Lucinda. 79

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Francesco est sur le flanc, à moitié couché sur moi. Je sens sa délicieuse chaleur corporelle irradier le mien. Une chaleur qui m'enveloppe, me réconforte et qui éveille quelque chose en moi.

Mon corps, plus réceptif que jamais, capte chaque détail du sien, la fermeté de ses muscles, la douceur de son souffle sur ma tempe mais surtout son parfum qui m'ensorcelle au point de fermer un instant les yeux pour mieux le savourer.

Portée par cet instant d'intimité, je me jette finalement à l'eau et pose la question qui me taraude depuis des semaines.

- Tu aimerais avoir un garçon?, murmuré-je en caressant du bout des doigts le conteur de sa barbe naissante, qui lui confère un air résolument viril.

Il esquisse un sourire et effleure ma joue.

- Tu connais déjà le sexe?, me demande-t-il, surpris.

- Non, pas encore. Je n'ai pas osé aller voir un médecin alors que je ne t'avais pas encore prévenu. J'avais prévu de t'annoncer ma grossesse la veuille de Noël. Mais... tu n'as pas vu le petit body vert lorsque tu as trouvé le test?, demandé-je, étonnée.

Il secoue la tête, pensif.

- Non. En fait, j'étais tellement concentré sur le test que je n'ai rien remarqué. Je ne sais même pas comment je suis arrivé dans la chambre, soupire-t-il en jouant avec l'une de mes mèches de cheveux.

Francesco balaie mon visage de ses yeux si bleus, si intenses, avant de se concentrer sur moi. Mon corps est traversé par un léger tremblement. Du désir.

- J'aimerais une petite fille, dit-il finalement en me souriant tendrement. J'aimerai qu'elle ait la couleur de tes yeux.

Je lui souris, gênée.

- Mes yeux? Ils sont banals. Par contre les tiens....

Je scrute ses yeux, aussi envoutants que deux saphirs.

- Non. Tes yeux ont la couleur de café, un marron intense, chaud et tellement doux. Ils m'apaisent.

Je rougis sous ce compliment. Je ne m'attendais pas à ça.

Depuis toujours, j'ai pensé que mes yeux n'avaient rien d'exceptionnel. Comme l'avait si bien dit Matteo à notre rencontre, je n'ai rien d'extraordinaire. Alors que Francesco puisse les trouver beaux...ça me réconforte.

- J'aimerais qu'elle ait tes cheveux, poursuit-il en glissant ses doigts dans ma chevelure. Si longs et si beaux...Mais surtout, j'aimerais qu'elle ait ton cœur pour qu'elle m'aime à son tour, malgré ce que je suis et ce que je serai toujours, soupire-t-il.

L'émotion me submerge de parler si facilement de notre enfant à venir. Allégée désormais du poids du secret, ma gorge se serre et des larmes commencent à brouiller ma vision.

- Ca va?, demande-t-il inquiet.

J'inspire profondément et hoche la tête.

- Oui, seulement les hormones. Je suis un peu plus sensible. Pour ma part, si c'est un garçon, j'aimerai qu'il te ressemble.

- Ah oui? Et qu'aimes-tu en moi?, demande-t-il en caressant doucement mon ventre.

- Tes cheveux, murmuré-je alors que ses caresses me réchauffent plus qu'il ne faudrait.

- Mes cheveux? Je pensais que tu appréciais surtout mon caractère sicilien tellement attachant, se moque-t-il, les yeux mi-clos.

Je pouffe de rire avant de reprendre.

- Oui, je suis totalement éprise de ton caractère sicilien. Mais tes cheveux sont si beaux, avec ces petites mèches dorées, qui brillent comme de l'or, lui dis-je, incapable de me retenir de les toucher. Ils sont doux et épais à la fois. Je veux aussi qu'il ait tes yeux.

- Mes yeux? , souffle-t-il tout bas.

Francesco glisse doucement un bras sous mon dos et m'attire à lui alors que ses lèvres chaudes et sensuelles se posent délicatement sur la peau fine, en bas de mon oreille.

- Oui...murmurè-je, légèrement désorientée par l'habilité de sa bouche. Tes yeux sont si intenses. J'ai toujours l'impression de plonger dans un océan. Allons, Francesco, tu sais que tu es un très bel homme et beaucoup de femmes se pavanent devant toi, je ne peux m'empêcher de lui dire.

Au fond de moi, j'ai peur qu'il ait connu d'autres femmes, bien plus belles, bien plus expérimentées.

- Beau? Tu me trouves beau, c'est intéressant, sursurre-t-il alors que ses lèvres se baladent le long de mon cou provoquant des étincelles dans le bas de mon ventre.

- Oui...même très beau, murmuré-je.

Francesco esquisse un sourire contre ma peau avant de relever la tête, plongeant son regard brûlant dans le mien. Son souffle est encore chaud contre ma joue, et un frisson parcourt mon corps fébrile. Sa main se pose sur mon ventre alors que la lueur espiègle laisse place à quelque chose de plus grave.

-J'ai connu quelques filles. Contrairement à Matteo, je n'ai jamais été un homme très charmant...ni très charmeur, dit-il, me fixant droit dans les yeux.

- Quoi? Tu ne vas pas me dire que toi, futur chef de famille, tu n'as eu que quelques copines, tenté-je de me moquer, même si une partie de moi, la moins confiante, la plus vulnérable, trouve cette idée étrangement réconfortante.

Vœu Sicilien - Romance Mafia - Clan CesareoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant