Perdue dans le silence

Chapitre 2

Ce matin, le bruit de mon réveille-matin annonce officiellement la fin des vacances et le début de ma nouvelle vie. Je me précipite hors de mon lit, enfile un jean bleu marine et un chandail à manches courtes noir et bleu, très simple. Je rassemble ma crinière blonde dans un beau chignon et, pleine de confiance, je sors de ma chambre et fonce vers la cuisine.

En chemin ma petite sœur, Christina,  me saute dans les bras et me souhaite une bonne journée. S'il y a quelqu'un dans cette maison qui peut toujours me remonter le moral, c'est bien elle. Du haut de ses 8 ans elle me donne toujours des conseils et me met le sourire aux lèvres. Même si j'ai 16 ans je joue toujours au ballon avec elle, elle adore ça!

Je me sert un verre de jus d'orange et mange un délicieux beignet aux pommes. Je regarde ma montre, 8h15. Vite! Je dois me rendre à l'arrêt d'autobus pour 8h30. J'enfile mon manteau en jean parce que les matin sont frais ici à Détroit. Je choisis mes plus belles chaussures, soient de jolies ballerines rouges, c'est ma grand mère qui me les a achetées quelques jours seulement avant de disparaître mystérieusement. Elle me manque beaucoup. Parfois,  je me demande où elle est, ce qu'elle fait, sans même savoir si elle est encore en vie... Je glisse mon sac sur mon épaule et file dehors. Je m'arrête un instant pour humer l'air frais de la fin de l'été et me rends rapidement à l'arrêt d'autobus.

-Bonjour! Dis-je au chauffeur.

Il me répondit d'un sourire délicat accompagné d'un léger hochement de tête.

Je m'installe à l'arrière du bus près d'une fenêtre et mets mes écouteurs dans mes oreilles. Rendue à mi-chemin, une fille très jolie d'environ mon âge s'approche de moi. "Oh non, pensais-je, je déteste socialiser". Elle me regarde en souriant et s'assoit à côté de moi. Question d'être polie, je retire mes écouteurs et la salue.

-Salut, me dit-elle, moi c'est Mélissa.

-Sarah, répondis-je en guise de présentation.
Un petit moment de silence s'écoula avant que nous ne reprenions la conversation.

-Tu vas au collège de Branwood? lui demandai-je d'un air interrogateur.

-Oui, mais en fait, je suis nouvelle, avant j'habitais dans une base militaire non loin de Chicago.

-Ah! Moi aussi je suis nouvelle!

Je ne saurais dire pourquoi, mais pendant les minutes qui suivent, on discute de tout et de rien, de notre passé, de notre famille, on s'entend vraiment bien toutes les deux. Je pense que nous sommes des amies. Je ne sais pas trop c'est quoi avoir une amie, parce que d'aussi loin que je me souvienne, je n'en ai jamais eu. Ça me fait du bien de discuter un peu, mais à peine dix minutes plus tard, j'aperçois "BIENVENUE AU COLLÈGE BRANWOOD" affiché en grosses lettres sur un panneau géant.