𝓛é𝓪𝓱
La soirée se déroule dans une atmosphère chaleureuse. Autour de la table dressée avec soin, les parents de Basile m'entraînent dans leurs souvenirs. Les yeux brillants, ils évoquent les marchés de Noël, les fêtes religieuses et tout ce qui compose leurs traditions familiales immuables. J'écoute, touchée par leur attachement au passé, mais je ne peux m'empêcher de penser à Basile, au présent, à ce fossé qui semble les séparer. Sans doute que la vie moins « conventionnelle » de leur fils en est indirectement la cause, mais je ne voudrais pas trop m'avancer ni mettre en lumière leurs différences. Ce n'est pas mon rôle.
— Et toi, Léah, qu'est-ce que tu fais dans la vie ? s'enquiert Manon, tout en reprenant de la salade.
— Je suis l'assistante de...
Ton ex-mari.
Comme je ne sais pas réellement si le sujet est tabou, je préfère ne pas continuer ma phrase, quitte à passer pour une idiote. Je me rappelle qu'Oriane m'avait confié que la relation était un peu tendue avec sa meilleure amie puisque, justement, elle était restée en bons termes avec Jo.
— Pour ? insiste-t-elle en riant.
Je crains fort qu'elle ne rigole pas longtemps...
— Pour...
— Oh, venez ! Ça commence !
Oriane nous invite à se diriger vers le petit balcon afin de profiter du spectacle qu'offre le feu d'artifice du 14 juillet. La vue est magnifique. Le ciel, cette immense toile noire, se pare soudain de mille éclats colorés. Les fusées s'élèvent majestueusement, dessinant des arabesques éphémères dans l'air. Le silence perdure pendant presque dix minutes, seulement froissé par des boums plus ou moins puissants, avant que nous rejoignions nos places, des étoiles plein les yeux.
— C'était trop beau maman ! T'as vu comme ça explosait partout ?
— Oui, mon ange, c'était vraiment très beau, tu as raison.
C'est alors que j'entends un bruit sourd à l'entrée. Nous l'entendons tous et restons immobile un instant, à contempler la porte. Ma poitrine se serre. Je ressens une vague d'appréhension en constatant le retour du fils prodigue. Mon cœur rate un battement tandis que son parfum embaume la pièce à une vitesse terrifiante. Plus aucun des invités n'ose effectuer un seul geste. Enfin, si. Léo se précipite pour se jeter dans les bras de Basile.
— Ouiiii !
Entre ses bras puissants, le garçon semble minuscule.
— Je suis désolé. Je n'aurais pas dû partir comme ça.
Il s'adresse à Léo, mais ses mots résonnent jusqu'à la table. Jusqu'à sa sœur, qui retrouve l'enthousiasme qu'elle avait perdu depuis son départ précipité.
— Est-ce que tu as faim ? On allait passer au dessert mais je peux te faire réchauffer une assiette si tu veux.
— Je n'ai pas très faim, mais je ne résiste pas à tes pâtisseries, lui sourit-il en s'approchant de la table.
Il observe la place libre à côté de sa maman, puis celle à ma gauche, là où était assis Léo il y a encore quelques instants. Son hésitation n'est que de courte durée, puisqu'il se dépêche de s'assoir à côté de moi avant le retour du petit garçon.
— Hé, c'est ma place ! proteste Léo, sans se départir de son sourire joueur.
— Tu sais ce qu'on dit : qui part à la chasse...
— Maman, ze peux faire un dessin pour Basile ?
— Vite, alors, précise-t-elle en embrassant son fils. Après le dessert il sera l'heure d'aller au lit.
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