nous assîmes. Nos horaires étaient déjà placés sur nos bureaux. Je pris le temps de regarder et de constater que le lendemain, le jour du début officiel des cours, nous aurions à subir le supplice de l'art dramatique. Je soupirai. Aralie était mieux de se présenter demain (oui, elle est dans ma classe). Bon, le professeur à l'avant commença à parler rapidement et nous laissa partir bien vite. J'attendis sagement que tout le monde soit sorti et je me dirigeai tranquillement vers l'extérieur sans passer vers mon casier, je n'avais besoin de rien et j'avais l'idée de me rendre chez Aralie au plus vite, histoire de savoir l'objet de son absence. À mon passage, Élise, la fille qui m'aimait le moins, me fit une jambette. Typique! Tu n'as pas mieux à me faire subir, tu commences à être redondante, avais-je le goût de lui dire, mais à la place, je me tus et me relevai tranquillement sans la regarder.

- Ah! Mais où est ton petit chien de poche? Tu as survécu sans elle? Impressionnant! se moqua-t-elle.

Je levai les yeux en l'air et je me mis à courir sans regarder en arrière. J'entendis l'écho de leurs éclats de rire et essuya une larme rebelle sur ma joue. Après 500 mètres, j'arrêtai de courir et repris mon souffle quelque peu avant de continuer mon chemin vers le 4756 rue DesRochers. 5 minutes plus tard, j'étais enfin rendue. Je cognai à la porte. J'entendis Albert japper. Le beau petit Albert. Je souris juste en imaginant son petit museau blanc. La porte s'ouvrit finalement, mais elle arrêta à mis chemin et la tête d'Aralie apparut. J'attendis qu'elle dise quelque chose, mais rien.

- Pourquoi t'étais pas à l'école aujourd'hui? je lui demandai.
- Parce que... j'étais malade, me répondit-elle vaguement.
- Je peux entrer? On peux en discuter...
- Non non non!!
- Pourquoi? Allez!!! Steeeeeeee plait!!! je suppliai.
- C'est bon, c'est bon, entre!

J'entrai, déposai mon sac et enlevai mes chaussures. Aralie me conduisit au salon, je m'assis, mais elle non. Elle se contenta seulement de me fixer avec intensité en essayant de désseler je ne sais quoi dans mon regard.

- Tu remarques rien? me demande-t-elle.
- Remarquer quoi, Aralie? T'as pas l'air malade pantoute! je lui réponds.
- C'mon, ne me dis pas qu'il y a rien de différent sur moi!!

Je soupirai et essayai de me concentrer sur son apparence. Ses longs et droits cheveux roux n'avaient pas changé, ils étaient toujours aussi bien coiffés. Sa silhouette était toujours aussi élancée. Ses yeux verts émeraude n'avaient rien de changer non plus, mais il y avait sous eux de légères poches de manque de sommeil. Sinon... Je ne voyais rien d'anormal. Qu'est-ce qu'elle voulait que je remarque? Attendez! Sur ses mains, ses bras et ses épaules, je pouvais apercevoir des grandes plaques rougeâtres. À certains endroits, de la chair manquait. Qu'est-ce qui avait bien pu lui arriver? Mes yeux s'étaient sûrement aggrandis, car Aralie m'expliqua sans plus tarder sa mésanventure.

- J'ai des brûlures du troisième degré depuis maintenant un mois et demi. Elles guérissent assez lentement.
- Mais, mais, mais, comment?
- Tu ne me croirais pas...
- Ben voyons! Qu'est-ce qui te fait dire ça?
- J'ai du mal à y croire moi-même alors...
- Ah allez! Bon sens! Qu'est-ce que ça peut faire de me le dire, à part de me faire mourir de rire?
- Hum... J'aidécouvertquejepouvaiscréerdesflammesavecseulementmesmainsetmesflammesm'ontbrûlées...
- Quoi? Moins vite s'il-te-plaît!
- J'ai découvet que je pouvais créer des flammes avec seulement mes mains et mes flammes m'ont brûlées... me dit-elle en baissant la tête, ça ne s'est pas passé comme dans les livres... On ne dirait pas que je suis protégée contre le feu, même si j'ai le pouvoir de le créer et de le contrôler...

Attendez!! QUOI!?!?!?!?!?!?!







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⏰ Dernière mise à jour : Jan 06, 2016 ⏰

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