¿RÊVE OU RÉALITÉ ?

Dans le bus, le brouhaha des conversations mêlé au ronronnement du moteur crée une ambiance à la fois joyeuse et mélancolique. Je suis assise près de la fenêtre, Elise à mes côtés. Elle feuillette distraitement un magazine acheté dans le village, mais je sens qu’elle n’est pas vraiment concentrée. Moi non plus d’ailleurs. Mon regard se perd dans le paysage qui défile, mon esprit encore accroché aux souvenirs de ces derniers jours.

Devant nous, Soul et Riki partagent la même banquette. Soul est appuyé contre la vitre, les bras croisés, tandis que Riki, plus tendu, regarde droit devant lui. Leur silence attire mon attention. Il n’est pas lourd, mais il y a une tension subtile, comme si quelque chose était sur le point de se produire.

Elise : Tu les observes encore ? murmure-t-elle avec un sourire moqueur.

Je rougis légèrement, détournant les yeux.

Sana : Non, pas du tout.

Elle rit doucement avant de poser une main réconfortante sur mon bras.

Elise : Tu devrais te détendre. Ils trouveront leur chemin, tout comme toi.

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Pendant ce temps, Soul finit par briser le silence entre lui et Riki.

Soul : Tu sais, je pensais à quelque chose.

Riki tourne la tête vers lui, légèrement surpris. Soul n’a pas l’air gêné, mais il évite son regard direct, comme s’il cherchait les bons mots.

Soul : Ce voyage… ça m’a fait réaliser à quel point certaines choses comptent. Et je veux pas partir sans être honnête.

Riki fronce les sourcils, intrigué.

Riki : Honnête sur quoi ?

Soul inspire profondément, comme s’il se préparait à un saut dans le vide.

Soul : Sur toi, sur nous. Je sais pas exactement comment mettre des mots là-dessus, mais… je tiens à toi, Riki. Plus que comme un ami, je crois.

Le silence qui suit semble durer une éternité. Riki reste figé, le regard plongé dans celui de Soul. Puis, lentement, il baisse les yeux, un léger sourire étirant ses lèvres.

Riki : Tu sais quoi ? Moi aussi. J’avais juste trop peur de le dire, trop peur de… gâcher ce qu’on a.

Soul se détend visiblement, son sourire s’élargissant. D’un geste hésitant, il tend la main. Riki regarde cette main tendue un instant, comme s’il évaluait le poids de ce geste, puis il la prend doucement.

Leur échange est discret, presque imperceptible pour les autres, mais je l’ai vu. Elise l’a vu aussi. Elle me donne un léger coup de coude, un sourire complice sur le visage.

Elise : Eh bien, voilà une révélation inattendue.

Je lui réponds avec un sourire sincère, sentant une vague de bonheur pour eux. Ce moment, si simple mais si important, me remplit d’un étrange mélange de fierté et d’émotion.

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À l’avant du bus, Monsieur Hardy se lève, tenant un micro portable. Il tape doucement dessus pour attirer l’attention.

Monsieur Hardy : Mesdames et messieurs, un peu de calme, s’il vous plaît.

Les conversations s’apaisent, et tous les élèves tournent leur attention vers lui.

Monsieur Hardy : Avant que nous ne retournions à nos vies habituelles, je tenais à vous dire à quel point ce voyage a été un succès. Vous avez tous montré un excellent esprit de camaraderie, et j’espère que les souvenirs que vous avez créés ici resteront avec vous longtemps.

Il fait une pause, son regard parcourant le bus.

Monsieur Hardy : Mais souvenez-vous également que les amitiés que vous avez forgées ici peuvent durer bien au-delà de ce voyage. C’est à vous de les entretenir, de continuer à les faire vivre. Alors, ne laissez pas la routine effacer tout ce que vous avez construit.

Je sens un nœud dans ma gorge à ses mots. Son message résonne profondément en moi. Elise, à côté de moi, me serre doucement la main, un geste qui en dit long sur ce qu’elle pense.

Monsieur Hardy : Bien, nous devrions arriver d’ici deux heures. Profitez du reste du trajet pour vous reposer ou discuter. Et encore une fois, merci à tous pour ce voyage.

Un tonnerre d’applaudissements éclate dans le bus, mais rapidement, les conversations reprennent. Je jette un dernier coup d’œil à Soul et Riki. Ils sont toujours main dans la main, mais leurs visages détendus montrent qu’un poids a été levé.

Elise se tourne vers moi, son expression douce mais déterminée.

Elise : Alors, Sana. Prête à affronter la suite ?

Je hoche la tête, un sourire naissant sur mes lèvres.

Sana : Oui. Et toi ?

Elle rit doucement.

Elise : Avec toi à mes côtés, bien sûr.

Le paysage continue de défiler, et malgré l’approche de la fin du voyage, je sais que ce n’est que le début d’une nouvelle aventure pour nous tous.

Fin chapitre