Chapitre 80 - Rencontres nocturnes

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- Vous êtes sûre que vous allez bien Miss Vance ? Le Professeur Chourave m'a dit que vous aviez l'air ailleurs ce matin, s'enquit Flitwick d'un air compatissant.

- Oui Monsieur, je vais... parfaitement bien.

- Je dois vous avouer que vos résultats sont un peu plus faibles que d'habitudes, poursuivit-il en faisant une petite moue tout en regardant son relevé de notes. Y a-t-il quelque chose dont vous souhaitez me parler ?

- Oh non Monsieur, je vous assure... tout va mieux dans le meilleur des mondes. Je crois même que c'est pour cela que je suis un peu distraite mais je vais me ressaisir, je peux vous l'assurer !

- Et bien... dans ce cas, vous pouvez y aller Emmeline et tâchez de passer une bonne journée.

- Vous aussi, Professeur.

Elle lui adressa un sourire implacable et sortit de la classe à grandes enjambées. Alors qu'elle disparaissait dans un couloir, sa mine réjouie laissa place à une expression de profonde fatigue et, profitant de se retrouver seule, elle plaqua son front contre un des murs rocailleux du château. Elle était si exténuée... Il suffisait de voir ses grandes cernes et son visage encore plus creusé que d'habitude pour s'en rendre compte.

Mais qu'aurait-elle pu lui dire ? « Professeur, je sens que je redeviens dingue, que je sombre à nouveau dans la folie comme il y a encore quelques mois, que ce n'est plus qu'une question de temps avant que je m'effondre. » Il aurait été inquiet. Qui n'aurait pas été inquiet à vrai dire en entendant une adolescente prononcer ce genre de paroles? Et bien évidemment, il aurait prévenu ses parents...

Au fond, c'était sûrement la meilleure chose pour elle... Mais elle n'avait pas envie. Car Emmeline s'était battue pour vivre à nouveau, pour émerger de ce drame qui l'avait terrassée et elle haïssait de se ressentir replonger de plus en plus, de se voir s'engouffrer, comme si finalement tout ce travail avait été un échec. Elle ne voulait plus voir de docteurs, plus de regards compatissants, elle voulait être une fille normale parmi des adolescentes normales. Mais non, elle ne pouvait pas. Car Emmeline Vance n'avait pas vécu des choses normales, à vrai dire.

D'un geste résigné, elle remonta la manche de sa cape et contempla son avant-bras lacéré avant de renifler d'un air dégoûté :

- Tu es pitoyable, Vance, se marmonna-t-elle à elle-même.

Alors qu'elle tournait les talons pour poursuivre sa route, elle croisa son reflet dans une des vitres du couloir et s'aperçut qu'elle pleurait. Machinalement, elle effaça les larmes coulant sur sa joue d'un revers de manche. Même la tristesse, elle n'arrivait plus à la ressentir.

* * *

- Elle m'a répondue ! s'exclama Alice d'un ton réjoui en déboulant dans la Salle Commune, une lettre à la main.

- Ah enfin, répliqua Sirius. On commençait à drôlement s'impatienter.

- Ca ne faisait que trois jours, Black, fit remarquer Lily avec un sourire moqueur sur les lèvres.

- 3 jours de trop, rétorqua-t-il tout en reportant son attention sur Fortescue. Alors, qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

- Elle est totalement d'accord pour que l'on puisse loger là-bas le temps qu'on veut. A condition d'être prudent, bien évidemment.

- Oh, tu sais, la prudence, ça nous connaît, railla James qui jouait aux échecs avec Remus.

- Et donc, il y aura assez de places pour nous tous ? demanda Dorcas d'un air inquiet.

Les années de la terreur (fanfiction Harry Potter)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant